Blood' Appeal.
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Blood' Appeal.

Inspiré des Livres de Stephenie Meyer.
 
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 I can't breath, until you're resting here with me.

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Jill*]
Alpha de la meute Yume *].
Jill*]


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MessageSujet: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyMar 11 Aoû - 22:33

  • [ EDOUARD ]

    « I can’t escape your embrace. »
    [ Rah. Tu l’as vraiment bien trouvée cette phrase. ]


    Elle était incroyablement furieuse. Et bien entendu, comme chaque fois qu’elle était en colère, ou même simplement totalement déprimée, elle se dirigeait vers le domaine des vampires. Sauf que cette fois elle n’avait pas tenté de s’immerger dans un lac immense. Elle était passée par la forêt des humains, et les arbres sombres défilaient autour d’elle. Jamais depuis la mort de son frère elle ne s’était aventurée aussi loin. La jeune fille avait toujours attendu que la guerre se déclenche. Mais avant cela la meute devait devenir plus forte. Elle avait beau clamer haut et fort que la mort des siens ne la touchait plus, Jill refusait simplement que l’on tue à nouveau un membre de sa troupe. Car elle les aimait. Tous aussi différents et réticents qu’ils étaient, ils étaient ce qui s’approchait le plus d’une famille. Ses frères et sœurs de meute. Car qu’en était-il de sa véritable famille ? Un frère mort pour la protéger. Une mère éteinte à leur naissance. Un père qui passait sa vie à dormir, totalement enfoncée dans son chagrin. Une sœur qui partageait le même destin qu’elle, et une autre qui regardait tout de loin sans comprendre. Son visage se crispa douloureusement. Elle eut envie d’hurler. C’était entièrement de la faute des vampires. Ils brisaient sa famille, sa vie et celle de ses amis. Ils l’avaient transformé en un monstre écœurant qui tuait des innocents alors qu’il devait les défendre. Elle se haïssait pour cela, mais elle les détestait plus encore. Pourtant ce n’était pas tout à fait pour cela qu’elle se trouvait ici aujourd’hui. Certes, si un vampire quelconque croisait son chemin, elle n’hésiterait pas à déchirer immédiatement la légère robe noire dont elle s’était vêtue ce jour là. Ses cheveux auburn étaient noués en une queue de cheval haute, et malgré cet effort pour les dompter, des mèches persistaient à retomber sur son front, voilant ses yeux rubis qui étaient assombris par la haine. Un mois. Cela faisait déjà plus d’un mois que les évènements de la plage avaient eu lieu. Et depuis elle le maudissait comme elle maudissait chaque jour qui s’écoulait sans sa présence. Il était pire encore que les autres. Il aurait pu la considérer comme une simple louve, un alpha à combattre, à tuer plus vite que les autres. Mais il avait préféré se saisir de son cœur et jouer avec elle comme un félin un peu trop taquin. Si le pas de Jill était déjà rapide, elle accéléra un peu plus en repensant à leur dernière rencontre. Tout lui avait semblé parfait. Elle avait glissé sa main dans la sienne, l’entrainant à sa suite dans les vagues. Puis il l’avait lâché, la serrant contre lui, allant jusqu’à l’embrasser. Et tout avait basculé. Une fois de plus, leur nature de monstre était intervenue. La soif avait submergé le vampire qui avait manqué la tuer. Et elle s’était enfuie, une fois de plus, alors que les derniers mots d’Edouard blessaient encore et encore son cœur tourmenté.
    Elle avait honte. Elle était faible, bien plus qu’elle avait toujours cru l’être. Elle fuyait. Toujours, elle se voilait la face, tournant les talons lorsque la vérité devenait trop contraignante. Jill refusait d’affronter son monde, elle répugnait à observer la face mutilée de son univers. Alors elle buvait, elle devenait folle. Elle se jetait des défis idiots, ne dormant plus, ne mangeant plus, allant jusqu’à provoquer la mort pour la fuir ensuite. Cette souffrance qui la hantait, elle n’essayait même pas de l’oublier. Parce qu’elle était coupable. Elle n’essayait pas de se relever, tant pis, elle pouvait bien avancer, même au sol. Même en gémissant, même en se tordant de douleur, elle suivait son chemin tout tracé, vers la vengeance. Elle ne vivait plus pour les vivants, seulement pour les mots. Pourtant on lui offrait un appui, une main pour l’aider à se relever, lentement, à poser ses yeux avec courage sur le monde détruit. A détruire les vampires, certes, mais à accepter de vivre pour le présent, et non pas en sachant qu’elle allait mourir une fois sa tâche accomplie. Elle maudissait sa condition de monstre, mais elle pouvait se rattraper en sauvant un maximum d’humains, pour compenser ce meurtre qu’elle n’avait jamais voulu. Oui, elle rampait. Elle rampait en baissant les yeux, ignorant les paroles, les étreintes. Reniant cet amour parce qu’il interférait avec la guerre. Mais elle s’en foutait. Elle avait besoin de lui. Il pouvait bien être celui qu’elle aimait lorsqu’elle le désirait, et celui qu’elle combattait lorsqu’il le faudrait. Elle courait maintenant, les yeux plissés, les traits tirés. Elle était belle, et pourtant son visage paraissait las et fatigué, plus encore que furieux. Il avait osé la laisser seule avec ses pensées. Oui, Jill l’avait tué. Elle l’avait tué avec son amour. Et cela arrivait, encore et encore dans ce monde. L’amour était une faiblesse dont on jouait sans cesse. Avait-elle voulu châtier cette faiblesse, ou plutôt l’ennemi qu’elle entrevoyait au centre de sa passion ? Il avait joué avec elle, endormant sa douleur, la faisant relever le menton. Et parfois elle avait cru que son monde ne s’était pas effondré. Jill avait cru pouvoir être heureuse. Elle avait eu l’audace d’espérer se reconstruire, malgré la faute qu’elle avait à expier. Et celles qu’elles devaient faire payer aux monstres. Mais il avait quitté sa vie en lui révélant une fois de plus à quel point elle était horrible, combien elle était répugnante. Il l’avait cru capable de le tuer, lui, de sang froid. Edouard, ce buveur de sang au visage parfait, aux yeux froids et douloureux, au sourire amer. Ce monstre ayant endossé le corps d’un ange. Lui qui allumait un brasier dévorant au creux de son ventre. Et elle laissait son âme s’immoler sur le bûcher, tout comme brûlait son cœur.

    « Edouard… »

    C’était un murmure. Ou même un halètement. Elle qui ne s’essoufflait jamais était hors d’haleine. Ses pieds nus heurtaient encore et encore le sol, s’entaillant sur ses épines, sur des branches mortes qui se brisaient dans sa chair. Mais elle courait encore et encore, ne s’arrêtant pas une seconde, laissant les plaies se refermer à une vitesse incroyable. Sa vision étant un peu trop humaine, il arrivait que des branches frappent ses joues dorées, mais elle les chassait d’une main, fermant à peine les yeux. Et elle continuait de courir, sa fureur consumant toute son énergie. Après l’avoir blessée ainsi, après lui avoir fait goûter à la perfection il avait osé la laisser seule, perdue dans ses cauchemars. La douleur confortablement engourdie s’était réveillée avec plus de hargne, et elle avait avancé avec moins de vigueur, dédaignant de nouveau les mains qu’elle avait cru attraper autrefois. Avançait-elle sur une route infinie, tapissée de cailloux qui attaquaient ses jambes lacérées, ou tombait-elle simplement dans un gouffre sans fond, qui s’ouvrait à elle dans toute son ombre dévorante ? La jeune fille sauta souplement par-dessus un arbre échoué au sol. Une épave. Comme elle. Qu’était elle devenu, l’adolescente insolente, impulsive et provocatrice ? S’était elle enfuie, ou recroquevillée dans un coin à l’abri des regards ? Elle avait oublié le sens même de courage. Sans doute en avait-elle toujours été dépourvue. Elle se mentait depuis toujours. Elle disait ne pas souffrir de la mort de ses proches, mais son esprit se convulsait. L’alpha pensait que son monde tiendrait tant qu’elle marcherait vers la vengeance, mais elle ne s’effondrait qu’un peu plus, alors qu’elle avait refusé de tomber face au sol après la mort des siens. Elle avait cru pouvoir continuer sans s’arrêter, car elle n’avait pas le droit de se remettre. Mais elle avait été égoïste. Elle devait se pardonner. Et continuer. Défendre les humains. Chasser les vampires. Certes, elle reconnaissait que certains méritaient amplement la vie. Si elle n’était pas une fervente admiratrice des vampires du clan de la lune, elle les respectait cependant fortement. Car ils se battaient d’une façon qui la dépassait. Ils luttaient contre le monstre en eux, ce qu’elle-même n’avait pas toujours pu faire. En revanche, elle haïssait ceux de l’étoile. Parce qu’ils obéissaient sans remords à la créature qui se dressait en eux. Jill souffrait de l’unique fois où elle avait cédé, sans rien pouvoir faire cependant. Mais eux vivaient paisiblement sans regretter leurs crimes. Alors qu’ils avaient été humains autrefois. Des êtres faibles et parfois mauvais. Et sans doute avaient-ils aimé leurs semblables dans le passé. Les loups s’autoproclamaient protecteurs des humains. Ils luttaient. Ils se battaient. Et l’unique erreur de Jill lui avait couté son bonheur. Elle avait été incapable de poser les yeux sur son monde mutilé. Sur son esprit torturé. L’adolescente s’était crue assez forte pour mener la meute sans pleurer sur l’épaule de sa meilleure amie. Elle s’était imaginé louve vengeresse. Mais la jeune femme avait besoin de se relever. De s’arrêter d’avancer vers le meurtre un instant, pour reprendre ses esprits et constater les dégâts. Assumer son erreur et en apprendre, sans pour autant se punir pour cela. Accepter de se remettre. Et ne pas fuir dans l’alcool et dans la haine comme elle le faisait. Aujourd’hui, elle allait s’arrêter. Ici, elle ne venait pas apporter la guerre ni la douleur. Elle avait laissé son espoir de vengeance caché. C’était simplement Edouard qu’elle ferait payer aujourd’hui. Pour l’avoir laissée seule et tremblante pour la première fois. Et pour l’avoir jetée au sol en lui faisant croire qu’elle avait le droit de se lever pour de bon. Ainsi, maintenant, Jill s’échappait de tous ses buts et idéaux. Elle oubliait la culpabilité, la vengeance, la mort et la haine. Elle venait avec sa colère, sa solitude, et ses sentiments répugnants mais bien réels, elle devait le reconnaître. Cela serait un premier pas pour elle. Car la louve blanche devait ouvrir les yeux. On ne peut vivre dans le passé. Tout comme on ne peut marcher la tête droite en ayant programmé sa propre mort. Soudain, la Quileute s’arrêta. Elle était seule. Les arbres s’étaient faits plus resserrés, la forêt plus menaçante. Jill avait rejoint le territoire des vampires. Leur aire de chasse. Désormais il lui fallait chercher la trace d’Edouard. Et pour cela elle n’avait pas vraiment de solution. A part celle d’abandonner ses vêtements. Et de devenir un animal. Jetant un œil empli de regret sur la jolie robe noire qu’elle portait, Jill poussa un soupir et se dénuda, rapidement. Agacé, elle retira également ses sous-vêtements, et se retrouva obligée d’enterrer les habits, comme sa sœur jumelle en avait pris l’habitude. Elle oublierait sûrement d’aller les rechercher, mais au moins elle éviterait que son odeur ne stagne, révélant sa présence ici. Puis, sans s’attarder plus longtemps, Jill se transforma. Son visage s’allongea, elle tomba à genoux. A quatre pattes, plutôt. Une fourrure blanche, longue et douce recouvrit aussitôt son corps maigre et finement musclé. Les yeux aiguisés de la louve se tournèrent dans une direction qui semblait prise au hasard. Mais désormais elle suivait l’odeur des vampires. L’animal se mit à courir, fermant de toutes ses forces ses pensées, craignant que les siens ne puissent l’entendre, et comprendre ce qu’elle faisait. Et surtout, où elle était. Le regard incandescent de la grande louve était déterminé. Doucement, elle suivait sa piste, la fureur faisant battre sourdement son cœur au même rythme que ses pattes contre le sol. Et les premières demeures apparurent. Elles étaient éloignées les unes des autres, et Jill les contournait prudemment, peu désireuse de croiser un autre suceur. Aujourd’hui elle n’était plus alpha. Elle était elle-même, pour quelques heures. Après s’être déchiré les cordes vocales en hurlant sur Edouard, après l’avoir touché histoire de se rappeler qu’il existait bel et bien, alors elle pourrait s’effondrer à nouveau. Elle pourrait de nouveau s’éloigner pour lécher ses plaies en espérant les faire saigner un peu plus, puisqu’elle le méritait. Elle pourrait s’écœurer d’être si égoïste en faisant souffrir ses proches à travers elle. Oui, Jill pourrait se plaindre, et s’apitoyer sur son sort en s’imaginant être forte dans tout son tort. Car pour une fois, elle n’était pas sûre qu’il y ait beaucoup plus malheureux qu’elle.
    Aaron en ayant perdu ses parents avait au moins la satisfaction d’être innocent. Lily n’était pas devenue le monstre parfait. L’odeur d’Edouard commençait à ressortir du magma répugnant de senteur. Capucine ne souffrait pas d’un amour écœurant qui la faisait se sentir un peu plus indigne, elle, la meurtrière de celui qui l’avait aimé de tout son cœur. Cette fois ci, Jill délaissa l’odeur glaciale des vampires, cette senteur qui lui brûlait la gorge, pour ne plus suivre que celle d’Edouard, cependant mêlé à d’autres effluves. La louve courait toujours, faisant défiler dans son esprit les visages de ses parfaits soldats, de sa famille, de ceux qu’elle aimait. Et de ceux qu’elle aurait du préférer à ce vampire. Pourquoi l’avait elle choisi lui ? Parce qu’il ne vivait pas dans le même univers brisé, mais dans un autre tout aussi mal entretenu ? Parce qu’il était l’opposé de ce qu’elle était, laissant le monstre en lui l’emporter ? Jill aurait cru tomber amoureuse à nouveau d’un être tendre, pour lequel elle serait le centre du monde. Mais il y avait ce vampire qui la touchait pour mieux l’effacer l’instant d’après. Et c’était pour lui qu’aujourd’hui elle mettait de coté sa culpabilité, pour la première fois depuis la mort de son amant. Et alors qu’elle courait, petite louve perdue au milieu du monde des vampires, elle les chassa lentement de son être, au moins pour les heures à venir, ces loups, ces humains qu’elle aimait profondément, mais pas assez pour être heureuse. Pas assez pour leur faire plaisir en cessant de se complaire dans le passé et en pensant à vivre pour elle-même, et pas uniquement pour ce rang d’alpha, pour son frère. Et pour celui qu’elle avait sauvagement tué. Elle oubliait ses sœurs, son frère, son amour perdu, sa meilleure amie, Aaron… Sa meute. Aujourd’hui, elle n’attraperait pas les mains tendues vers elle, mais elle se lèverait pour entrelacer ses doigts à ceux d’Edouard, qu’il le veuille ou non. Il devait la haïr désormais, mais elle s’en moquait. Jill avait décidé de le retrouver, puisqu’elle le voulait tellement. Puis, elle pourrait le détester à nouveau, lorsqu’elle repartirait. S’il l’attaquait, alors elle essaierait de le tuer. Mais s’il répondait à ses supplications, alors elle se serrerait contre lui, pour ce jour uniquement. Peu lui importait ce que l’on murmurerait ensuite à son propos. La louve avait le droit d’oublier ses obligations pour une fois. Elle pouvait faire ce qu’elle désirait, et non pas ce qu’elle devait faire. Courant toujours, le canidé à l’épaisse toison lumineuse en vint à s’arrêter, face à une grande maison.
    Et maintenant ? Maintenant qu’elle était ici, visiblement devant la demeure du vampire, devait-elle tourner les talons, repartir et retrouver sa vie, dirigée par la vengeance ?


Dernière édition par Jill*] le Mar 11 Aoû - 22:35, édité 1 fois
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Jill*]
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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyMar 11 Aoû - 22:34

  • La louve posa son regard critique sur la « maison ». C’était plutôt un gigantesque manoir. Ses yeux se remplirent bien malgré elle de dégoût. A vrai dire, c’était vraiment… lugubre.
    Elle n’aurait pas été surprise d’entendre un long gémissement s’élever du lieu, comme l’âme tourmentée d’un des déjeuners du vampire. Le nom au dessus de la porte la fit sourire intérieurement. Edouard Evans alors ? Cela lui allait bien. Vraiment. Mais soudain, son amusement disparut. Elle comprenait enfin ce qu’elle allait faire. Ici, elle n’était pas à sa place. Son odeur brûlante se mêlait à celle froide et sucrée des vampires, sans parvenir à s’y mélanger. Non, cela restait deux parfums distincts. Et Jill aurait beau vouloir s’approcher d’Edouard, jamais il ne pourrait réellement se comprendre. Ils étaient deux opposés parfaits. Elle, sa peau brûlante et dorée, ses yeux sauvages éclatant d’une flamme écarlate. Lui, son épiderme froid et pâle comme le marbre, son regard bleu, sombre et distant. Elle, la protectrice des humains. Lui, le monstre qui s’en nourrissait. Leurs buts étaient on ne peut plus différents. L’angoisse étreignit son cœur si puissant sous cette forme. La louve ressentait une furieuse envie de disparaître, même s’il était probable qu’elle soit déjà repérée. Comment osait-elle oublier, même un instant, le fardeau qui était le sien ? Elle devait venger son frère. Elle devait porter le poids de son erreur. Luttant contre les pensées indubitablement faibles qui menaçaient de la faire fléchir, l’alpha leva son regard vers les immenses fenêtres qui s’étendaient sur les murs. Elle aurait aimé y voir se dessiner l’ombre d’Edouard, mais de lourds rideaux barraient les vitres. De toute façon, il ne pouvait probablement pas la reconnaître. Certes, elle était plus grande que la plupart des siens, plus forte. Mais elle n’était pas l’unique louve blanche. Elle n’avait jamais pu prétendre qu’elle était unique. Jill était simplement une épave qui s’efforçait de continuer sans accepter qu’on la répare. Mais lui, avait paru ignorer sa destruction. Il n’y avait pas de pitié, pas de compassion ni de secours dans les yeux d’Edouard. Il y avait eu de la douleur, et de la tendresse. Une souffrance, éloignée de la sienne, mais une blessure tout de même. Et c’était tout ce dont elle avait besoin pour sortir de son temps. Pour vivre sa propre vie. Car cela, elle ne le pouvait qu’avec lui. Et si elle n’avait jamais réussi à surmonter totalement sa répulsion tout à fait naturelle envers le vampire qu’il était, aujourd’hui elle se contenterait d’oublier qu’elle était une louve, et qu’il était sa proie. S’il la laissait s’approcher, alors elle existerait enfin. Pour un temps bien limité, certes, mais c’était déjà cela de gagné sur sa vie torturée. La louve abaissa son regard incandescent. Elle n’avait pas le choix, une fois de plus elle devait le supplier. L’appeler. Qu’il ne voit pas en elle l’ennemie de leur dernière rencontre, mais la jeune fille qui avait développé une véritable addiction à sa présence. Hors, elle n’avait plus dans la bouche que le goût amer du manque. Mais devant ce manoir, elle sentait son cœur s’affoler, et son esprit s’agiter. Peut-être se montrerait-il détestable. Alors elle serait enfin libérée de son amour, et elle pourrait continuer sur sa route sinueuse et déserte. Et toute tracée. Peut-être parviendrait-elle à être digne d’Aaron, qui l’aimait alors qu’elle profitait de lui. Il lui offrait sa chaleur, son amour, et son soutien, mais elle ne pouvait lui rendre. Il était là pour l’empêcher de tomber, alors que lui-même trébuchait constamment. Jill mènerait la guerre, jusqu’à ce qu’elle estime que sa mission était accomplie. S’il le fallait, elle vivrait des siècles simplement pour chasser les vampires. Elle oublierait Edouard, ne le considérant plus que comme un ennemi. Et lorsque sa tâche serait accomplie, alors elle se donnerait la mort, pour expier sa faute. Faisant égoïstement souffrir ceux qui tenaient à elle. Ce n’était pas une vie très heureuse, mais c’était celle qu’elle s’était tracée. Pourtant, elle aimait penser qu’Edouard n’avait pas été prévu, et qu’il avait le pouvoir de chambouler sa vie. Elle tombait amoureuse, naturellement cette fois, d’un de ceux qu’elle voulait tuer. Son désir de vengeance s’en trouvait donc légèrement perturbé, et après tout, son frère lui avait dit de ne pas chercher à donner la mort. Elle ne devait pas se gâcher l’existence. De plus, alors qu’elle s’était juré de ne plus jamais aimer pour ne plus détruire de nouveau, elle s’attachait à un vampire, l’homme à abattre. Et pourtant, loin d’être fragile. Et puis… Avec lui elle se sentait presque normale, presque saine d’esprit. Non, elle ne partirait pas. Il pourrait bouleverser son existence en lui permettant de continuer, de modifier ses plans. Aussi, la louve s’avança, grimpant les marches qui menaient vers la porte. Sur la dernière marche, enfin, elle s’arrêta. Avant de se transformer. Se relevant, elle leva la tête vers les fenêtres, de nouveau, et parla. S’il était là, il l’entendrait. S’il ne venait pas… Alors elle ferait demi-tour, probablement.

    « Edouard, viens. Je t’attends. »

    Et, agacée pour la première fois d’être dévêtue, elle se retransforma. La louve blanche s’assit simplement devant la porte, les yeux résolument fixés droit devant elle. Non, elle ne fuirait pas maintenant. Elle attendait.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyMer 19 Aoû - 17:53


    AND WITHOUT YOU IS HOW I DISAPPEAR.

    Le vide. Tout ce qu’il ressentait, c’était un vide profond et immuable... Tout du moins, pour le moment. Le vent, s’engouffrant par l’unique fenêtre ouverte, souleva ses cheveux parsemés sur le sol. Le jeune homme avait les yeux fermés et n’esquissa aucun geste. Pourtant, dans son esprit, ce vent réveilla quelque chose. Un sentiment, une émotion. Quelque chose qu’il s’empressa d’enfuir au fond de son être ; qui était mort depuis longtemps, dans lequel le sang ne coulait plus depuis plus de deux cents ans. Et alors qu’il ne le pouvait tout simplement pas, Edouard cherchait à s’endormir. A faire taire chaque pensée qui pourrait l’atteindre, chaque souvenir qui cherchait à l’affaiblir. C’était comme si son cœur avait recommencé à battre, comme s’il était vivant. Ce cœur qui ne servait qu’à l’affaiblir, aussi longtemps qu’il réclamait de l’attention ; son du. La souffrance de celui qui l’abritait. Pourtant, le vampire le savait bien qu’oublier n’était pas une solution. Pour lui plus que pour les autres. Son pouvoir, qui brûlait son visage, sembla s’échapper de lui, s’insinuant entre les rues de son esprit. Ces rues, qui délimitaient chaque heure de son existence, chaque minute et chaque seconde. Ces rues, qui lui permettait, et le contraignait, à se replonger dans ce qu’il avait vécu. Du jour de sa naissance, lui, le deuxième enfant tellement désiré car garçon, de la famille Evans ; au dernier jour qui avait eu une certaine importance pour lui, sur une plage, avec un de ses nombreux ennemis. Et une fois de plus, le vent fit voltiger ses cheveux, sifflant à ses oreilles. Toujours allongé sur le bois de l’étage, le vampire se crispa. Il s’énerva. Encore une émotion. Il aurait du, comme toujours, resté indifférent à cette présence. A ce qu’il n’arrivait pas à considérer comme une personne, mais qui provoquait chez lui une colère incompréhensible pour quiconque d’autre. Cette fenêtre ouverte, c’était la sienne. Ce manoir, c’était le sien ; la reproduction parfaite de celui dans lequel il avait vu le jour. Car bien évidemment, Edouard Evans n’était pas né à Forks. Et il avait beau n’avoir que porté le nom de sa famille, ne lui réservant rien de plus que son manque de sentiment habituel, dans lequel il se complaisait, ce manoir représentait autre chose. Tout ça, c’était sa création, ses désirs. Il l’avait mené, bien qu’innocemment, à la place qu’il occupait aujourd’hui. Cette place de chef du Clan de l’Etoile, de vampire le plus puissant qu’il existait ici. Il était un roi parfait, dans l’ombre certes, mais un roi pour autant. Oui, tout ça était à lui, et plus encore. Tous les environs, les terres, les personnes qui vivaient içi : tout lui appartenait. Et même ces loups, affables et répugnants, se déchiraient uniquement à cause de son existence, sa présence. Insensiblement, l’immortel se leva. Sa colère ne s’évanouissait pas, et certains souvenirs tourbillonnaient dans son esprit. Certains souvenirs qu’il, comme les autres, désirait abandonner. Ne serait-ce qu’une heure ; qu’une heure de l’éternité dans le silence. La solitude qu’il entretenait ne suffisait plus. Depuis quelques temps, quelques semaines peut-être, son cœur s’était réveillé, et il ne le supportait pas. C’était faire preuve de faiblesse, et il ne se le permettait pas. Plus, en tout cas. Une image retentit, lui arrachant une grimace. Faible. Un mot qu’il ne supportait pas plus qu’il n’approchait plus l’eau. Et ces deux choses qui le reliaient à une autre, qu’il comme tout le reste, préférait blesser. Qu’il préférait faire souffrir au dépend de ce qu’il ressentait. Ouvrant brutalement ses yeux bleus clairs sur le monde qui l’entourait, laissant parler ses instincts plutôt que son calme, le vampire aux cheveux noirs s’avança vers la fenêtre. Ses mains se détachèrent du long de son corps, entrainant ses bras. Il les allongea devant lui. Sans même toucher le rebord, laissant sa présence, son aura, peut importe quel nom on pouvait lui donner, envahir la pièce, Edouard ferma violemment la fenêtre, presque avec la seule force de son regard noir et froid. Ne se privant pas de vitesse, en quelques dixièmes de secondes, il tira les rideaux, engloutissant un peu plus sa chambre – car même si rien ne l’indiquait, c’est ce qu’était cette pièce – dans le noir. Il n’avait pas besoin de lumière, autant pour ses yeux que son existence, mais celle-ci s’engouffrait par la porte entrouverte. Et à nouveau, Edouard s’allongea sur le sol, tentant de ressentir la fatigue ; qu’il avait oubliée depuis sa transformation. Ses cheveux, trop longs, s’étalèrent tout autour de son crane, et ses bras lâches se séparèrent de quelques millimètres de son corps Et à nouveau, il ferma les yeux. Plutôt que de chercher, vainement, à oublier, ce qui aurait équivaut à abandonner son pouvoir, ce à quoi il ne pouvait se résoudre, il se concentra sur un souvenir. D’il y a bien longtemps, et qu’il ne ressentait en lui que rarement. Personne ne savait, personne n’aurait comprit. Cela faisait partit de ses secrets ; et rien qu’à cette idée, le vampire esquissa un sourire. Oui. Tout lui appartenait et il en savait plus que tous réunis. Ce qui n’avait pas d’intérêt ne parvenait jamais à ses oreilles, et pourquoi ? Pourquoi aurait-il été différent, lui qui après tout, avait autrefois été humaine, ce que beaucoup de ses semblables oubliaient ? Ses lèvres s’étirèrent un peu plus encore. Ca, c’était encore un de ses secrets. A moins qu’elle soit aussi capable de le sentir.
    C’était quelques années déjà après sa transformation ; et parallèlement celle de Violett. C’était bien des années après qu’il ait arrêté de parler à sa famille, laissant ses deux parents dans la douleur de la perte d’un fils. Ou plutôt, les Evans ne pouvaient plus se venter d’avoir un héritier ; mais ils auraient pu raconter avoir donné naissance à un fantôme. Il ne leur parlait uniquement que pour laisser s’exprimer sa colère et sa froideur. Et à cette époque, il n’aurait même pas su dire qu’il avait une sœur ainée. Son indifférence était telle qu’il avait tendance à oublier son propre nom, à tant se perdre dans ses pensées sombres qu’il jeunait pendant des jours entiers. Peut-être était-ce pour cela, qu’il s’était jeté dans l’univers dans vampires, peut-être était-ce pour cela, qu’il avait agit sans réfléchir. Mais quoi qu’il en soit, ce n’était pas de ce jour dont il se souvenait. La neige recouvrait tout son jardin, tout son toit. Car déjà, tout était à lui. Il n’y avait aucun doute sur l’héritage qu’il avait obtenir, quelques jours plus tard. Par la fenêtre fermée, il lui était possible d’apercevoir la moindre particule de poussière, et sans effort, il entendant la moindre inspiration des personnes présentes. « Ils sont trois. ». Son père, sa mère... et son frère. Sa respiration était faiblarde, douce. Tout ça l’exaspérait, et il ne pu retenir un soupire. Tout était si clair, dans ses pensées... Son pouvoir agissait sans même qu’il y fasse appel. Pourtant, Edouard n’avait pas à s’inquiéter. A mesure que le temps passait, sa maîtrise s’affinait, autant de lui-même que de son entourage. Son emprise sur l’air même qu’il respirait était sans borne. Alors pourquoi son cœur se serrait, à chaque fois qu’il y songeait ? Pourquoi quelque chose, quelqu’un en l’occurrence, lui manquait ? Il se sentait vide, perdu. S’il l’avait pu, son corps aurait tremblé, sans qu’il comprenne pourquoi, sans qu’il l’accepte. Fronçant les sourcils, il se plongea à nouveau dans la scène, accélérant le temps, se retrouvant indépendamment de sa volonté à l’acte qu’il était le seul à connaître. Il se souvenait, se rappelait, du visage enfantin qui avait été à sa hauteur, et si près du sien. Il était encore capable de sentir le souffle de l’enfant sur ses joues blafardes ; de voir les yeux trop bleus plongés dans les siens. Et ces cheveux noirs, qui encadraient son visage, exactement comme les siens... Le sang le sortit de ses pensées, le ramenant à la réalité, réveillant la soif qui l’habitait. Un rire lui échappa. Après goûté au liquide vital de sa sœur, il allait faire la même chose à leur petit frère commun. Le garçon parla. Son ainé ne l’écouta pas. Ses crocs se plantèrent dans sa gorge fine. Ses yeux se fermèrent, et ses sentiments se turent. Peut-être sous sa volonté, ou peut-être inconsciemment. Seulement, cette fois, allongé sur le sol froid du Manoir Evans, le vampire se souvenait. Se souvenait de ce que ce frère qu’il n’avait jamais connu avait prononcé, avec une voix faible et innocente. En somme, tout ce qu’il détestait. « Edouard ? ».
    Jamais l’immortel n’aurait d’hésitation à tuer, que ce soient des êtres qui lui soient proches ou non... Mais encore ce « jusqu’à il y a quelques semaines » s’éprit de lui.

    Lorsqu’un son le perturba. Comme un écho à ses pensées, ses souvenirs, ses souffrances. On répéta, encore une fois, ce qui était si important pour lui : son prénom. Son ouïe se porta jusqu’à la source de ce blasphème. Comment osait-elle l’appeler ? Mais ce n’était même pas le cas. Elle n’avait fait que le... dire. Le murmurer. Le laisser se disperser dans cette forêt dans laquelle elle courrait. Cette forêt qui, autant que son prénom, était une de ses nombreuses acquisitions. Il vivait ici, loin des autres vampires, et pourtant encore trop près. Pourquoi cette solitude qu’il cherchait tant lui échappait, alors qu’il continuait de tendre le bras ? S’il assassinait tout ceux qu’il trouverait sur ce chemin, s’en rapprocherait-il ? Le visage de l’immortel, à l’image de ce qu’il ressentait malgré lui, se crispa. Ses mains se levèrent jusqu’à son visage et le recouvrèrent. Que venait-elle faire ici ? Pourquoi, plus que quiconque, avait-elle besoin de le déranger ? Depuis qu’il l’avait quittée, sur cette plage, dans une phrase qui l’avait ravit, il s’était enfermé ici. Alors non, il n’avait plus la notion du temps, et ses journées comme ses nuits se limitaient à l’errance. Il ne comprenait pas. Depuis toujours, il s’entrainait à ne rien ressentir, à détruire ce qu’il haïssait tant : son cœur. Il l’avait arrêté, le laissant dans l’oublie, ne dépendant plus de ses battements répétitifs. Il s’était débrouillé sans lui, depuis toujours, et même avant de le choisir. Alors pourquoi avait-il envie, en entendant cette louve prononcer son nom, de le récupérer, ne serait-ce que quelques heures ? Pourquoi se sentait-il forcé de l’aimer, alors que la faire souffrir était sa plus grande délectation ? Allez chercher dans la plus profonde blessure de son esprit, et l’entailler encore un peu plus. Comme ce qu’il faisait pour... lui-même. Pourquoi l’être indiscutablement supérieur qu’il était devrait-il s’abaisser à partager ses douleurs avec une autre ? Ses doigts se resserrèrent sur ses cheveux. Il sentit, très discrètement, la pression de ses ongles ; si on pouvait qualifier ce fin trait blanc d’ongle. Faute de pouvoir ouvrir sa peau, arracher un de ses membres, laisser perler ses larmes, Edouard se rabattait sur ses pensées. Mais après tout... N’avait-ce pas toujours été le cas ? Ne s’enfonçait-il pas plus que personne dans la noirceur de son âme et son caractère ? Il s’était amusé, mais pas au même niveau que Sora. Non, Edouard Evans était incapable de faire de chaque seconde de son éternité un jeu, incapable d’aller chercher l’amusent dans chacune de ses action. Certes, il aurait mentit en disant qu’il ne prenait aucun plaisir ; seulement, tout revenait à la souffrance, que ce soit la sienne ou celle des autres. Son mépris était déchiré par son indifférence, et ses humeurs changeaient trop souvent. Alors ce vampire se contentait d’exister, de s’ennuyer ; et d’attendre. Mais attendre quoi ? L’amour, peut-être ? Il se leva ; son corps retomba instantanément sur le sol, tandis que la course de la louve ralentissait légèrement. Elle approchait ; il arrêta de respirer. Sur les genoux, les yeux toujours fermés, il empoigna ses cheveux noirs, refusant de bouger. Non ! Tout ça, c’était pour les faibles ! Il ne l’était pas, il ne le voulait pas. L’amour, il le ressentait déjà, n’est-ce pas ? Pour sa sœur. A sa pensée, un sourire étira ses lèvres. Elle était son objet. Plus que nécessaire, mais son objet quand même. Qu’il avait créée, comme tant de choses. Et qu’il maîtrisait... « jusqu’à il y a quelques semaines ».
    Son esprit se tu brutalement. Ses pensées se perdirent et s’effacèrent. Il abandonna tout mouvement, haletant. Non. Il ne l’était pas, il ne pouvait l’être. Pourtant, il sentant son être se serrer, ses chaines s’embraser. Quelque chose de semblable. Elle était arrivée. La chaine qui formait un trou dans sa poitrine, juste au niveau de son cœur arraché, sembla le tirer en avant. Elle lui arracha un grognement, d’énervement ou de douleur, allez savoir. Mais pour autant, Edouard se leva. Il épia la louve blanche, uniquement avec la précision de son ouïe. A chaque respiration, son propre visage s’assombrissait, car il ne pouvait s’agir que de celle qu’il avait quittée. D’ailleurs, cela faisait bien longtemps qu’il l’avait comprit. Son odeur, sa voix, son regard qu’il sentait fixé sur son dos... Tout cela faisait partit d’elle, et tout cela il l’avait emprisonné dans son esprit. Il pouvait se souvenir du moindre de ses traits, des moindres vibrations de sa voix, et même de chaque poil pur qui constituait son pelage. Et si elle en avait douté, elle avait fait l’erreur de le sous-estimer. L’air crispé et presque souffrant du vampire avait disparu, tandis qu’il était encore immobile face à la porte ouverte de sa chambre. Après tout, l’escalier était en face, et il apercevait la rampe. Il lui suffisait de l’emprunter puis de descendre, pour se retrouver en face, bien que derrière un mur, de l’Alpha de la Meute. Etait-elle une simple folle ou une suicidaire ? Venir ici signait son arrêt de mort.


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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyMer 19 Aoû - 17:54


    Si elle rencontrait un vampire, il se jetterait sur elle jusqu’à en perdre la vie s’il le fallait. Pourquoi ? Parce qu’Edouard Evans l’avait ordonné. Seulement ça n’avait pas été le cas. Tout du moins pas encore, car il faudrait bien qu’elle reparte. Le visage de l’immortel s’assombrit un peu plus, sans qu’il y prête pourtant attention. Oui, elle allait partir. Il pensait que cela le ravirait, retrouvant sa solitude, mais au fond, ce n’était autre qu’elle qui l’avait plongé dans cet état. Qui, depuis un mois, le laissait lentement dériver vers l’isolement total. Comment ferait-il pour diriger ses troupes, s’il demeurait caché ? Comment ferait-il pour se battre, s’il mourrait de douleur ? Ce n’était pas ça qu’elle voulait. Car sinon, elle ne serait pas venue ; et à son plus grand désespoir, Edouard le savait. Alors il avança. Avancer. Le mot le plus simple à employer pour décrire les pas qu’il venait de faire. Pourtant, la plupart des gens voyait en ce verbe autre chose. Pas lui. Avancer, c’était faire un pas en avant, s’était s’approcher de quelque chose, d’un but. Pas avancer vers autre chose, pas quitter le présent pour s’enfoncer dans l’espoir. Toutes ces illusions, il les avait détruites depuis longtemps. Arrivé en haut de l’escalier gigantesque, il entendit à nouveau. Un prénom que tant de monde semblait désirer prononcer, pour multiples raisons. Un prénom qui inspirait tant la peur et le dégout que le désir et l’attirance. Alors il ferma les yeux, posant également sa main sur la rampe. Il n’en aurait pas besoin, mais... Sans faire de bruit, sans presque soulever l’air, il sauta. Ses genoux se plièrent par habitude et ses pieds touchèrent le parquet du premier étage. Un sourire imperceptible se dessina sur son visage. Autrefois, il faisait déjà ceci. Ses mèches de cheveux noirs retombèrent sur son visage et même devant ses yeux – je l’ai dit plus haut, ils sont trop longs. Si ce n’était pas du niveau de tous les humains, c’avait été le sien adolescent. Mais autrefois, il serait retombé sur le tapis, et peut-être pas aussi silencieusement. Comment pouvait-elle savoir qu’il était ici ? Comment pouvait ressentir sa présence ? Les yeux bleus du vampire du Clan de l’Etoile s’ouvrirent à nouveau. Il ne la voyait pas, à travers la porte. Et pourtant... Usant de sa vitesse, il se retrouva juste derrière. D’ici, il pouvait de mieux en mieux percevoir ses respirations et les battements de son cœur, ses mouvements inhumains et sentir son odeur. Et sans s’en rendre compte, il avait posé ses mains sur la porte sombre. Espérait-il quelque chose ? Agacé par son propre comportement, Edouard adopta un air et une attitude détachée. Après tout, cela faisait longtemps que personne n’avait lu la souffrance sur ses traits fins et blafards de jeune adulte. Ses doigts enlacèrent la poignée. Pourquoi le faisait-il ? Uniquement parce qu’elle l’avait suppliée ? A nouveau, son cœur se serra. Mais il ne laissa rien paraître ; pas plus que son sourire satisfait. Elle s’était retransformée... Pourquoi ? Jetant un regard circulaire sur ce qui l’entourait, le cadet Evans se souvint d’une chose. Oui... Une robe. Dans une armoire – l’unique meuble. Une robe noire, de deuil, qu’il avait fait coudre il y a bien longtemps. Une robe noire, de deuil ; une robe à son image. Une robe que sa sœur devrait porter à sa mort ; depuis ce jour et à jamais. Sans réfléchir, il alla la chercher. Il l’aimait. Il aimait cette robe comme il aimait sa sœur – c'est-à-dire moins que celle qui se trouvait derrière la porte. Pourquoi ? Pourquoi cherchait-elle à l’approcher, alors qu’il ne cherchait qu’à la briser ? Qu’à répandre les débris de son âme et de son cœur dans cette demeure ou autre part. Faire couler son sang ; et même le boire. Oui, de toutes les personnes qu’il aimait Edouard avait bu le sang. Cette fois-ci, le laisserait-elle faire ? Et cette fois-ci, accepterait-il de sacrifier celle qu’il aimait pour le plaisir du sang ?
    Secouant la tête, préférant oublier ces événements – bien que ce soit littéralement impossible – le vampire posa ses doigts sur la porte entrouverte. Il savait très bien à quoi s’attendre.
    Alors, il poussa ; et la louve se profila exactement devant lui. Il évita soigneusement son regard, s’attardant sur son corps. Pourquoi avait-il la sensation qu’il aurait du changer ? Pourquoi avait-il la très nette impression qu’il aurait du vieillir ? Son air froid et sombre contrastait avec le blanc immaculé de sa chemise et du pelage de cette Quileute. Quant à la robe et son pantalon, dont la couleur était la même, il n’y prêtait plus attention. Sans qu’il le cherche, et sans qu’il le désire, il avait plongé son regard dans celui de son interlocutrice. Vide. Ce mot résonna à nouveau dans son esprit. Il ne chercha pas à la comprendre ; à vrai dire, il se força à ne pas identifier ce qu’elle ressentait. Si elle était venue pour le tuer, son cœur aurait-il accéléré ? Si elle était venue pour le déchiqueter, sa voix aurait-elle était si frêle ? Le vampire se concentra pour ne pas fermer les yeux. Il avança – fit un pas en avant – et s’accroupit, se retrouvant à la hauteur des yeux ambrés. Si elle était grande, elle ne l’était pas encore autant que lui – même sous cette forme. Sa chaine s’agita, griffant la chaire de sa poitrine. Mais il l’ignora, se contentant, imperturbable, de fixer l’autre femme. La souffrance avait beau l’étreindre, et les souvenirs de leur rencontre vouloir accaparer toute son attention, il la fixait, le visage éteint. Le ciel gris laissait sa peau émettre une sorte de voile blanc tout atour de lui. Etait-il possible qu’il ait encore blanchit, depuis la dernière fois ? Etait-il possible que l’enfermement l’ait affaiblit plus qu’il ne le pensait ? Il n’y avait qu’une manière de le savoir... Ce qu’il fit à cet instant aurait échappé à beaucoup de ses semblables, tant sa vitesse était impressionnante. Attrapant la louve au niveau de la nuque, il n’esquissa pas un geste superflu, ni aucune émotion. Rien ne transparut de ce qu’il ressentait – et qui lui arrachait des grognements internes. Et pourtant, il ne ressentit rien. Rien d’autre que l’indifférence devant la souffrance de l’Alpha. En se relevant, il l’avait jetée contre un arbre proche. Son corps, bien qu’incroyablement résistant, s’était enroulé autour du tronc, et l’écorce avait probablement transpercé sa chaire. Mais cela ne durerait pas, n’est-ce pas ? Son regard se fit un instant méprisant. Et s’il la tuait, ici et maintenant ? Il serait débarrassé non seulement du seul loup qu’il estimait dangereux actuellement, mais surtout de celle qui le tuait lentement. Du loup qui avait juré de les assassinés, lui le premier, bien qu’elle l’ignora, et de celle qui perturbait son existence alors qu’elle n’en avait pas le droit. Oui, c’était ça. Elle n’en avait pas le droit.
    Mais plutôt que de répondre à ses désirs, Edouard jeta la robe sur ce qu’il restait du loup menaçant. Il n’esquissa pas de sourire, comme il l’aurait fait habituellement. Il n’était pas d’humeur. Sa voix froide et grave retentit sous forme d’ordre.

    « Si tu veux entrer chez moi, habille-toi en conséquence. »

    Devant baisser les yeux pour rencontrer ceux de son ennemie, l’immortel se contenta de jeter un regard fugace tout autour d’eux, préférant que personne ne les dérangent. De toute manière, dans ce cas, ce serait clair : peut importe la personne, sa vie se terminerait.
    Se retournant, Edouard lança une dernière fois.

    « Et tâche de ne pas salir la robe de Violett. »

    Entrant, il referma silencieusement la porte. Si lugubre soit son manoir, il ne grinçait pas ou ce genre de chose. Le jeune homme s’adossa au mur. Son air cruel se déroba pour laisser place à l’innocence. Car c’était ce qu’il était actuellement, un être innocent - et qui n’avait rien demandé - touché par l’amour. Ce sentiment était cruel, il décimait tous les autres. Ou plutôt, dans le cas de ce vieil adolescent, il asséchait son être. Au fur et à mesure, il se confirmait, se dessinait. Et au fur et à mesure, il prenait goût au dégout qu’il inspirait à celui qu’il avait choisit, cette fois, de défaire. De détrôner, en préférant lui faire abandonner toute raison pour le plaisir de la peau de Jill contre la sienne. Jill. L’immortel ferma les yeux. Jill. En l’attendant, il se laissa aller à ses souvenirs. Les souvenirs de sa peau contre la sienne lorsqu’elle avait défait sa chemise, de sa chaleur lorsqu’il avait étreint. Et par-dessus tout de ses lèvres plaquées contre les siennes, cherchant le plaisir du désespoir. Et la première fois... Oui, la première fois, lorsqu’il l’avait prise dans ses bras, lui évitant de se briser quelques membres. Il ne savait, il n’aurait pas supporté qu’elle meure, ni qu’elle soit blessée... Il ne le supporterait pas, si cela venait d’un autre que lui-même. Ses traits fins se détendirent un instant. Qu’avait-elle fait de sa chemise ?
    Il soupira. Il n’avait pas le droit à tout ça, il avait choisit le sang et le meurtre. Il n’avait aucun regret à boire le sang d’innocents, qui après tout, lui ressemblaient plus qu’il ne le croyait. Qu’ils soient inférieurs ne faisaient peut-être pas tout. Pourtant, à ses dépends, Edouard avait choisit cette vie plutôt que celle du bonheur ; qu’il n’aurait certainement jamais trouvée. Il fallait un équilibre, et lui-même en avait besoin. Alors pourquoi après arracher tant de vie se retrouvait-il à vouloir en sauver une plus que quiconque ? A vouloir la préserver, la... partager ? C’était absurde et inutile. Et pourtant, il ne pouvait s’en empêcher. Il était trop faible.

    Alors donne-moi des raisons.
    Donne-moi des raisons de t’aimer sans le regretter.


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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyMar 8 Sep - 22:26


  • If I could fall in love again…


    Elle l’attendait. Jill attendait Edouard. C’était dans la nature des choses, en cet instant. La porte s’ouvrit, doucement, et le vampire apparut à l’alpha. Sans même ciller, elle le laissa l’observer. Il pouvait faire ce qu’il voulait, elle n’avait pas l’intention de bouger. Du moins pas maintenant. Lorsqu’il s’accroupit, elle lui rendit son regard, plantant ses yeux sauvages dans les siens, si bleus, si froids. Jill resta impassible. Elle le haïssait parfaitement, aujourd’hui. Mais elle l’aimait également plus qu’elle ne l’avait jamais aimé. Lui non plus n’exprimait pas la moindre émotion. Il paraissait plus vampire que jamais, et c’est en le contemplant qu’elle comprenait que, s’il était un ancien humain, il était mort à l’intérieur. Jill se contentait d’être détruite, mutilée. Elle fuyait la vie en acceptant la douleur avec résignation. Et aujourd’hui elle fuyait un peu plus la vie en oubliant le présent et les soucis. Il n’y avait qu’Edouard, et la souffrance qu’il implantait dans son cœur aujourd’hui. La douleur du passé s’endormait, pour en laisser une plus vive s’éveiller. Il ne pouvait être à elle. C’était ridicule. Lorsqu’il attrapa sa nuque, elle faillit esquisser un mouvement de recul. Il y eut un grondement, unique, qui monta de sa gorge, pour filer vers l’âme blindée du vampire, en espérant la transpercer. Puis il la projeta contre un arbre. Le choc lui rappela celui d’une première fois. D’une première rencontre. Mais alors il n’était pas le coupable, il était celui qui l’avait sauvé, lui évitant de mourir plus tôt qu’elle n’en avait le droit. Elle sentit sa chair s’ouvrir, avec bonne volonté. Lorsqu’elle rejoignit le sol, la louve secoua la tête, légèrement sonnée. Elle avait oublié la présence de l’humain en son ennemi Non, il n’y avait que le danger qui tintait allègrement dans son esprit, comme s’il riait d’elle. Etait-elle stupide, de s’approcher d’Edouard en abaissant ainsi ses défenses ? Son regard d’ambre se tourna vers son flanc qui saignait abondement, et elle laissa échapper un soupir las. Lorsqu’Edouard lui lança une robe, noire. Funèbre. Elle leva la tête vers lui, tout aussi furieuse qu’intriguée. Alors ce n’était pas un réel combat qui venait de commencer ? Ce n’était que le prélude à une joute bien plus mentale que physique. Les mots vinrent la frapper, et elle détourna tranquillement les yeux, se faisant dédaigneuse. Il croyait pouvoir lui donner des ordres, lui qui n’était qu’un monstre, un humain soumis à la soif du sang. On ne domine pas une louve. On ne domestique pas la reine de la forêt, l’alpha de la meute. Puis il tourna les talons, alors qu’elle n’avait pas encore bougé. Lui lançant une dernière phrase, toujours un ordre. Méprisant. Agaçant. Le prénom d’une femme. La robe appartenait à une de ses connaissances. Une amante, une amie, une sœur ? Une proie dont il avait subtilisé les effets ? Ce fut la confusion qui régna dans son esprit à la suite de ce prénom que Jill décida de se relever, plutôt que pour obéir au bon vouloir du vampire. De celui qu’elle aimait. Et haïssait. La louve se redressa, grimaçant un court instant. Les plaies les plus profondes pouvaient prendre plusieurs heures avant de disparaître. Le savait-il seulement ? Jill était cependant une louve à part. Elle possédait la voix de l’alpha qui poussait les siens à ployer devant elle, à faire sa volonté. Elle était bien plus puissante que les autres. Plus solide. D’un geste presque flou tant il était fluide, la louve se transforma en humaine. Déjà, Jill se tenait sur ses jambes, les yeux résolument fixés sur la façade terne de la maison. D’une main distraite, elle caressa le creux de ses reins, dans lequel s’étendaient des marques écarlates. Inclinant légèrement la tête sur le côté, dans une mimique parfaitement animale, elle examina les plaies avec attention. Le sang ne coulait plus, mais les marques persistaient. Il aurait pu lui péter facilement une côte comme ça. Est-ce qu’il la prenait donc à ce point pour une moins que rien ? Non. Il aurait pu lui péter une côte si elle n’avait pas été un monstre. Si elle avait été la créature fragile qu’elle paraissait être. Consciente de sa nudité, l’adolescente tendit la main vers la robe noire. Qui n’était pas la sienne. La robe d’une femme. Elle s’offrit le plaisir de le haïr un peu plus lorsqu’elle la passa. L’étoffe noire enveloppa son corps, et elle se sentit dans la peau d’une veuve éplorée. Tout chez elle lui donnait l’image d’une femelle soumise. Ecœurée, elle tourna la tête, s’éloignant d’un pas. De deux pas. C’était ainsi. Il fallait qu’elle accepte ses conditions. Qu’elle se fasse humble. Et qu’elle le rejoigne, comme si tout était normal. Comme si la louve blanche, la plus puissante sans doute de la meute, n’était pas entravée, enchainée à ce vampire. Comme si elle ne courbait pas l’échine devant Edouard. Résignée. Par amour. Ce fut l’amour qui la fit revenir vers celui qu’elle s’était choisi. Cette pensée sonnait incroyablement niaise. Elle eut envie de rire d’elle-même, alors qu’elle observait la maison. Il l’attendait. C’était invraisemblable, mais il l’attendait bel et bien. Rejetant son épaisse chevelure auburn d’un geste de la main, Jill se mit en marche, pieds nus. Elle sentait les chairs se refermer sur son flanc, et déjà la douleur diminuait. Jamais elle ne serait humaine. Mais aujourd’hui elle pourrait au moins être elle-même. Sans pour autant abandonner toute sa fierté. Lentement, la louve s’approcha de la porte. Là, comme Edouard quelques minutes auparavant, elle s’arrêta, et posa ses mains sur le bois. Hésitante, elle étala soigneusement ses paumes sur la surface de la porte avant d’y appuyer son front. De l’autre coté, elle pouvait percevoir la respiration factice du vampire. Elle pouvait même le situer, en se concentrant sur le bruit infime qu’il produisait. En se basant sur son aura irrésistible, et effrayante. Sur son parfum destiné à envouter les proies mais qui la répugnait, elle, la prédatrice qui aurait du ne venir ici que dans le but d’amener la mort. Lui aussi, devait la sentir. L’entendre. Percevoir sa présence. Il n’y avait entre eux qu’une porte. A franchir. Et il ne le ferait pas. Il l’avait déjà fait une fois. C’était à elle de venir à lui aujourd’hui. C’était probablement écrit quelque part, dans le livre d’un créateur qui devait probablement s’amuser à écrire la trame de leurs vies. Les doigts dorés étreignirent la poignée de la porte. Et dans un léger soupir, elle entra. L’obscurité vint souffler sur son visage, alors que ses yeux erraient dans l’entrée. Jill recherchait son visage. Et seulement le sien, car il était le seul qu’elle souhaitait voir. Un sourire passa sur le coin de ses lèvres, rapide. Que diraient ses frères s’ils lisaient un jour dans son esprit cette journée ? Cette prise de risque insensée ? Ses lèvres déchirèrent le sourire, alors qu’elle l’apercevait. Edouard.
    Son regard, cependant, s’emplit d’une certaine souffrance. Et d’un amusement presque jouissif. Elle ne ploierait pas devant lui. Non, il ne serait pas dit qu’elle s’agenouillerait devant le prince des vampires. Ou même leur souverain, elle ne prenait actuellement pas la peine d’y réfléchir. Le rire qui se propageait dans son regard ne s’atténua pas. La douleur non plus. Il avait l’air… Presque fragile. Elle s’en voulut de ne trouver que ce mot pour le décrire, lui dont le corps était de marbre, l’esprit protégé par d’épaisses barrières qu’elle ne pourrait jamais vraiment franchir. Y avait-il une femme qui le rejoindrait, alors qu’elle aurait quitté cette maison ? N’était ce toujours qu’un jeu idiot ? Jill n’était elle qu’un pantin, dont il couperait les ficelles lorsqu’il s’en serait lassé ? Mortifiée de sentir la crainte enfler en elle, Jill fit un pas vers Edouard. Son air d’animal blessé, ses traits exprimant une peine intense, tout cela disparut à l’instant même où il ouvrit les yeux. S’arrêtant comme toujours à une distance prudente pour mieux le rejoindre plus tard, la jeune femme le contempla, son regard rubis exprimant tout autant de tendresse que d’agacement. Tout autant de désir que de moquerie. Jill le détailla, comme s’il n’était qu’un rêve. Un cauchemar qui s’évanouirait lorsqu’elle ouvrirait les yeux, pour retrouver ses propres démons. Un nouveau pas. Il était appuyé contre un mur. L’alpha ne prit pas la peine d’observer la maison, pour y chercher les moindres traces de sa présence. Les moindres indices sur ce personnage mystérieux. Elle l’observa en silence, l’air impénétrable. Ou totalement fasciné. Sa main se tendit, bien moins timidement qu’elle aurait du le faire. Ses doigts se firent hardis alors qu’ils effleuraient dans une caresse la joue froide d’Edouard, terminant leur course sur le menton. C’était un salut. Et bien plus. Elle jubilait presque. Malgré sa fierté mise à mal. Malgré ce que cette nouvelle rencontre signifiait au fond pour elle, la damnation définitive. Si c’était un jeu, alors elle serait une marionnette résistante. Elle ne lui appartiendrait pas. Jamais il ne pourrait totalement la contrôler. Sans reculer, essayant peut-être de le transpercer de sa chaleur, Jill plongea ses yeux dans ceux d’Edouard, esquissant un sourire moqueur. Tendre, aussi. Puis, elle entrouvrit la bouche. Sans doute aurait-elle aimé l’embrasser, mais elle n’en fit rien. Non, elle se contenta de s’approcher un peu plus encore, mélangeant son souffle vital au sien, inutile.

    « Es tu satisfait, Edouard ? »

    Satisfait d’avoir joué avec elle. De l’avoir forcée à se vêtir comme il le souhaitait. A se relever pour le rejoindre, après qu’il l’ait jetée. Proprement jetée contre un arbre. D’avoir fait naître en elle tant de questions. De confusion. Doucement, elle recula, le caressant du regard. Elle regretta un court instant de ne pas avoir déchirée cette robe. De ne pas s’être transformée. De ne pas avoir fait demi-tour. Car il était trop tard maintenant.

    Etait-il heureux de la voir ainsi ? La croyait-il à ses pieds désormais ? Jill aurait aimé se rebeller. Protester contre les pensées qui l’assaillaient. Mais elle était perdue. La louve ne parvenait plus à bouger, elle ne pouvait s’enfuir.

    C’était réellement trop tard pour elle.

    Elle s’était empoisonnée à sa présence. Il avait brûlé ses ailes. Brulé son cœur. Elle avait mal. Plus qu’elle ne l’aurait jamais cru possible, elle qui avait fait de la douleur son amie. Elle avait toujours refusé de se relever et d’affronter la vie, et maintenant qu’elle redressait un peu la tête, tout lui paraissait plus intense Il y avait évidemment, tout d’abord, la douleur Des millions d’aiguilles qui frissonnaient, enfouies dans sa chair, enterrées dans son âme, abandonnées ici par un désir de vengeance qui avait tissé des cordes. Des cordes qui lui enserraient les membres et la gorge, l’aidant à avancer d’une démarche titubante, comme abasourdie par la peine. Jill n’était plus que le pantin de cette vengeance contre elle-même et contre les vampires. Elle fuyait la vie en s’enterrant dans la douleur et dans les erreurs du passé. Elle était condamnée au souvenir. Les yeux pourpres dévalèrent le front d’Edouard en suivant le fleuve de mèches noires. Les pupilles errèrent dans le creux des tempes pour se couler dans le pli délicat des paupières, là où dormaient des cils épais et des yeux de saphir glacés. Jill aurait pu poser ses lèvres contre ce visage, cherchant à se l’approprier, comme une damnée guettant fébrilement la lumière pour mieux l’étouffer. Elle le détestait, mais aujourd’hui elle pouvait oublier ce détail. Aujourd’hui elle souhaitait l’aimer. Mais cela faisait si mal… Il n’endormait pas la souffrance en cet instant, il l’éveillait. Il l’avait reconnue meurtrière, et elle l’avait marqué comme son ennemi le jour où elle l’avait aimé. Son démon. Sa faille. La clé de l’abime insondable.

    Elle pouvait affronter le tourment en cessant de s’enfermer dans le déni. Elle arrivait à aimer encore, elle qui s’était persuadée du contraire. Jill n’en avait sans doute pas le droit, mais elle s’en moquait, il n’y avait personne pour lui dire. Il n’y avait que le moment présent qui comptait. Edouard. Pas le vampire, simplement l’être qui vivait en lui. Pas de morts pour lui sourire de loin. Ni pour la blâmer. Il ne lui restait qu’à aimer au-delà du monde des monstres. Au-delà du présent. Car ce présent ne pouvait voir naître que la douleur d’un poignard d’outre tombe. La main de Jill s’égara de nouveau sur le visage de ce vampire qu’elle souhaitait être sien. Son ventre s’enflamma, alors qu’elle se perdait quelque part entre le conte qui avait tourné au cauchemar, et la réalité.

    « Mon très cher Edouard… »

    Le marionnettiste pouvait couper les cordes, et reculer dans l’ombre de la scène. Aujourd’hui son jouet fragile et désarticulé marchait seul. Pour la première fois depuis longtemps.

    ...I'd fall in love, with you.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyDim 20 Sep - 21:01

    Thank your for your venom ;


    Il la fixa. A nouveau. Car il sentait son regard filer sur lui, ses sentiments se créer à cause de lui. Car il était en tort, en tort d’allumer cette flamme au fond d’elle, en tort de l’avoir laissée entrer. Que ferait-il, ensuite, lorsqu’elle devrait repartir, lorsqu’il devrait la laisser partir ? La retiendrait-il, lui interdisant à jamais de retourner dans le monde qui l’attendait, elle, ou alors, la regarderait-il se faire tuer par ses soupirants ? Ou même le quitter, tout simplement. Elle allait s’éloigner, encore une fois, et, encore une fois, il la mépriserait. Et, encore une fois, il sombrerait. A ce moment-là, s’il avait été seul, le vampire aurait secoué la tête. Il pensait peut-être s’attacher, mais il savait que ce n’était que passager. Il n’avait jamais vécu ça, et alors ? Pourquoi son cœur, soudainement, ne suivrait-il plus les mêmes règles ? Pourquoi son cœur, à cause d’elle, se mettrait-il à ressentir quoi que ce soit ? Il le cherchait, parfois. Il retournait, comme il y avait quelques minutes, à la recherche de son cœur, de ses émotions, ses sentiments. Mais tout cela lui faisait bien trop mal, réveillant quelque chose qu’il avait perdu, enfouit, depuis bien trop longtemps. Il resta impassible lorsqu’elle s’approcha. Ses yeux brillaient. Pourquoi lui ? Pourquoi était-elle venu, après l’avoir fuit ? Pourquoi le désirer, après l’avoir haït ? L’agitation provoquée par la louve souleva de la poussière sur le sol. Si elle ne le voyait pas, cela n’échappa pas à la vision de l’immortel. Elle le changeait. Et désormais, elle venait fouler son territoire, son antre, là où personne n’entrait sans sa permission, qui était exceptionnelle – hormis pour Violett. Elle, elle pouvait entrer, sortir, tant qu’elle ne touchait à rien, elle pouvait. Edouard ne le lui avouait pas, mais il aimait lorsqu’elle lui rendait visite. Il aimait sentir son parfum durant des jours, il aimait penser qu’elle ne pouvait se passer de lui. Alors pourquoi, lorsque c’était Jill, pourquoi, lorsque l’odeur de cette louve l’enlaçait, lorsque son désir était bien plus qu’évident, souffrait-il ? Oui, il était faible. Faible à cause d’elle, et il devenait tout ce qu’il détestait. Comme sa sœur, sa très chère sœur, tombée folle amoureuse d’un vampire croisé un soir d’hiver. Qu’en était-il de ce qu’il ressentait pour Jill, son ennemie jurée, une louve, qu’en restait-il de son indifférence ? Le visage d’Edouard se crispa malgré lui. Elle si proche, si belle. Elle pouvait frôler la mort en restant si près de lui, et pourtant, elle restait. Qu’avait-il fait, lui, sur cette plage ? Hormis répondre à ses désirs, en l’embrassant, et ses instincts, en l’enlaçant ? Il lui avait montré son amour ; mais aussi sa soif. En quelques semaines seulement, alors qu’en deux siècles il avait si bien apprit à s’enfoncer dans ses pensées et son contrôle de toute cellule environnante, il lui avait laissé entrevoir ce qu’il était… Entre autre. Elle ne s’en apercevait même pas. Elle le cernait sans le connaître, il s’ouvrait pour mieux s’enfermer. Elle le touchait pour mieux le dégoûter, et il la regardait pour mieux la désirer. Lorsque la jeune femme approcha sa main de son visage, Edouard faillit reculer. Pourtant il la laissa le brûler. Car depuis un mois, c’était ça qu’il attendait. Son être s’immobilisa. Sa respiration factice tomba dans l’oubli. Ses yeux se fermèrent doucement, alors qu’ils n’avaient plus quitté les rubis de Jill. La chaleur s’empara de sa joue. Pourquoi n’avait ressentit ça, avant ? Etait-ce parce qu’elle était une louve, ou simplement parce qu’elle était Jill ? Le vampire aurait préféré ne pas se poser la question. Le vampire aurait préféré ne jamais rien ressentir de tel, d’ailleurs, car cela le dégoûtait. Mais alors, pourquoi se délectait-il de tout cela ? Pourquoi s’amusait-il à souffrir, et à la faire souffrir avec lui ? C’était tout ce dont il avait besoin. Et c’était tout ce qu’il refusait d’avoir. Quelqu’un qu’il emmène avec lui, dans sa cage, et qu’il ne lâche plus. Qu’il s’enchaîne à elle s’il le fallait, pour mieux la défendre, et mieux la tuer ensuite. Qu’il caresse ses cheveux autant qu’il le voulait, pour mieux la complaire, et mieux la détester ensuite. Il avait besoin d’elle ; parce qu’elle partageait sa souffrance. Leurs passés différaient, leurs sentiments également. Mais pas sur un point. Elle était tant attirée par lui qu’il l’était à elle. Seulement, Edouard ne comprenait pas pourquoi. Jill qui avait connu l’amour, Jill qui était déjà entourée de tous ceux qu’elle maîtrisait, et probablement, en noble humaine qu’elle était, qu’elle aimait. Ses faiblesses n’échapperaient pas bien longtemps à l’adolescent. Alors que lui… Sa tour d’ivoire était parfaite. Une poupée tout aussi belle y résidait, avec lui, sur un autre trône, à coter de lui. Alors que son monde lui convenait, ou tout du moins, avant qu’une louve fasse son apparition. Ses paupières se rouvrirent lorsqu’il perçut sa voix. Elle n’était pas comme la sienne… Pas aussi froide. Mais pas plus tendre. Aurait-il du être satisfait ? Oui. Bien sur. Et bien sur que s’il était dans son état normal, il le serait. Comment aurait-il pu, comment pouvait-il, rester indifférent à cette réaction ? Elle lui obéissait. Son ennemie. Jurée. Elle était sous ses ordres, sous sa volonté, sous son toit même. Pourquoi aucun sourire ne venait-il étirer ses fines lèvres ? Pourquoi cela n’avait-il aucune importance pour lui, pour le roi, à cet instant ? Son ventre se serra, s’il en était encore capable. Parce qu’un autre sentiment rongeait son plaisir de supériorité. Seulement pour elle, mais il le faisait quand même. Il était, bien présent, lové dans ses entrailles. Ou non. Il se frayait un passage, arrachant sa chaire si semblable au marbre, et étouffant son cœur perdu, si semblable à la glace. Un sentiment qu’il avait longtemps cru pouvoir éloigner. Car il le ressentait déjà, pour Violett. Mais rien n’était comparable, n’est-ce pas ? Rien ne remplacerait jamais ce qu’il ressentait pour Jill. Car rien d’autre, oh que non, n’était capable de le plonger dans cette souffrance et cette absence de pouvoir. Comme si, pour une fois, le roi consentait à abandonner sa couronne. Juste une fois, n’est-ce pas ? Juste aujourd’hui… Juste pour se rapprocher d’elle, encore un peu… Edouard fit un pas en avant. La distance qui le séparait de Jill était infime ; et maintenant encore plus. Il avait recommencé à respirer, comme s’il voulait se sentir plus humain. Comme s’il y avait droit ; droit d’oublier qu’il avait si souvent tué. Le goût métallique du sang lui remplit soudainement la gorge. Il ressentit, une fois encore, l’appel si cruel du besoin de liquide vital. Pire qu’un humain ayant faim, ou soif. Pire qu’un humain drogué, pire encore que le besoin de Jill qu’il avait eut ce mois-ci. L’appel. Le réveil de ses instincts. Pourtant, il n’esquissa même pas une grimace. Il laissa ses yeux glisser doucement sur le cou de la louve, puis son bustier. Il enlaçant invisiblement ses hanches si fines, et si sombres dans la robe qu’elle portait. Une robe noire, une robe funèbre. A son image. La robe de Violett. L’amour qu’il portait pour Violett ; sauf maintenant. Cette image, il l’offrait à Jill, et cet amour aussi. Et plus que ça, s’il ignorait sa soif, il brûlait d’un désir. Après tout, c’était elle qui était venu. Elle qui s’était approché, à son tour. Il ne comptait pas lui demander pourquoi ; il savait. Mieux, il le sentait. Dans son odeur, dans son souffle, son regard. Elle ne pourrait pas dire le contraire ; elle l’aimait. Pourquoi, il ne savait pas. Il aurait préféré que cela soit différent ; et pourtant cette fois il ne ferait pas en sorte que ça change. Si Jill voulait faire de lui son pantin comme il se plaisait à imaginer qu’elle était le sien, qu’elle le fasse. Si Jill venait aujourd’hui pour revenir le tuer demain, qu’elle fasse. Mais qu’elle le laisse la toucher, comme elle venait de le faire. Qu’elle le laisse ouvrir sa poitrine et lire son cœur. Qu’elle le laisse la comprendre, ne serait-ce qu’aujourd’hui. Il n’en avait pas le droit. Tout comme elle n’avait pas le droit de vouloir qu’Edouard lui appartienne. Mais l’un comme l’autre semblaient incapable d’aller à l’encontre de leurs sentiments, ou plutôt, de faire comme s’ils ignoraient tout de leurs émotions. Sinon, pourquoi Jill serait là ? Et pourquoi Edouard viendrait-il de poser une main sur sa hanche, tendrement et fermement à la fois ?

    « Je n’ai jamais aimé… »

    Alors il le prenait. Il prenait ce droit de tout savoir sur elle, comme il savait tous de ses vampires. Il prenait le droit d’écouter ce qu’on avait pu lui dire, ce qu’elle avait pu ressentir. Il voulait l’aimer plus que jamais on n’avait pu aimer dans une existence, la désirer comme jamais elle ne l’aurait imaginé, et lui faire mal, plus de mal que jamais elle n’avait vécu. Et pourtant, tout ça, il le voulait seulement pour se rapprocher d’elle. Pour lui apprendre qui il était sans avoir besoin de le dire, pour lui apprendre à mieux prononcer son nom. Car un jour, il serait sien. Edouard Evans ne vivrait que pour elle, tout comme elle n’aurait vécu que pour lui. Peut importe son passé, peut importe combien de femmes il avait embrassé. Et combien il en avait tué. Le vampire leva son autre bras. Ses doigts entrelacèrent ceux de Jill, sans lui demander si c’était ce qu’elle voulait. Elle avait subir son amour, puisqu’elle était venue jusqu’à lui. Puisqu’elle était venue pour lui. Il leva le bras à autour du visage de sa proie bien aimée – car il la dépassait. Puis, sans la brusquer, sans l’attirer à lui comme il l’aurait aimé, il fit à nouveau un pas. Son corps épousa les formes de celui de Jill, sans l’étouffer pour autant. Ce n’était pas ce qu’il voulait ; et pas ce qu’il comptait faire. Tout du moins pas cette fois. Les cheveux de la femme chatouillèrent ses joues blafardes, tandis qu’il passait sa tête derrière la sienne, s’arrachant la vision de son visage. Elle était parfaite. Parfaitement habillée, parfaitement parfumée. Quant à lui, bien qu’il ne soit qu’en pantalon et chemise, il ne trahissait pas son rang. Quelque chose, au fond de la pièce si peu éclairée, attira son attention. Il aurait préféré l’ignorer, mais une émotion s’empara de lui ; alors qu’il ne pensait qu’être plongé au plus profond de son amour. C’était… un tableau. Recouvert d’une grande toile noire – de soie, probablement. Son organisme ne lui permettant pas, ce fut ses souvenirs, son pouvoir en quelque sorte, qui lui laissa discerne à travers. Ses doigts serrèrent un peu plus fort la main de Jill et sa taille, indépendamment de sa volonté. Il se rappelait très nettement des traits ici peints. Les siens, enfantins, et qui ne lui avaient appartenus que si peu de temps. Mais également ceux, juste à côté de lui, légèrement penchée, de sa sœur aînée. A peine un an de différence, et pourtant si différents. Tandis que l’un était brun aux yeux bleus, la copie parfaite de son père, l’autre arborait une chevelure incroyablement blonde, tout comme leur mère. Edouard murmura. Ou grogna légèrement, allez savoir. Cette famille qu’il avait tuée. Cette famille qu’il n’avait jamais considérée comme, et à qui il manquait un membre, encore, sur ce dessin. Violett était sienne. Voulait-il réellement que Jill le soit aussi ? Pourrait-il se passer, juste cette fois, du sang de celle qu’il aimait ? L’immortel aux cheveux noirs ferma les yeux. Il ne voulait pas le savoir. Il ne voulait pas l’espérer. Il se contentait de vivre, à cet instant. Se contentait de danser ; avec elle. Il fit alors un pas en arrière, attirant la louve avec lui, presque en la soulevant du sol. Il respira encore une fois ses cheveux, si proche de son visage. Il avait envie de les toucher. De passer sa main à travers. Mais aussi de poser ses lèvres sur les siennes, tout en le redoutant. Il se souvenait, trop nettement à son goût, de la brûlure de la dernière fois. Il se souvenait, trop parfaitement, du goût métallique qu’il avait cru sentir. Il voulait se contenter de l’aimer, de l’enlacer… De danser. Cette fois, il fit un pas en avant, soulevant complètement la jeune femme pour ne pas la pousser. Et sans un bruit, il laissa ses pieds nus toucher le sol de son manoir. Encore un peu, à plusieurs endroits. Comme ça, lorsqu’elle partit, lorsqu’il serait seul, il pourrait se souvenir. De chaque pas, de chaque mouvements qu’ils avaient esquissés. Bien qu’à cet instant, ce soit lui qui maîtrisait tout ce qu’il se passait. Il l’aimait. Il n’avait pas besoin de lui dire. Pourtant il le fit.

    « …comme je t’aime. »

    Rapprochant ses lèvres de son oreille. Mêlant ses cheveux aux siens. D’une voix mesquine et trouble. Alors, se sentant comme un enfant trop impatient, Edouard enlaça Jill, quittant sa main pour passer ses doigts dans ses cheveux, pour se perdre dans cette présence. Il était faible. Faible pour elle. Son bras entourant la taille de la louve, alors qu’auparavant il n’y avait que déposé sa main. Il la détestait pour cela. Mais il ne pouvait que l’applaudir.

    ; Thank your for your love.

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MessageSujet: Re: I can't breath, until you're resting here with me.   I can't breath, until you're resting here with me. EmptyDim 10 Jan - 15:02

  • Ainsi que des nuages, comme des navires, telle une ombre…» Livre de Job.

    Chaque existence est dirigée par un souffle que l’on ne peut contrer, qui nous pousse à avancer, ou parfois à tomber. Le souffle du destin. Jill ne croyait en aucun dieu, mais elle avait toujours cru au destin. Que son frère meurt pour la protéger, c’était écrit. Qu’elle tue son amant, cela l’était de même. Le vent avait toujours soufflé contre ses pas, et elle avait du s’arc-bouter pour continuer à avancer. Pour continuer à vivre. Et aujourd’hui, elle avait l’impression de s’être battue pour rien. Car au final elle s’abandonnait à un être damné, un de ceux qu’elle devait détruire. Dont elle devait protéger les hommes, elle qui n’avait pas su protéger les deux seuls ayant compté pour elle. La jeune fille ferma un instant les yeux, alors qu’Edouard la serrait contre elle, l’entrainant dans une légère danse. Le temps avait réussi à s’arrêter. Car elle avait oublié ce qu’elle était. Une Alpha. Un monstre qui avait des obligations. Une atrocité qui devait détruire cette autre atrocité devant elle. Une adolescente mystérieuse et brisée qui expiait ses fautes passées par la souffrance. Mais là, contre le corps du vampire, elle se sentait apaisée. Son coté la brulait encore, souvenir des plaies qui s’étaient ouvertes le long de son flanc lorsqu’il l’avait projeté contre un arbre. Il n’était pas l’homme parfait pour elle. Il ne ferait sans doute pas son bonheur. Pourtant, il la faisait se sentir incroyablement vivante, prise dans un jeu vivifiant. La tête haute, sa fierté de nouveau éveillée. Jill était prête à se battre contre lui, avec lui. Pour lui. Edouard était sa damnation, un démon effrayant et incroyablement attirant. Alors aujourd’hui, elle le suivrait. Car elle l’aimait, et elle était décidée à ne plus le nier. Cet amour était interdit, et il n’en était alors que plus intéressant. Cela serait une raison de vivre. Une relation dangereuse qui la maintiendrait en vie, au bord du gouffre, le sang fouetté par l’adrénaline, un sourire fou aux lèvres. Puis, leurs pas qui chassaient la poussière du parquet s’arrêtèrent, et elle retint sa respiration, sentant son souffle factice contre sa chevelure, sa peau glaciale contre son épaule légèrement dénudée. Edouard parla. Il révéla. Et curieusement, elle n’eut pas peur. Ses muscles, par réflexe, se tendirent afin de la pousser à la fuite. Mais elle les apaisa, eux, ses instincts animal, et garda le silence. Ses yeux étaient clos. Jill laissa les paroles du vampire résonner jusqu’aux tréfonds de son être, là où la douleur, comme un animal effarouché, s’était réfugié. En attendant qu’Edouard disparaisse de nouveau de son existence. L’alpha attendit, patiemment, que la bête réagisse, que la souffrance sorte de son antre, profitant de la fragilité de son âme en cet instant où elle rétractait sa carapace protectrice, s’exposant sans artifices au jeune homme dont le corps épousait le sien.
    Et cela ne manqua pas. La douleur fila à travers tout son être, ranimé par ces mots d’amour. Un sentiment qu’on lui avait déjà offert, mais qu’elle avait toujours détesté accepter. Ce qu’elle était déterminée à faire en ce jour. Au moment même où elle prit la décision d’aimer Edouard, elle sentit les crocs de sa peine s’enfouirent dans son âme, la lacérant, la déchirant sans hésitation. Elle sursauta légèrement, et ses mains qui s’étaient égarées sur le corps du jeune homme vinrent se nouer autour du cou fin, au port si noble, de son parfait ennemi. La louve immaculée se mit à sourire, un sourire crispé et pourtant animé par une certaine satisfaction.
    « Et je n’aurai jamais cru pouvoir aimer de nouveau. Aimer, cette fois, sans entraves. »
    Mais lui, fuirait-il ? Craindrait-il que ses sentiments ne soient pas qu’une folie sans espoir de retour ? Ou souhaitait-il, au contraire, qu’elle reste contre lui pour l’instant ?
    A vrai dire, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Ses mains fiévreuses coururent se loger sur les joues pâles et glacées. Un brasier enlaçant un iceberg. Avec douceur, elle se détacha de lui, et plongea ses yeux écarlates dans les siens. Hésitante, elle resta immobile, craignant qu’il ne la force à partir, désormais.
    « Je n’ai jamais aimé autrefois ce que je n’étais pas sûre d’avoir »
    Elle avait préféré haïr ce qui lui était inaccessible. Mais aujourd’hui, même si elle devait y laisser l’intégrité de son esprit, Jill était décidée à offrir tout son être à Edouard. Même s’il devait la rejeter. Il était si simple lorsqu’on était comme eux de craindre les sentiments, de préférer se faire monstre sans sentiments, et donc inatteignable. Ses yeux, pour une fois, ne reflétaient plus les ruines de son bonheur dévasté, mais seulement un brasier qui la dévorerait tant qu’il la protègerait du froid. Edouard. Le vampire dont elle ne savait rien. Celui qui savait tout d’elle. Qui avait failli la tuer, mais qui l’avait aussi sauvée. Et qui malgré ses pêchés, l’aimait, comme elle l’aimait lui, l’assassin. Celui qui, même si elle ne le savait pas encore, avait causé la mort de son frère tant aimé. Jill avait tout perdu. Elle s’était éloignée de ses deux sœurs, trop dévouée à son rôle de chef. Et son meilleur ami lui-même devait parvenir à la haïr, lui qui offrait son amour à une fille détruite, une ruine qui préférait sacrifier son cœur à un ennemi, de la race qu’elle exécrait tellement.
    S’approchant de nouveau, elle l’observa, sentant encore le souvenir de ses mains dans sa longue chevelure. Ses longs doigts dorés étaient délicatement posés contre ses joues, et elle raffermissait l’union de leur corps de nouveau, appréciant la fraicheur qui émanait encore des vêtements d’Edouard, si étrangère à sa brûlante chaleur.

    « Laisse moi rester près de toi. »

    Maintenant, du moins. Car il lui faudrait repartir rapidement, rentrer chez elle, quitter ce repaire où elle était ennemie. Avec tendresse, elle glissa l’une de ses mains sur les épaules du vampire, et l’embrassa. Un baiser en réponse à celui qu’il lui avait offert la dernière fois, ce baiser qui avait dégénéré en une fuite terrifiante. Des mots qui l’avaient heurté. Des yeux hantés par la Soif. Aujourd’hui, plus que du désespoir, elle y mettait de la conviction, de l’espoir. Elle s’offrait une chance de l’aimer, plutôt que d’être heureuse.
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