Doux rêve, laisse moi vivre. [ Pv Artémis ]

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Manaëlle se tenait en face d'une fenêtre du couloir principal du deuxième étage. Un couloir propre, un couloir où elle aimait flâner. Long et étroit, on s'y sentais invisible, se confondant aux meubles baroques retapés et aux tableaux quitches. La vue donnait directement sur la forêt aussi immobile et silencieuse qu'un simple cliché. Et pourtant, la vie grouillait dedans, c'en était certain. Ses parents avaient quittés la maison la veille, partant en voyage d'affaires pendant deux jours. Sa tante, Sophia, dont elle était très proche, était venue pour lui tenir compagnie. Sophia ne parlait pas beaucoup, elle avait le don de savoir quand il était temps de discuter, et lorsqu'il fallait mieux se taire pour ne pas se fatiguer. Malgré sa discrétion, Mana n'avait aucun mal à ressentir sa présence qui l'apaisait.

Le lendemain, elle allait rentrer pour la première fois au lycée de Forks. Elle soupira. Manaëlle ne voulait plus essayer de voir du monde, elle ne voulait plus faire ses efforts devant les gens. Paraître, encore et encore, refusant de se montrer à un niveau simple. Elle faisait tout le temps tout un speach aux gens, pour masquer sa nervosité, certainement, et devait se montrer imperturbable. Non. Si il y a une chose que la jeune femme aurait aimé, c'était se fondre dans la forêt, devenir un insecte pour pouvoir disparaître sous terre, silencieusement et pour toujours.

Elle colla son front à la vitre et l'embua. Elle soupira de plus belle, sachant que sa mère détestait qu'elle fasse ce genre de choses, enfantines et salissantes. Peu importait, une fenêtre restait une fenêtre, elle resta dans cette position, observant le paysage qui s'offrait à elle. Quelques heures auparavant, elle avait fait subir à ses cheveux une décoloration qui les rendait d'un blond cendré, presque blanc. Elle était vêtue d'une tunique noire, sobre, accompagnée d'un maquillage bien trop prononcé et tout aussi sombre. Même si elle avait à se cloîtrer chez elle, la jeune femme avait l'habitude de se préparer comme pour un jour d'occasion, cette satisfaction d'être maître de son apparence la rendait heureuse.

L'appel de sa tante qui venait du premier étage la fit sortir de son univers las où elle se plaisait. Elle détacha enfin son regard qui s'était perdu parmi les arbres et s'apprêta à faire demi-tour. Elle s'arrêta vivement lorsqu'elle aperçu une silhouette humaine, appuyée à un arbre, qui avait l'air de regarder dans sa direction. Elle vérifia que cette apparition n'était pas qu'une simple illusion. Elle se décala vivement et plaqua son dos contre le mur quand elle comprit que ça n'était pas un effet d'optique. Ses joues devinrent chaudes, elle partit rapidement alors que son coeur battait plus rapidement qu'en temps normal.

Artémis était arrivé dans cette nouvelle ville, loin de la sienne, depuis déjà quelque jour. Il avait décidé avant de reprendre le lycée de regarder dans les environs. Il savait que les gens allaient le regarder, ça lui faisait peur, rien que d'y penser qu'il était tétanisé. Tous ces regards posés sur lui, posant des questions sans réponse. Toutes ces questions sans réponse, comme "Qui est-il" était bien futile, il n'était personne et il ne voulait pas devenir quelqu'un. Malgré ce petit appartement de seulement deux pièces il se sentait bien dedans, seul et inconnu. Sachant que cette ville était pluvieuse il est venu, car, ce que personne ne sait pas sur lui, comme beaucoup d'autre, c'est que Artémis aime la froideur des gouttes sur ses joues, le vent glacial qui lui caresse le dos. Il essaie d'imaginer, son futur Maitre, serais un homme, une femme ? Fort et puissant ou intelligent et manipulateur ? Sera-t-il gentil avec Artémis ? Sera-t-il aussi compressive ? Pendant la nuit des flash viennent et reparte. Artémis entend ses paroles résonnaient, cette voix si douce et protectrice, qui lui parle sans vraiment lui parler, qui lui donne de l'attention sans le vouloir.

-"Donne-moi ta main. Ta peau est douce. Ne bouge pas !"

Artémis ce réveille difficilement, il essuie ça joue. Il doit absolument faire des courses, pour la première fois, aujourd'hui. Il voit qu'il pleut les rues sont déserte par la fenêtre en face de son lit. Il s'habilla vite fait et en 5pas il était devant son entrer et passa la porte, ferma la porte et est partie d'un pas, lent et timide vers la supérette un peu plus loin, il finit assez vite ses achats, il ne roulait pas sur l'or. Quand il sortie de la supérette il décida de faire un tour, ça serait dommage de ne pas connaitre sa nouvelle ville. Il se dirigea vers la foret, pour sentir la pluie retenue sur les feuilles tombaient sur son visage. Sur la route il croisa quelque personne, il détourna vite son visage et accélérât le pas vers cette foret qu'il avait vu en arrivant en bus.

Arrivé à la lisière de la foret il rentra, humidité dans l'air, lui donner une odeur somptueuse. Que c'était bon. Il vit des toits de maisons ce distinguaient au-dessus de grands arbres. Après un petit temps de marche et plusieurs maisons qui paraissaient agréablement vide. Il avançait entre les ombres dansantes crée pas les arbres, les yeux dans le vide. Les mêmes pensées le hantaient, comme d'habitude, il arrêta vite l'eau qui coulait du coin de son oeil sur ça joue.

Sans explication claire il ressentit une préséance, tourna vite la tête et il vit une personne, regardant, comme lui, nulle part. Elle avait des cheveux blancs et une tunique noire. Une personne normal se serait demandé a quoi elle pensait, mais Artèmis lui imaginer si elle était ça maitresse. Il imaginait son caractère et la façon elle le contrôlerait. Pour une fois il avait envie de regarder une personne, il se mit contre un arbre et la regarda, mais malheureusement très vite elle le vit et elle s'enfuie. Il resta là... des secondes, des minutes, il ne sait plus. Il se pose des questions, qui allaient avec de nouvelles émotions. Pourquoi avait il envie de se retarder sur cette personne, inconnu, comme lui.

Sophia ne retint pas notre jeune femme plus de trois minutes, une simple information pour se retrouver dans l'humble ville de Forks lui suffisait ; elle partit faire des courses et visiter l'humide cité aguicheuse, comme détachée du monde entier. Mana attendit d'entendre le claquement de la porte avant de reprendre ses esprits. Elle repensa à la silhouette et son coeur accéléra ses battements de plus belle. Comment cet individu osait-il l'observer de la sorte ? Entrer dans son monde qui était pourtant interdit à la terre entière... Il fallait peu à Manaëlle pour que sa nervosité l'emporte sur elle. Personne ne pouvait la voir dans son état calme et confus. Personne ne devait savoir. Elle sera les poings. Cette personne voulait l'observer ? Très bien, que le spectacle commence. Avec l'air d'un enfant frustré, ses pas imposants et secs la dirigèrent vers l'entrée. Malgré sa colère, elle ne claqua pas la porte et prit soin de la refermer derrière elle.

L'arrivée d'une goutte froide sur sa joue droite la fit tressaillir. Elle leva ses prunelles vers le ciel gris et homogène, comme fermé et sans impasse. Le vent qui se levait lui donna la chair de poule. Elle resta un moment, abasourdie par le temps qui calmait son émotion bien trop vive pour si peu. Son esprit s'éclaircit, elle passa une main dans ses cheveux ébouriffés et commença à se diriger vers l'arrière de la maison, décidée à rencontrer sa victime. Elle était pieds nus, trop occupée pour penser à ce détail superficiel. Longeant le bâtiment massif, elle le frôlait de ses doigts fins et délicats. Elle se rapprochait du jardin et avait à présent vue sur la personne qui était restée immobile, comme totalement noyée dans ses pensées. Elle sourit de satisfaction et marqua un arrêt avant de continuer son chemin vers ce dernier.

Plus elle s'approchait, plus elle pouvait décrypter le physique de la personne. C'était un homme, il devait avoir environ son âge, pas plus de 19 ans d'après elle. Il avait l'air mystérieusement charmant, aux cheveux aussi foncés que le plumage d'un corbeau, à la peau subtilement hâlée. Manaëlle n'aimait pas, elle ne faisait plus de cadeaux, séduisant ou pas, le jugement restait le même. Elle préférait juger non pas par par le caractère ou l'apparence d'une personne. Mais par ses actes et ses paroles, elle voulait mettre chacun qui se mettait sur son passage sous contrôle. Plus que quelques mètres séparaient les individus. Le visage du jeune homme était à présent net ; fin, impassible, son regard était triste à première vue, mais pétillant après réflexion. Ses vêtements étaient simples et sombres, ce qui contrastait ses yeux d'une couleur intense et irréelle. Sûre d'elle et pleine d'entrain, Mana n'hésita pas à parler ;

- Je peux savoir ce que tu cherches ?

Il avait attendu que cette personne revienne, pour une raison encore inconnu. Mais la tout de suite elle se rapprochait de lui comme une lionne s'approchant sur ça pauvre proie. Artémis ne broncha pas, mais au fond de lui il avait peur, elle ne le quittait pas du regard. S'il avait pu bouger il serait parti en courant, loin, le plus loin possible. C'était comme la première fois qu'il la rencontré, lui. Elle était là, a quel que mettre, si proche. De la peur, un liquide commençait a remplirent les yeux d'Artémis. Qu'es quelle aller dire, ou même faire, va telle crier, parler ? Ou même lui poser une question, qui comme d'habitude n'aurais pas de réponses. Le jeune homme ne pouvait plus bouger, il la regardait, elle l'observait, il déteste ça. Dans sa tête tout par en vrille, que faire, que dire et pourquoi pas changer, essayer de parler, non impossible.

Maintenant elle était la devant lui il ne pouvait pas vraiment dire si elle était belle, charmant ou quelle ne ressembler a rien. Comme Artémis n'a jamais eu aucun avis sur les personne, et surtout pas sur les femmes. Les lèvres de la jeune femme se décollèrent l'une de l'autre, mais cela résonna comme un coup de sabre. Quand elle fit sortir un son de sa bouche, elle brisa le silence de sa voix. La première voix qu'il entend depuis deux jours, elle illuminait le ciel en ce début d'hiver.



- Je peux savoir ce que tu cherches ?

Le jeune homme timide, ne pouvais rien répondre, il ne voulait pas. Il cligna des yeux pour faire disparaitre ce liquide qu'il haie temps de ses yeux et sourie. Comme il la toujours fait a tout le monde, pour montrer que malgré tout, tout va bien. Il détourne les yeux de cette créature et essaye de regarder partout sauf sur elle. La peur, la colère, la joie, l'envie toutes ces émotions mélanger c'était étrange, on aurait pu comparer ça à un très mauvais cocktail. Mais ne pouvant pas répondre, le jeune ferma homme les yeux, ce força à sourire encore plus et haussa les épaules. Il ne cherchait rien, peut être seulement un peu de tranquillité.

Il n'avait pas envie de lui parler, ni de la toucher. Mais pourtant une force étrange l'obliger à rester avec elle. Pourtant, elle n'a rien de diffèrent, c'est juste une de ces personnes qui se croisent et qui se ressemble toute. Pourtant qu'elle que chose était différent chez elle, comme si une chose manquée, une chose absent. Comme si on lui avait enlevé une partie de son propre corps.

Frustration. Mana ne pouvait accepter l'indifférence. Ce jeune homme pouvait l'admirer, l'idolâtrer, la mépriser et la haïr du plus profond de son coeur, mais elle ne devait pas lui être indifférente. Que signifiait ce sourire qu'il lui offrait sans qu'elle le lui demande ? Trop perturbée par le silence, elle ne distingua même pas les yeux humides de la personne qui se dressait en face d'elle. Le vent agitait leurs cheveux, elle fixait avec insistance le visage de l'individu aux yeux clos. Son air n'était pas calme, il l'angoissait. Elle ne comprenait plus ce qu'elle était censée faire. Elle ne savait pas si il méritait sa méchanceté, elle doutait qu'il mérite de sa gentillesse.

Les gouttes paraissaient accélérer leur chute, le cri d'un corbeau perça le silence et parut résonner. L'homme ouvrit enfin ses yeux, d'un vert toxique, dangereusement absorbants. Leurs regard fondirent l'un dans l'autre, ne partageant aucune émotion, juste un échange. Manaëlle leva les yeux vers les arbres. Tout lui parut soudain plus réel. Comme si elle venait de se réveiller à l'instant. Les odeurs étaient intenses, différentes. Les couleurs, malgré le ciel gris, paraissaient vives, pour une fois. Tout était en relief et n'était plus qu'une simple image. Elle voyait des choses jamais remarquées ; les écorces, les nuages, les gouttes qui glissaient sur les feuilles, l'herbe humide et froide, ses pieds nus, sa peau glacée. Durant quelques secondes, elle sentit la vie grouiller en elle, ne demandant qu'à offrir, voir, toucher et ressentir.

Elle rebaissa son visage, et descendit de son nuage, à nouveau fixe, en face d'un personnage aussi calme et immobile qu'un pantin laissé à l'abandon. Spontanément et sans aucun gène, elle enroula ses doigts froid autour du coup de ce dernier. Son visage s'approcha du sien, sa bouche se plaça près de son oreille et lui murmura :

- T'aurais-t-on ôté la vie ? J'aimerais que tu me dises ton nom.

Artémis continuait à regarder la jeune fille, pendant qu'elle regardait le ciel, pensante. Ne pensant pas qu'elle allais faire une telle action, il continuait à lui sourire, jusqu'au moment où il sentit ses mains entourées ça gorge. Autour de ça fine gorge se resserraient des mains qui avaient l'air si fine et maintenant si lourde. La vitesse avec laquelle elle avait saisi sa gorge l'avait déconcerter, très peu, car, très vite il se rendit compte d'une chose : elle le touchait. Le contact physique, une phobie, pire, un sacrilège pour Artémis. Rien que d'y penser, la peur sera son coeur comme ses mains seraient son cou. Très vite les larmes, mais cette fois, bien plus grosse montèrent jusqu'à ses yeux. Elles coulaient le long de son visage, rapidement jusqu'à être bloqué, par l'espace inexistant entre les mains de Mana et la gorge d'Artémis. Il ne supportera jamais ces contactes physiques, plus qu'inutile. Pourquoi les gens avaient-il besoin de se toucher ? Où même de s'exprimer, pour ce faire remarquer et voir surement. Cette fille en touchant Artémis savait qu'il allait forcément avoir une réaction. Mais si la première fois la tellement énervée, Artémis ne peut s'imaginer la 2éme. C'est pourquoi il a décidé d'attendre, même s'il doit lui en couter la vie.

Alors, il ferma les yeux, mi-clos, pour quand même admirer cette douce vision de colère sur son visage et sourie, le même sourire que d'habitude. Même de très légers sons sortirent d'entre ses lèvres. Si cette personne avait l'intelligence et le courage de lui laisser la vie sauve, elle méritera de connaître son nom. Elle avait un caractère plus que vif, colérique même, Artémis ne savait pas ce qui allé se passer après ça, la vie, la mort. Mais c'est bien ça qui l'amusait dans ce petit jeu malsain.

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Elle sourit. Un sourire qui avait l'air satisfait, en réalité, il n'en était rien d'autre que du malaise. Oui, Manaëlle était gênée. Ce personnage m'était mal à l'aise notre reine. Sa salive traversa difficilement sa gorge qui semblait s'être soudainement épaissie. Sans raison particulière, et sans qu'elle puisse décrire pourquoi, une boule s'y forma et elle voulu sangloter comme un enfant. Qui sait, la vue de ce jeune homme à l'allure neutre et pourtant en train de pleurer spontanément devant elle lui rappelait sa propre personne.

Cet homme devait être fou pour rester avec elle, il devait être fort pour ne pas déjà être partit. Son corps était fixe et inanimé. Elle voulait qu'il bouge, elle voulait qu'il parle pour la satisfaire et ne pas lui laisser le silence d'imaginer ce qu'il pouvait secrètement penser. Ce doute la terrorisait. Le silence lui faisait peur. Elle détourna son regard et fit deux pas en arrière.

Elle le regarda à nouveau, dans l'espoir qu'il l'aide à comprendre ce qu'il était. Elle choisit la provocation et la violence. Elle s'approcha rapidement de lui, n'ayant pas besoin de ce hisser à son niveau, sentit son souffle et déposa furtivement un baiser sur ses lèvres froides. Elle n'eut même pas le temps de le regarder, il n'eut même pas le temps de comprendre son acte que le poing de la demoiselle s'abattait déjà sur la bouche de ce dernier, le coup remplaçait son geste affectif par une coulée de sang, presque délicieuse.

Cette action n'était pas de la violence gratuite, pas d'après elle du moins. Elle ne servait pas non plus à déstabiliser notre pantin. Manaëlle désirait laisser une trace d'elle sur son doux visage, qui lui rappellerait son image dès qu'il verrait la sienne dans une glace. Ainsi malgré la douleur qu'elle aurait pu ressentir à frapper un innocent, ce geste ne pouvait être regretté. Restait à savoir comment le muet allait l'interpréter ...

Elle se retourna sans attendre de voir le résultat et se dirigea vers la forêt, au lieu de reprendre le sentier pour rentrer chez elle. L'attitude calme, les yeux brouillés. Pieds nus, elle sentait les branches lui écorcher la peau et elle en était contente, elle le méritait.