Blood' Appeal.
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Blood' Appeal.

Inspiré des Livres de Stephenie Meyer.
 
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 I wanna feel what I though was never real ; so fascinating.

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2 participants
AuteurMessage
Lizbeth.
Maitre du clan de la Lune & Champignon de son état.
Lizbeth.


Féminin
Messages Postés : 7
Age : 31
Nom du Perso' : Elisabeth Raseburry.
Puf / Surnom : Eavie.
Date d'inscription : 31/05/2009

Perso'.
Relations_:
Age du Personnage_: 126 ans.

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MessageSujet: I wanna feel what I though was never real ; so fascinating.   I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. EmptyVen 4 Déc - 22:06


I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. Lizzie10
SO FASCINATING.
{ PV EDOUARD. }

    [ WHAT HAPPENED TO US - HOOBASTANK ]
    http://www.deezer.com/listen-1172915



    # And all you ever wanted ..


    Londres n’était réellement belle que par temps de pluie ou sous la neige. De cela, l’immortelle en avait toujours été convaincue et pourtant cette froide journée qui débutait n'était pas loin de la faire changer d'avis. Le brouillard qui hantait habituellement les plus étroites ruelles de la capitale anglaise n'avait pas encore daigné se lever si bien qu'enveloppé dans son long manteau Lizbeth n'était qu'une silhouette sombre. Rien de moins, rien de plus. Elle n'était pas en cet instant une vampire venue étanchée sa soif mais simplement un enfant du pays qui y retourne une fois devenu grand. Quoique grand ne serait pas le qualificatif approprié pour l'héritière Raseburry qui, bien qu'autrefois d'une taille tout à fait convenable pour son époque natale, s'était retrouvée à devoir lever la tête pour pouvoir croiser le regard de certains interlocuteurs. Mais Lizbeth ne levait pas la tête, c'était aux autres de baisser la leur. Une déception certaine face au spectacle que lui offrait sa ville natale perçait au milieu de la multitude des pensées qui agitait son esprit. Certes il s'était écoulé un long siècle depuis la dernière fois qu'elle avait foulé ce sol mais elle crut que cela n'aurait pas d'importance. Plus que le fait de ne pas reconnaître Londres défigurée par tant de modernité, d'hideux bâtiments et de macadam puant, c'était de ne plus s'y sentir comme chez elle. Autrefois, la métropole n'était qu'un vaste terrain de jeu, devenu au fil du temps terrain de chasse -au sens propre comme au figuré- sur lequel elle s'imaginait régner. En partie, à sa propre échelle. Elle qui prônait la suprématie de Londres ne s'y sentait plus tout à fait aussi à l'aise. Où étaient passés cette odeur de mystère qui flottait dans les rues, les cachotteries et autres ragots qui perçaient à travers les murs ? Où étaient donc les amuseurs publics, l'animation fébrile d'une capitale aux rues remplies de gamins de tous âges ? Les notes de quelques musiques de bal sans doute organisé par un noble fortuné ne résonnaient plus dans la ville, le battement des sabots des chevaux contre les pavés ne rythmait plus la cadence du cœur de Londres. Quand la magie avait-elle cessé d'opérer ? Malgré les vestiges d'une époque qu'elle avait connu -la Tour de l'horloge, connue désormais cous le nom de Big Ben, et ses larges aiguilles ou la Tour de Londres aux barreaux désormais inutiles- il semblait à Lizbeth qu'il ne restait rien des années qu'elle avait vécu ici. A moins que ce soit elle qui ait perdu l'émerveillement enfantin qu'elle avait pour ce qui n'était en réalité qu'une cité comme les autres. Et qui avait changé bien plus vite qu'elle. Ou alors était-ce le contraire ?

    Déception. Encore un sentiment dont elle se déferrait aisément, elle qui se les appropriait le temps d'une valse seulement. Rien ne durait bien longtemps avec Elizabeth, tout n'était qu'éphémère. Ou presque. Seuls son apparence et ses souvenirs -quoique incomplets pour ce qui relevait du temps où elle était humaine- demeuraient inaltérables. Car inconstance est le maître-mot de l'immortelle. Inconstance et toute sa ribambelle de synonymes. Tous approchants mais jamais réellement exacts. Certaines personnalités ne peuvent se résumer à de simples mots. Ce fut donc sans surprise que ses lèvres retrouvèrent leur rictus habituel tandis que ses talons claquaient de plus belle, battant le pavé avec cette ardeur qui lui était coutumière. De nouveau, les regards convergèrent vers elle, incrédules, de nouveau, elle se frayait un chemin dans cette masse humaine à qui elle n’accordait que l’attention qu’ils méritaient, celle d’un prédateur pour ses proies. Des proies qui pour l’instant ne l’intéressaient pas le moins du monde. Londres n’était peut être plus ce qu’elle était mais qu’importe cela ne pourrait s’avérer que plus divertissant. Remontant les ruelles qu’elle ne connaissait absolument pas, longeant la Tamise peut être même plus sombre et trouble qu’auparavant, Lizbeth laissait ses sens dévorer le paysage qui se ondoyait tout autour d’elle. De temps à autre, elle rencontrait un coin de rue qui lui apparaissait comme familier, une architecture gravée dans sa mémoire, des lieux qui peuplaient son enfance. A l’image de ses humeurs si fantasques, ses souvenirs allaient et venaient effleurant la surface de son esprit sans que cela ne semble l’affecter. A vrai dire, elle se contentait de les laisser en paix ne cherchant ni à les occulter ni à conserver avidement. Lorsque cela arrivait elle replongeait dans ces fragments de passé mais jamais elle ne les provoquait ou n’aller les traquer au fin fond de sa mémoire. Elle n’avait qu’une seule chimère, une chimère qui répondait au nom de Windsor. Une chimère qui ne daignerait pas réapparaître tant que la vampire serait à sa poursuite. C’est pourquoi Lizbeth avait depuis bien longtemps cesser de lui courir après, en vain, puisque elle savait qu’elle finirait par le retrouver. Mort ou vif, pour employer ses propres mots. Il avait été le seul élément qui la retenait dans le monde des vivants, ceux dont le cœur battait encore, la seule chose qui la poussait à ne pas franchir les vraies limites. Oui, humaine, il avait été toujours été ce point de raison duquel elle n’avait su se défaire totalement que de la manière la plus brutale qui soit. Lorsqu'il s'était brusquement évaporé dans la nature, Elizabeth avait mis fin à son humanité pour enfin faire son grand plongeon dans ce monde qui ne l'avait alors jamais autant attiré. Sauf que cela sonna le glas de la complicité qui l'unissait à celui que jusque là elle respectait de loin, derrière les boutades et autres provocations qu'elle lui faisait subir. Sans Windsor à ses côtés, il était incapable de supporter les frasques incessantes de la jeune vampire et encore moins son incapacité à se fixer. Comment cela s'était-il terminé, déjà ? Des éclats de voix, lui sa rancune et elle .. Il était trop tard, le souvenir filait déjà lui échappait ne se souciant pas de savoir si elle aurait aimé le prolonger encore un peu. Mais il n'en fut rien, on ne touchait pas aux souvenirs, on les laissait libre de nous envahir quand bon leur semble et de fuir quand bien même on en aurait grandement besoin. Lizbeth fonctionnait et fonctionnerait ainsi, quoi qu'il lui en coûte. Le prix à payer était bien trop faible pour pouvoir se plaindre de quoi que ce soit. Un tressaillement vint agiter l'espace d'un instant la commissure de ses lèvres, brève piqûre d'incertitude, qui s'effaça aussitôt. Un rapide coup d'œil au ciel, un soupir inaudible, ses paupières qui se closent et le ciel put enfin se déverser de ton son soûl, sur la ville tout autant que sur ses habitants. L'hiver tombait enfin sur Londres, l'enveloppant de son froid manteau blanc. Et chaque flocon qui se posait sur son visage désespérément pâle renforçait le sourire goguenard qu'elle arborait. Oui, on pouvait dire sans se tromper que la benjamine Raseburry était de bonne humeur. D'excellente humeur même.

    La lourde porte d'entrée se referma avec à-coups, buttant sur les irrégularités que le temps avait créé. D'un geste vif, l'immortelle se débarrassa de son long manteau désormais plus qu'humide sur le premier objet à sa portée qui fit l'affaire et détacha le ruban noir qui retenait sa chevelure à la teinte si métallique. Le bout de tissu toujours à la main, Lizbeth se mit à la recherche de sa chère poupée blonde, la plus divertissante depuis bien longtemps. Elle ne sentait que trop bien ses cheveux tremper ses épaules mais cela ne lui importait que très peu, ce qu'elle voulait c'était se trouver une occupation assez amusant pour l'occuper pour au moins le reste de la journée. Et une chasse en compagnie de sa petite Honora était l'idéal puisque cette dernière, encore jeune, avait quelquefois du mal à se réfréner ce qui réjouissait au plus haut point sa 'protectrice'. A cette idée, les yeux de la vampire parurent briller intensément tandis que ses pupilles s'amincissaient. Ne restait plus qu'à retrouver la demoiselle en question et la partie pourrait enfin débuter. Du moins, c'est la pensée qu'elle aurait formulée si elle ne s'était aperçue de rien. Une odeur légère, dissimulée par celle de sa sangsue de compagnie et celle qui imprégnait toujours ces murs, une odeur légère, flottant avec un semblant de provocation tout autour d'elle. L'odeur d'un vampire, certes, mais dont elle ne savait rien. La contrariété se dessina sur le visage d'Elizabeth lui faisant délicatement froncer les sourcils avant d'être chassée de là par l'habituelle curiosité qui l'animait. Finalement, son projet de chasse allait devoir être repoussé. Qu'importe, elle l'avait déjà effacé dans son avidité de cette confrontation à venir. Honora était sûrement à l'origine de tout cela, toujours prompte à entraver la benjamine Raseburry, mais une fois encore celle-ci se félicita de l'avoir prise sous son aile. Rien ne la ravissait plus que de se retrouver, acculée, dans des situations supposées inextricables au pied du mur car les murs, elle en faisait fit pour mieux les briser avec application. Respirant une nouvelle fois à pleins poumons l'air environnant, l'immortelle se focalisa sur la fragrance inconnue aux tonalités suaves caractéristiques des vampires si l'on oubliait cette senteur étonnant qui lui rappelait étrangement la saison froide. D'un pas mesuré mais néanmoins aérien, il ne lui fallut guère longtemps pour se trouver dans le couloir menant au petit salon du deuxième étage. Malgré son impertinence, il avait plutôt bon goût ce visiteur. Trois foulées suffirent pour qu'elle se retrouve enfin face à ce vampire qu’Honora avait, si elle ne se trompait, introduit dans la demeure familiale des Raseburry. Quoique ‘faire face’ n’était guère le qualificatif approprié puisqu’en réalité il lui tournait le dos, posté à l’autre bout de la pièce. Tandis qu’elle jouait toujours du bout des doigts avec son ruban sombre, ses iris auparavant violine virèrent au pourpre, étincelant de cette lueur un peu folle qui les habitait parfois. Et ses lèvres s’étirèrent davantage, agrandissant le sourire narquois qui les tordait. Tout cela ne pouvait être qu’intéressant, songeait-elle alors avec délice. Oui, très intéressant.


    .. Was someone to truly look up to you. #
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E.DOUARD
F.UTUR MAÎTRE DU MONDE A.MA.
E.DOUARD


Féminin
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Age : 29
Nom du Perso' : Edouard Evans. Et Simca.
Puf / Surnom : Ama
Date d'inscription : 08/12/2008

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MessageSujet: Re: I wanna feel what I though was never real ; so fascinating.   I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. EmptyLun 7 Déc - 15:59



I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. 2rx8h8y
When you've got nothing, nothing can be taking away from you.


    Les gens mouraient, par ici. Les gens étaient vite touchés par la maladie, se perdaient dans un accident, et parfois même, se vidaient de leur sang. Ils souffraient, parfois atrocement. Mais ils ne se rendaient pas compte de la chance qui leur avait été donnée ; chance de ne jamais croiser un vampire. Et plus particulièrement, ce vampire au sourire en coin et au regard froid, aux pensées trop douloureuses, qu’il refoulait, et tout ça pour quoi ? Pas même pour une femme ; pour une vampire. Pour le pire être qui puisse l’approcher, et aller jusqu’à le toucher. Alors il se complaisait dans ce qu’il avait toujours fait ; étendre son pouvoir jusqu’à s’en faire mal. S’amuser, plutôt que de plonger dans l’océan de sang qui s’étalait tout autour de lui. Plutôt que de se retrouver et faillir devant la montagne de cadavres qui s’étalait derrière lui, il voulait qu’elle soit plus haute, plus grande. Ou plutôt, il ne faisait rien pour qu’elle s’arrête ici. A quoi bon ? Il avait fait ses choix depuis longtemps. Il avait préféré la mort et le sang, les effusions, la souffrance, la douleur, qui le rongeaient et perlaient de ses crocs, il avait préféré et choisit le froid, le sombre, abandonner son cœur. Plutôt que d’obéir aux sentiments qu’il ne connaissait que peu. Plutôt que se perdre dans les bras de quoi que ce soit, qui qu’elle soit, il fallait la faire souffrir, pour souffrir avec, pour offrir une mort comme personne. Pour qu’Edouard dépose son baiser sur les lèvres d’une défunte ; qui avait finalement eu une certaine beauté. L’immortel n’était pas un alchimiste. Tout ce qu’il touchait ne se transformait pas en or, et même au contraire, ce qu’il touchait se transformait bien vite en poussière. Que ce soit la poussière du retour au commencement ou les cris de douleur. Car il avait bien souvent assisté à la souffrance que provoquait un passage à l’état de vampire. Il en avait mordus tant pour mieux les tuer ensuite. Il n’avait jamais cherché à comprendre le bien et le mal. Il n’en avait qu’une notion légère. Il ne culpabilisait pas. Alors oui, Edouard était cruel, peut-être un monstre. Mais il ne se posait aucunement la question. Il faisait avec cette cruauté, il ne pouvait se passer du mal qu’il faisait aux autres. Que ce soit physique ou psychique, tout revenait au même ; il aimait détruire des existences. Brutalement, lui laissant pourtant le temps de penser à qui ou quoi sa victime voulait, se remémorer son plus ardent baiser, le pourquoi du comment. Ou doucement, lentement, emprisonnant le corps, soudoyant l’esprit. En laissant comprendre à la proie qu’elle allait tout perdre, mais elle et seulement elle. Car le vampire de deux cent dix neuf ans n’était pas non plus un tueur en série qui s’en prenait aux proches. Une existence était précieuse, elle avait besoin de ses soins. Il ne pouvait se préoccuper de plusieurs à la fois. Il laissait le temps à ces personnes déjà mortes de penser à ce qui était le plus cher… Mais lui, à quoi penserait-il, lorsqu’enfin, il se ferait tué ? Lorsque subitement il sentirait les jointures de ses os se dissiper, disparaître, pour le laisser en place, le corps détruit, sa splendeur ayant quitté tout ce qui se trouvait proche. Car alchimiste ou pas, Edouard laissait une trace de son aura partout où il se rendait, et des années plus tard encore, un vampire expérimenté aurait pu extraire cette partie de lui-même d’une fissure, d’une brèche. D’une chose qu’il ne pouvait effacer, malgré ses choix et ses désirs. Le cadet Evans devait parfois se contraindre à des règles… Bien qu’il préférait se répéter que c’était ses proches décisions. Non. Il ne pouvait tout choisir ; comme ce qu’il ressentait pour Jill. Le vampire secoua la tête. De son chapeau tombèrent quelques flocons amassés. Sans s’en rendre compte, il avait arrêté de marcher, il s’était exposé. Ici, au milieu de la rue, alors que ses yeux plus bleus que jamais s’étaient éteint ; même pour quelques secondes. Il était allé jusqu’à ne plus percevoir les existences qui le frôlaient, jusqu’à ne plus être à l’écoute de leurs souvenirs et leurs pensées. Il s’était plongé dans les siennes, dans des souvenirs qu’il ne pourrait jamais détruire, contrairement à ce qu’il était censé pouvoir faire. Il avait fait exactement ce qu’il voulait éviter. Et pourtant, une question subsistait au delà de ses réflexions sans sens et presque naïves. Lui, que ferait-il, à l’approche de la mort ? A qui penserait-il ? Le garçon ferma les yeux. Voulait-il réellement le savoir ? Voulait-il se rappeler quelle douleur l’avait étreint, juste avant la visite de Jill ? Désirait-il vraiment… Le ressentir à nouveau ? Son expression changea. Ses lèvres se relevèrent, ses dents, ou plutôt ses crocs, se découvrirent. Il n’avait aucun choix, là, maintenant. Son esprit prenait ses propres décisions, à l’encontre de ce que l’on appelait cœur. Edouard était la seule source de sa souffrance ; ou presque. Edouard était le seul qui pouvait réellement se faire souffrir, jusqu’à sentir la chaîne de sa poitrine le traîner, jusqu’à sentir la morsure de la glace dans son être. Il était le seul Maître de ses peurs et de ses failles. Le vampire baissa la tête en souriant. De toute manière sa mort n’était pas pour aujourd’hui, alors à quoi bon ? A quoi bon chercher la douleur, alors qu’aujourd’hui, il voulait la partager ? Il voulait trouver une nouvelle source d’amusement ; tout comme Sora l’aurait fait. Et bien qu’il ne soit pas cet ancien maître, toujours en vie, il en était persuadé, qu’il était incapable de faire de chaque instant un jeu… Il lui manquait juste un pion. Un de plus, et non un de moins. Il avait besoin d’un adversaire pour gagner. Tout comme il avait besoin de sujets pour être roi ; un roi accompagné de deux reines. L’une un peu plus en retrait, plus enchaînée, et au fond plus douce. Tandis que l’autre lui devait la vie, et bien plus encore, et entremêlait violemment ses doigts dans ses cheveux. Et même si Violett et Edouard était physiquement radicalement différent, le même sang avait coulé dans leurs veines. Ce sang qu’Edouard ne pouvait oublié, qui s’était mêlé au sien, qui avait le meilleur parfum qu’il n’avait jamais goûté. Et l’autre reine n’avait pas encore été mordue. Pourtant, le vampire se demandait parfois ce qui le retenait. Il ne pourrait s’en empêcher, il le savait. Car il ne pouvait aimer sans aimer le sang. Peut-être un fardeau, une faute, mais qu’importe. C’était une vérité, une chose à laquelle il n’avait même pas songée. Tout comme le peu d’émotions qu’il était capable de ressentir, comme cet équilibre mental qui n’en était pas vraiment un, ce désir faisait parti d’Edouard. Ce désir était Edouard. Personne ne la changerait. Pas même Jill.

    Enfin, le vampire se réveilla. Il s’attarda une seconde sur ce qui l’entourait ; ou tout du moins, une de ses secondes d’immortel. Les murs étaient différents, les rues, bien que toujours assez étroites, bondées. Si la pierre était toujours là, tout du moins dans le quartier où il se trouvait, les belles définitions d’époque avaient disparues. Il s’y attendait, mais, quelque chose manquait. Et… Un instant, son regard croisa celui d’une jeune fille. Elle se détourna plus vite qu’il en pensait un humain capable. Cela le fit sourire malgré lui. Après tout, un seul de ses yeux était visible, l’autre dissimulé derrières quelques mèches de cheveux noirs, qui réussissaient tant bien que mal à cacher le bleu assoiffé de l’œil du chasseur. Après un rapide tout d’œil autour de lui – alors qu’il était encore immobile – Edouard remarqua qu’elle n’était pas la seule à lui porter un certain intérêt. A vrai dire, il estimait aux deux tiers les personnages qui le fixaient. Etait-ce à cause de la couleur de ses vêtements ? En accord parfait avec la couleur de ses yeux, ou plutôt pour ces humains : son œil, trahissant sa présence au milieu des costumes noirs et de la blancheur de la neige ? Ou alors ses vêtements en eux-mêmes ? Après tout, Edouard Evans était un noble… Que ses vêtements datent de presque deux siècles n’y changeait rien. Et s’il était le seul ornant ces collerettes et ces chaussures anciennes, il oubliait quelque chose. Certes, cela n’ajoutait pour les humains qu’à l’étrangeté de la situation. Ils n’avaient pas souvenir que la reine ‘employait’, si l’on peut dire, encore et toujours ce genre de… Personnes. Non, ce n’était pas ça qui les frappaient le plus. C’était l’ensemble ; ses traits. Si jeunes et si fins. Et bien qu’il ne soit pas exposé au soleil, la neige donnait un éclat particulier à la peau blafarde du jeune immortel. Alors, fascinés et craintifs, ils ne pouvaient empêcher leurs regards de converger vers lui. Jusqu’à ce qu’enfin, il reprenne conscience. Edouard recommença à avancer. Il n’était pas venu ici pour rien. Il n’était pas venu ici pour se faire admirer des êtres inférieurs qui le frôlaient, dont il respirait l’arôme avec grand soin. L’immortel avait soif, et pourtant, il ne s’arrêtait pas. Tout du moins pas encore. Car il avait quelque chose à faire ; quelque chose qu’il ne pouvait oublier. Il devait… Retourner quelque part. Comment se retrouverait-il dans cette ville si changée ? Allez savoir. S’il ne s’y rendait pas aujourd’hui, ce serait demain. S’il trouvait plus intéressant à faire, il n’oublierait pas. Car plus important que tout, là-bas, il avait quelque chose à récupérer. Mais… Ce n’était le meilleur moyen pour repérer la forêt. Un sourire en coin lui échappa ; tandis qu’il s’engouffrait dans une ruelle. Sans prendre la peine de vérifier si quelqu’un le regardait encore – après tout, il était bien trop rapide – le vampire prit son élan et sauta. L’air s’engouffra sous ses vêtements et ses cheveux, manquant de renverser son chapeau bleu électrique – lui aussi. Hauts, les toits de ces maisons n’en étaient pas pour autant moins accessibles. Agrippant le rebord d’une fenêtre, Edouard se propulsa encore un peu. Ses jambes se courbèrent, ses pieds se déposèrent doucement sur la vieille ardoise. Ses cheveux, ses vêtements ou tout particulièrement son assez long manteau reprirent leur place initiale. D’ici, il voyait beaucoup mieux… Posant un genoux et une main à ‘terre’, le vampire demeura cependant concentré. Ce n’était pas les humains qui l’embêtaient… Plutôt l’odeur qui se mêlait à travers les leurs. Bien trop familière à son goût. Ce n’était pas le danger qu’il ressentait. Son ventre se serrait, mais il ne savait pas pourquoi. Cette odeur était… Vampirique, oui, mais ça, il le savait depuis le début. Il l’ignora. Il se demanda s’il avait le temps de tuer. Oui, tuer. Car pour vivre, tout comme les vampires du Clan de l’Etoile, il devait tuer. Mais sans remords. Secouant la tête, il avança. S’il voulait se nourrir… Il devait… Quelque chose lui noua la gorge, cette fois. Une odeur, dans un souvenir. Ses pensées prirent possession de son être, l’obligeant, le forçant, à se stopper, à se souvenir. Son pouvoir était brûlant, douloureux. Pourquoi maintenant ? ! Alors que les rues de son esprit se refermaient, séparant les souvenirs des pensées, les siens et ceux dont il avait prit possession, s’immisçant dans la mémoire des autres, vampires ou humains, détruisant, saccageant, brisant ce qui leur restait d’espoir… Transmettant une peur qui n’était pas la leur, arrachant l’amour qu’ils avaient un jour éprouvé. Brouillant leur plus chers émotions. Tout ça, il l’avait fait il y a longtemps, alors que son pouvoir lui avait été démontré par la force. Alors qu’il avait été forcé de l’utiliser, alors qu’il avait annihilé la moindre parcelle d’âme de plusieurs personnes. Et tout ça sous les ordres de Sora. Un grognement s’échappa des lèvres d’Edouard. Désormais, il était à ses propres ordres. Il était le chef, le meneur, le roi, et bien plus encore, de Forks. Mais s’il voulait rester objectif, il pourrait dire qu’ici aussi, il était le Maître. Tant que Sora ne se montrait pas… Il n’avait pas connaissance d’un puissant vampire. Se trompait-il ? Allez savoir. Son nom, à lui, n’était pas si répandu… Ailleurs. Car ici, c’était sa ville. C’était ici qu’il avait, il y a deux cents ans, enflammé le Manoir Evans – qu’il avait parfaitement reproduit, jusqu’à la minime fissure dans la pierre au ’E’ de son nom, gravé au dessus de la porte. C’était ici qu’il avait grandit, avant la plupart des vampires encore en vie. Car finalement, l’immortalité était dangereuse, lorsque lui ou un autre décidait de prendre possession. Lorsqu’un vampire, rapide, puissant, dangereux, un vampire comme lui, se promenait dans les environs. Il fallait se méfier de chacun, même peut-être des humains. Car s’il le décidait, comme ça, maintenant, s’il était ce genre d’impétueux, Edouard pourrait décimer Londres. N’en faire ni plus ni moins la scène de son prochain massacre, de son prochain festin. Un rire monta en lui, qu’il contenu tant bien que mal. De toute évidence, l’autre vampire ne l’avait pas repéré, et sa peur du sang s’était atténué. Il préférait oublié qu’il n’avait pas tué depuis un moment, depuis… Que Jill était là. Depuis quelques semaines, Edouard ne faisait que désirer les humains, sans les toucher. Pourquoi ? Il n’était pas idiot – et c’aurait été une grave erreur de le penser, encore plus de le dire – il savait qu’elle ne l’empêcherait pas de tuer à nouveau. Pourtant, l’immortel ne supportait pas d’enfreindre ses propres choix. Il avait renoncé à tout sentiment, à tout ce que les humains cherchaient… Il avait autant renoncé à l’amour qu’il adorait souffrir. Alors pourquoi, depuis qu’elle était là ? Ou plutôt, depuis qu’ils s’étaient rencontrés… Le visage d’Edouard était torturé. Il aimait sa sœur ; il aimait une Louve. Il le savait. Pourtant il ne désirait rien d’autre que leur… Sang. Ses yeux brillèrent une seconde. Ses pensées se dissipèrent doucement. Son esprit se tapit, laissant ce qu’il y avait au fond de lui remonter à la surface. C’était ça. Tout ce qu’il voulait, c’était du sang… Il se leva. Tout expression avait disparue de son visage ; tout ce qu’il dégageait était sombre, ténébreux. En hauteur, il avait l’embarras du choix. Tous ces humains, si faibles, craintifs, à sa portée. Leur instinct pathétique aurait du leur crier de fuir, leur soi disant cœur battant aurait du s’affoler. Pourtant, ils étaient là, sous son regard perçant, à continuer à rire, continuer de sourire sans se soucier de rien. Un soupire de mépris fut le seul bruit qu’Edouard laissa échapper. La grâce dont il faisait preuve était inimaginable et même parfois difficile à égaler pour ses semblables. L’habileté dont il fit preuve pour redescendre sur le sol dur et enneigé, directement, n’était même pas forcée. Débarrassé de la couche de neige qui avait finit par le recouvrir, il n’en était pas moins froid. Et puis il s’engagea à nouveau dans la rue principale, frémissant. Un peu de charme, quelques mots… Ou même une unique manipulation d’esprit, pour qu’une proie se dirige vers lui, et le suive, à l’abri des regards… Et, subitement, lui arrachant la moindre once de respiration factice, le dépossédant de son assurance non réclamée, il croisa un regard. Rouge, perçant. Tout comme le sien. Insistant. Ses yeux s’écarquillèrent malgré lui. Elle venait de le trouver ; il n’avait donc pas agit sous ses yeux. Et pourtant, le sourire de la demoiselle était significatif. Elle l’avait cherché, et lui, il n’avait fait qu’être là pour elle. Tachant de reprendre son souffle sans que ce soit nécessaire, l’immortel ré-adopta bien vite son indifférence apparente. Qui était-elle ? Et pourquoi était-elle si… Voilà ce qu’il avait sentit. Voilà ce qui l’avait troublé. Alors que lui avait été mordu à l’aube de ses dix sept ans, déjà bien tôt, elle… Elle ne devait pas avoir plus de quatorze ans. Elle était une enfant ; une enfant immortelle.
    Elle n’aurait pas du exister. Elle était la preuve même qu’un vampire avait enfreint une règle, une des deux seules règles immuables et terrifiantes. Et tandis qu’elle s’approchait, Edouard recula. Son regard posé sur elle se fit menaçant et froid. Mais elle avança. Peut-être l’immortel aurait-il du retourner dans la ruelle ; peut-être aurait-il du chercher à cacher ce qu’il allait se passer. Mais cela se passa trop vite ; et il n’était plus totalement en capacité de réfléchir à tout cela. La vue d’une vampiresse, même aussi intéressante et amusante que celle-ci, n’avait pas étanché sa soif de buveur de sang. Ses lèvres s’entrouvrirent. Elle s’apprêtait à parler ; mais Edouard ne lui en laissa pas le temps. Il attrapa son poignet et l’attira vers lui. Se retourna, plaqua une main sur sa gorge, et la plaqua contre le mur. N’essaya même pas de vérifier que personne, enfin, qu’aucun humain, ne les regardaient. Il transgressait une règle ; il se mettait au niveau de cette mystérieuse fille. Avant de lui adresser la parole, ce qui dura quelques dixièmes de secondes, il se concentra. Il la touchait par deux fois ; enlaçant sa main et sa gorge. S’infiltrer dans son esprit lui parut étonnamment simple : elle n’avait aucune résistance. Pas qu’elle se laissa faire, simplement qu’elle… N’avait pas plus de force mentale qu’une nouvelle-née. Et Edouard se rendit vite compte qu’après tout, elle n’était pas bien vieille. Qu’elle se faisait traîner par une Maîtresse ; une Maîtresse qu’elle semblait haïr pour l’aimer encore un peu mieux. Une Maîtresse qui semblait plus intéressante et plus vieille… Une Elizabteh criminelle.
    L’immortel relâcha son emprise. Honora voulait parler. Pourtant, lorsqu’elle remarqua que désormais, c’était lui qui souriait, elle sembla contrariée. Avait-elle sentit quelque chose ? Baissant considérablement les yeux – après tout, l’adolescent faisait un mètre quatre vingt douze et la fillette ne devait pas dépasser le mètre cinquante – pour les plonger dans les siens, l’immortel commença à ressentir l’amusement qui lui était propre. Après tout, n’était-il pas le plus manipulateur vampire des environs ?
    « Il me semble que vous vous ennuyez, sire. »
    Presque inconsciemment, le dénommé sire Evans resserra son emprise sur la main de la jeune blonde. En en oubliant que son autre paume était prête à l’étrangler – bien que ce soit un terme inapproprié.
    « Je pense cependant avoir de quoi vous distraire. Il suffirait de me suivre…
    A la demeure d’Elizabeth Raseburry ? »
    Prévisible. Entêtée, apparemment, mais ses pensées étaient si claires qu’Edouard les percevaient sur sa peau. La jeune fille ne montra pourtant pas d’étonnement, ou presque pas. A vrai dire… Cela avait l’air de lui plaire. L’adulte – des deux, tout du moins – la fixa encore un instant. Si elle avait eu le temps de grandir… Elle serait sûrement devenue belle. Il doutait fort qu’elle ait eu quelques relations, et de toute manière, ce n’était pas ses affaires. Ce n’était pas sa fille, plutôt un ennemi insignifiant. Il la lâcha avec une certaine méfiance. Il aurait pu se rendre là-bas seul, en lisant encore une fois dans son esprit. Pourtant, s’éloigner seul de ce nids de senteurs alléchantes lui déplaisait. Jetant un dernier coup d’oeil autour de lui, le vampire se décida. Sa soif patienterait ; après tout, elle le faisait depuis plusieurs semaines déjà.

    Congédiant la surprenante enfant immortelle, bien que ce ne soit pas vraiment pour ce qu’elle était, Edouard entra. Le château – qui, bien que construit un bon siècle après, ressemblait fort au sien – était bien placé, et le vieux quartier avait conservé son atmosphère du 19ème. Ou, tout du moins, plus que la plupart d’entre eux. Ne s’attardant pas sur la décoration, l’adolescent aux yeux bleus remarqua aisément qu’il n’avait pas été occupé depuis longtemps ; pas même une petite visite. Il en doutait. S’intéressant à l’odeur, il ne discerna rien de très vampirique. Pourtant, la propriétaire, Princesse Elizabeth Raseburry, en était une. Avait-elle complètement perdu le goût de son propre sang, à l’instar d’Edouard ? Avait-elle oublié quel rang elle avait eu, autrefois ? Quel destin lui avait été écrit, avant qu’il ne soit brisé par la force d’un être supérieur ? Pour la première fois, Edouard ressentit un certain intérêt pour cette jeune femme qu’il ne connaissait que par les souvenirs et représentations qu’il avait lu. Un intérêt pour comment elle avait été transformée, en particulier. Laissant ses lèvres libres d’exprimer son excitation, il s’avança, observant un quart de seconde les flocons tièdes – pour lui – tomber sur l’ancien parquet. Et déposant son petit chapeau sur une table basse. Mais il sentait… Autre chose, à l’étage. Depuis peu, il lui semblait que son pouvoir avait encore évolué. Qu’il pouvait également… Percevoir, les souvenirs. Les sentir. Ils avaient une odeur différente de tout ce qu’il avait connu jusqu’alors, un mélange d’acier et de miel, comme la douceur de la peau de sa sœur mêlée au goût âcre de leur sang. Ce n’était pas désagréable, simplement perturbant. C’allait presque jusqu’à lui donner mal à la tête. Alors, il laissa ce nouveau parfum l’emmener jusqu’au deuxième étage. A vrai dire, en tant que noble et que puissant vampire, Edouard ne prenait même pas la peine de cacher sa venue. Honora l’avait prévenue – bien qu’involontairement et inconsciemment – que sa Maîtresse aimait les jeux. Elle allait s’y plonger, alors. Et cet immortel inquisiteur et voleur n’était pas venu pour lui plaire. Ce qui comptait, c’était son plaisir à lui et à lui seul. Pour se faire, il fallait de la douleur. De la peur. Du mépris pour sa supériorité désirée. Et bien sur, du désir. Le désir qu’il avait déjà pour celle qui ne lui appartenait pas ; pas encore. S’avançant au fond de la pièce, simplement éclairée par la lueur blanche de la neige à travers les quelques fenêtres, il défit les boutons de son manteau. Il comptait bien encore enlever quelques vêtements ; mais cela pouvait attendre. Son regard se posa sur un tableau accroché au mur – qui lui rappelait désagréablement ce qu’il devait justement récupérer. Lui rappelant désagréablement à quel point il ressemblait à son père, mort depuis longtemps, et à quel point son jeune frère avait été son propre portrait. Et ce tableau, c’était celui de la fameuse Elizabeth ; qu’il sentait, désormais. Il n’essaya pas de lire ses pensées et ses souvenirs. Pour une fois… Edouard avait envie de le découvrir doucement. Enfin, pour l’instant.
    Sa voix n’était pas froide, ou plutôt, moins que d’habitude. Elle ne tremblait pas, ou alors seulement de plaisir. Sa voix était grave, presque accusatrice. Sa voix riait, ce dont il avait été incapable depuis plusieurs années.

    « Elizabeth Raseburry. »

    Et rien que de prononcer son nom le ravit au plus haut point. Se retournant finalement, il se dissimula pas son sourire et plongea ses yeux terriblement bleu dans les siens, incroyablement rouge – en oubliant à quel point ils ressemblaient à ceux de Jill. Sans chercher à savoir ce qu’elle ressentait, hormis ce qui émanait d’elle bien sur, il s’approcha. Usant de sa vitesse parfaite et inégalable. Prenant, presque violemment, sa main dans la sienne – la même qui avait emprisonnée celle d’Honora. Il la souleva jusqu’à la hauteur de ses lèvres – obligeant la petite vampire à lever considérablement le bras. Se détachant une seconde de l’attraction de son regard, Edouard déposa un baiser sur la paume tiède, douce, et particulièrement pâle.

    « Intéressante transformation, ne trouvez-vous pas ? »

    A nouveau, il la fixa, reprenant un air neutre, voire froid. Il ne pouvait continuer à s’amuser alors que l’image de Jill tentait de percer son esprit.
    Il se prénommait Edouard , mais ça, elle ne le saurait qu’un peu plus tard. Car elle aussi, elle avait enfreint les règles.


But i want you.
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Lizbeth.
Maitre du clan de la Lune & Champignon de son état.
Lizbeth.


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Nom du Perso' : Elisabeth Raseburry.
Puf / Surnom : Eavie.
Date d'inscription : 31/05/2009

Perso'.
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Age du Personnage_: 126 ans.

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MessageSujet: Re: I wanna feel what I though was never real ; so fascinating.   I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. EmptyLun 8 Fév - 5:18


I wanna feel what I though was never real ; so fascinating. Scarle10
And in my ear he whispered. « Dear lady, you may be a sinner. »
    Décadence, déchéance. Deux mots dont la saveur douce-amère semblait aussi savoureuse que familière à Elizabeth. Douceur et amertume mêlée. Deux mots pour une saveur qui collait à la peau de l'immortelle et ce depuis bien longtemps. Oubliés, perdus, reniés, le prestige et la réputation d'antan des Raseburry. Tout cela pouvait-il être la conséquence de sa disparition brutale et sans préavis ? C'était risible. Elle qu'on n'avait jamais vraiment considérée que comme un personnage de second rang, comme la petite dernière dont l'avis ne comptait pas, elle sur qui, pourtant, l'accroissement de la fortune familiale reposait. Il aurait suffit de la marier à l'une des autres familles les plus influentes de Londres et le tour était joué, l'avenir garanti, la richesse assurée. Mais la concernée n'avait pas été d'accord et rien ni personne n'avait pu la faire changer d'avis. Le costume d'invisibilité qu'elle enfilait jusque là pour préserver cette vie qu'elle menait à côté la révélait brusquement au grand jour. Et ce n'était pas au goût de ses géniteurs. Marions-la de gré ou de force. Trop tard, la presque fiancée s'est déjà volatilisée. Disparue, envolée, évanouie, cette fille, leur fille, qui depuis toujours leur échappait, fuyait sa cage dorée pour un monde beaucoup plus sombre. Un monde désormais et à jamais sien. Décadence. Et dès lors les Raseburry ne furent que l'ombre d'eux-mêmes. Déchéance. Quoique son frère cadet avait bien réussi à faire survivre leur lignée pour quelques dizaines d'années encore. Celui avec lequel elle s'entendait le mieux, comme par hasard. Si toutefois on croyait au hasard. Son regard cramoisi se posa sur le tableau que contemplait son visiteur quelques instants auparavant. Que faisait son portait dans ce salon, elle qui s'était toujours arrangée pour le garder hors de portée des yeux des invités de son père ? Serait-ce son frère qui dans un élan de provocation contre le chef de famille avait voulu honorer sa sœur disparue ? Sa sœur qui, il avait fini par l'apprendre, arrangeait secrètement les affaires des Raseburry, rééquilibrant chaque fois la balance se chargeait dans l'ombre de discréditer et effacer tous ceux qui se mettaient en travers du chemin des Raseburry. Et il ne voulait en savoir plus, préférant seulement se dire que la benjamine était bien plus surprenante qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Oui, ce pouvait être là le dernier affront de son frère, c'était tout à fait plausible. Et l'idée lui arracha presque un sourire amusé qui ne fleurit cependant pas sur ses lèvres. Le contrôle de soi faisait partie intégrante de son éducation, bien qu'inefficace pour elle, et ce n'était pas aujourd'hui pour un souvenir sans grande importance qu'elle allait se laissait aller. Non cela elle le réservait pour plus tard. Reportant la majeure partie de son attention sur le vampire qui lui tournait toujours le dos, le jaugeant sans y prendre gare par la force de l'habitude. Un vague air dédaigneux passa sur les traits de l'immortelle lorsque ses yeux s'attardèrent sur sa tenue vestimentaire qui ne venait que confirmer son statut. Décidément, Honora n'avait pas fait les choses à moitié. Vampire et noble, elle n'aurait pas pu faire meilleur choix. Cependant, elle ne pouvait l'assimiler aux misérables insectes pour lesquels elle ne ressentait que du dégoût et du mépris. Il était au-dessus de ça, au dessus d'eux, même si elle l'admettait difficilement. Mais elle n'arrivait pourtant pas être le doigt sur ce qui faisait cette différence. Horripilant. Le sourire moqueur de Lizbeth s'évapora, laissant son nouvel agacement déformer ses traits. Tant de suppositions qui se croisent et s'entrechoquent sans qu'aucune réponse ne lui parvienne clairement. Si agaçant. Et résolument intrigant.

    Humaine, elle aurait tressailli à l'entente de son nom comme elle l'avait toujours fait. Elle éprouvait toujours un froissement désagréable de voir son identité entre les mains, les lèvres, d'autrui et plus encore lorsqu'il s'agissait d'un parfait inconnu. Un nom ainsi dérobé perdait de sa saveur, de sa valeur. Un nom ainsi subtilisé ne se suffisait plus à lui-même. Un nom ainsi volé réduisait tout l'être à qui il appartenait à la simple image que cet inconnu avait de vous. Et cela l'immortelle le refusait. Elle refusait que son existence-même soit restreinte à si peu. Cela elle le refusait, oui, mais silencieusement, savourant ce vestige d'une humanité évaporée. Quelques bribes de souvenir tentèrent vainement une percée depuis le gouffre de sa mémoire allumant ça et là des images floues vaguement familières. A moins qu'elle ait juste envie que cela soit le cas, qu'enfin ils lui parviennent. Le noir se fit autour d'elle tandis qu'elle inspirait profondément avant d'expirer plus doucement. Elle reprit une respiration factice qui avait au moins le mérite de faire cesser ses divagations. Dévoilant de nouveau son regard amarante, Elizabeth eut le temps de le laisser glisser sur cette silhouette qui se tournait vers elle et le sourire qui l'accompagnait. Mais plus que ce rictus qui n'aurait rien dû lui dire de bon, ce fut ces iris si bleus dont elle ne put se détacher. Et l'espace d'une poignée d'instants, bleu et rouge ne firent plus qu'un. Le sang venu tâcher un ciel hors d'atteinte. Elle qui ne croyait jamais pouvoir trouver un regard plus obnubilant que celui d'ambre liquide du tout premier vampire qu'elle avait rencontré. Quelle erreur ! Rien n'égalait ce bleu intensément froid et pourtant si lumineux. Rien à part peut être un rouge sanglant et éternellement vorace. Peut être. Un froissement de tissu, un léger déplacement d'air. Juste cela et rien d'autre. Quelques rares traînées floues que ses yeux eurent le temps d'attraper s'imprimèrent sur ses rétines. Se déplacer à une telle vitesse lui parut inimaginable, même pour un vampire. Un bref instant elle songea que ses sens l'avaient trompée mais c'était impensable. La seule chose susceptible d'induire en erreur les sens d'un buveur de sang était les illusions que certains d'entre ses congénères maîtrisaient. Mais elle restait persuadé que ce n'était le cas. Inconcevable sans être illusoire, voilà que cette chère contradiction œuvrait de nouveau. Et pourtant, il se tenait devant elle. Il était bel et bien là juste devant elle, si proche. Peut être même trop proche si l'on se référait à un énième critère humain. Et qui ne les concernait plus depuis bien longtemps. Ce qui revenait, au minimum, à une bonne centaine d'années. Et pendant que le point de vue supposé omniscient divaguait, Elizabeth scrutait sans gêne - apparente ou non - le visage de ce visiteur qui lui faisait face. Si l'expression faire face comprend aussi la vingtaine de centimètres qui séparait le haut de leurs crânes respectifs. Comme l'exigeait l'immortalité qui leur était propre, il était l'incarnation même de la perfection, et ce peut être plus encore que ce qu'elle imaginait. De nouveau ses yeux fut détourné de leur cible première pour venir rencontrer à nouveau ce regard aux couleurs d'un ciel d'hiver, aussi glacials que leurs propres corps. Était-ce trop leur demander que de se détacher de ce bleu un peu trop obsédant à son goût ? Visiblement, oui. Comment une simple paire d’iris pouvait ainsi s’accaparer la quasi-totalité de son attention ? Et surtout pourquoi ? Peu à peu ses pensées se séparent en trois parts distinctes : celles qui n’avaient que faire des réponses à ces questions et ne voulait que prolonger cette contemplation et celles qui, a contrario, ne seraient satisfaites que lorsqu’elles verraient leurs interrogations disparaître. Et les dernières, presque muettes face au poids écrasant des deux autres camps, la pressaient de revenir à elle. Pensées auxquelles l’immortelle aurait dû plus prêter attention, cette chère Lizbeth. Lizbeth qui s'associait si bien aux I. Inconstance, insouciance, inconscience. Insolence, imprudence, illicéité. Lizbeth qui ne vit rien venir.

    Ce ne fut que lorsque sa main cessa de lui appartenir, prisonnière de celle de ce vampire dont elle ignorait tout, que l’ancienne aristocrate – à moins qu’elle puisse encore prétendre à ce statut – sembla sortir de son semblant de torpeur. Tentant de rompre le contact visuel, elle suivit d’un œil seulement sa main qui s’élevait avec une certaine difficulté jusqu’au visage de marbre de son visiteur. Et ne songea pas un instant à résister. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Cela n’aurait eu aucun sens surtout qu’à présent elle souhaitait plus que tout connaître la tournure que prendrait cette rencontre. Et alors que son bras commençait à la tirer, tendu presque à son maximum, les lèvres – froides pour d’autres mais tièdes pour elle – de l’immortel se posèrent une seconde sur sa main pâle et frêle. Aussi doux que fut ce contact, Elizabeth ne put empêcher son corps d’y réagir. Une réaction à mi-chemin entre le frisson et la crispation. Ce geste, devenu au fil du temps un rituel, il y avait longtemps qu’on ne lui avait pas offert. Bien qu’autrefois il avait fini par la dégoûter la poussant au final à totalement le refuser, ici et maintenant le contexte n’était plus le même. Il n’était plus question de mariage arrangé, de fortune en vue et de réputations à tisser mais seulement d’une forme de lutte. Une lutte pour déterminer qui d’entre eux aurait la plus grande emprise sur l’autre, une lutte plus fine, pleine de non-dits, de manipulation et même d’une certaine séduction. Ignorant délibérément la question qui lui était adressée, ses yeux se raccrochèrent de nouveau à leurs parfaits opposés et se laissèrent même aller à errer sur leurs environs. Malgré ses traits nouvellement durcis, il avait toujours ce visage juvénile, plus jeune encore que l’apparence dans laquelle l’immortelle était figée. Et pourtant quelque chose clochait, elle le savait bien, le sentait bien. Était-il en réalité aussi âgé qu'elle ou bien avait-il évolué dans une époque autrement plus ancienne ? Des questions, encore et toujours dont les réponses tardaient à venir s'imposer à elle. Et de nouveau ce sourire mutin reprit ses droits sur le visage de l'aristocrate. Plus indéchiffrable que mutin en réalité. Résultant de bien trop d'éléments épars et seulement associables pour une logique comme la sienne pour qu'on parvienne à y voir à travers. Les lèvres tordues, le regard corrompu. Et une réponse qu'elle laissa échapper dans un demi-soupir, et sa voix involontairement suave et délibérément railleuse.

    « Elle ne serait déjà plus à mes côtés si ce n'était pas le cas. »

    L'espiègle devient carnassier pour quelques secondes seulement avant de se faire plus lointain, moins marqué. Mais les iris pourpre luisent toujours autant, avides. Les règles, elle en fait fi, elle en a toujours fait fi. Que ce soit celles des vampires que d'autres, bien plus humaines et plus futiles. Elle ne respectait pas même ses propres règles, ou du moins pas toujours. Trop ennuyant, trop contraignant. Et se restreindre ne faisait pas partie de ses envies et projets. Tout devenait plus intéressant lorsque l'on s'affranchissait des lois de ce monde. Et ce, quel que soit ce monde.

    L'immobilité ne seyait guère à l'immortelle qui avait constamment accordé sa préférence au mouvement plutôt qu'à l'inertie. D'où cet élan soudain quoique mesuré. Car voilà que Lizbeth se décide à réduire encore la distance qui la sépare de son interlocuteur. Se défait de la poigne, telle une main de fer dans un gant de velours, qui emprisonne toujours la sienne. Et elle lève ses bras de poupée fragile à la hauteur de la gorge blanche tandis que ses mains se faufilent dans la chevelure de son cher visiteur. Aussi noire que la sienne est pâle, semblant être faite de la même matière fluide et soyeuse. Jouant négligemment avec les mèches sombres, elle entreprend de nouer les plus longues de celles-ci en une amorce de queue de cheval. Et ses doigts tout comme le ruban ébène qu'elle conservait précieusement dans son poing viennent frôler de temps à autre le cou de celui qui reste encore un inconnu. Son caprice accompli, l'immortelle tâche, non sans difficulté, de laisser ses talons retrouver le sol, se reculant de quelques infimes millimètres. Mais ses mains restent en hauteur, croisées derrière la nuque pâle du vampire. Et faisant imperceptiblement ployer l'échine de ce dernier par la même occasion. Et l'amarante vorace vient de nouveau se heurter à l'azur assombri.

    « Et qu'est-ce qui me vaut l'honneur d'une telle visite par cette saison ? »

    Et l'agréable malaise qui l'envahissait peu à peu demeurait dissimulé sous un masque souriant. Dissimulé derrière un sourire aussi goguenard que possible. Car cette nouvelle sensation qui l'étreignait,qui s'immisçait à la surface de son esprit, l'immortelle la savourait. La ritournelle des I était de nouveau à l'œuvre. Et tout ceci n'était en réalité que le prémice d'une lutte pour savoir qui d'entre eux deux remportait la partie finale, pour savoir qui menait véritablement la danse. Je valse, tu valses, à mes côtés.

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