Blood' Appeal.
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Blood' Appeal.

Inspiré des Livres de Stephenie Meyer.
 
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E.DOUARD
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MessageSujet: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyVen 30 Jan - 22:07

I can't live, with or without you.




    Le vampire marchait. Ou courrait ? Probablement, oui. Il faisait des allers et retours devant un bâtiment, le nez plissé et le visage grave. Il percevait le bruissement de pages se tourner, infiniment. Le crissement des stylos sur lesdites feuilles, les soupires de certains ... élèves ? Etait-ce comme cela qu'on les appelait, même les loups-garous ? Sûrement. Après tout, aux yeux des autres, ils n'étaient que des humains. Généralement très grands, craint instinctivement, mais humains. Banals. Il s'arrêta et sourit. Et Jill ? Etait-elle considérée comme la terreur du lycée ? Etait-elle une bonne élève ou une je m'en foutiste ? Bonne question. Il se promit de se renseigner. Il aurait même peut-être pu demander à quelques futurs loups, ceux qui ne croyaient pas encore à tout " ça " qui prenait sa différence pour une légende ... Mais la réalité s'imposa. A quoi pensait-il ? Il risquait déjà sa vie en venant ici. Si puissant soit-il, contre toute la meute, il aurait des difficultés à survivre. Face à la Meute et plus. Sa simple présence aujourd'hui, sur des terres qui lui étaient habituellement interdites, allait-elle provoquer leur mutation ? Il n'en savait rien. Il n'en avait de toute façon rien à faire. Un de plus ou un de moins ne ferait pas le poids contre ses vampires. Car ils étaient les siens. Toute cette panoplie d'être mythiques et ingénieux était, indirectement, sous ses ordres. Pourtant, si cela n'avait pas été le cas, comment prendraient-ils cette ... impasse au pacte ? Jamais Edouard n'aurait justifié sa visite. Et puis quoi encore ? Devoir avouer qu'il revenait pour l'Alpha ? Parce qu'elle lui avait demandé, parce qu'il désirait être en sa présence ? Il secoua la tête ostensiblement. Qu'importe les suppositions, pour le moment il attendait. Il commençait à s'impatienter. C'était rare pour lui, la patience étant un de ses principales caractéristiques. Certes comme chez tous les vampires, ou presque mais … Une odeur le rassura. A force d’avoir exploré par la force de son odorat toutes les salles de classes, il venait de repérer celle de Jill. Malheureusement, elle était cachée par pleins d’autres, qui étaient repoussantes et donnait au jeune homme une envie terrible de repartir aussi vite qu’il était venu. Reprenant ses allers et venus autour du lycée, il explora ce qu’il y avait autour de lui. Il était presque midi, le ciel était gris, et il faisait assez frisquet. Une chance qu’il n’y ait pas trop de soleil en ce jour dramatique. Près d’ici se trouvaient les falaises, mais aussi la plage. Cette plage qui lui était interdite mais qu’il avait déjà traversée de long en large, il y avait longtemps … Une simple provocation. Qui lui avait pourtant coûté son premier combat avec un loup-garou. Mais tout cela était bien lointain, désormais. L’exaltation de sa nouvelle existence avait disparue, douleurs et souffrances remontant à la surface. Ses souvenirs d’humains l’avaient rattrapé. La mort, si facilement donnée à cette époque. Transmise. L’accusation, son acte démesuré et incompréhensible, même pour lui-même … Il ferma les yeux. Ses autres sens s’épanouirent, lui brûlant la gorge et les nasaux. Cela faisait seulement quatre jours qu’il ne l’avait pas vue. Quatre jours que sa présence lui manquait, que son odeur était devenue la plus belle parmi celle de ses ennemis. Quatre jours qu’il se demandait également à quoi rimait toute cette mascarade d’émotions, et quatre jours qu’il n’avait pas de réponses. Il passa une main dans ses cheveux en s’arrêtant de nouveau non loin de la porte. Ses cheveux bruns retombèrent en mèches devant ses yeux. Il jeta un regard vers son poignet, dissimulé par sa chemise bleu ciel, semblable en tous points à la blanche qui n’était plus la sienne, espérant distinguer l’heure. Mais s’il avait des aptitudes extraordinaires, les rayons X étaient exclus. Il ne voyait pas à travers, le cadran de sa montre était donc invisible. Il ne connaissait pas l’heure. Il ne savait pas encore combien de temps il devrait patienter ici, tel un messager. Mais il était plus que ça. En tout cas pour celle qu’il était venue admirer de nouveau. Juste une fois. Juste une petite dose, encore.

    Puis, une petite sonnerie retentie. Enfin, petite ... Elle était si perçante qu’il porta les mains à ses oreilles. C’était quoi, cette connerie ?! Pour réveiller les loups-garous, pour les faire souffrir ? Ou alors, c‘était tout le contraire ... Pour lui. Pour ceux de sa race qui se seraient aventurés jusqu’ici. Un fin sourire se dessina lentement sur ses lèvres. Il se redressa, lissa le cardigan noir sans manches qui était censé le fondre parmi les humains. Oui, après tout, c’était l’hiver. Seule sa chemise et ses yeux coloraient la pâleur de sa peau et le noir intense de ses cheveux, et du reste de ses vêtements. Jusqu’à son caleçon. Souriant, il attendit, tout en les écoutant discuter ça et là, les lycéens. Hum ... Il s’assit nonchalamment sur le capot d’une voiture qui n’était absolument pas la sienne, les mains dans les poches. Il était impossible que personne n’ait ressentit sa présence ; même si le vent allait contre lui. Imitant une longue inspiration, il plissa les yeux. Lentement – pour lui en tout cas – les portes s’ouvrirent. Quelques adolescents ne le virent même pas, discutant avec leur petites copines ou petits copains, ou simples amis, enfin le B.A-BA des gens normaux quoi. Malgré les regards inquisiteurs, voir menaçants, Edouard ne bougeait pas. Il restait neutre et froid, concentré sur autre chose. Il y avait trop d’odeurs ... Il souffrait. Oh oui, il souffrait. Son nez le brûlant, ses membres incroyablement musclés le démangeait. Mais il restait là, à attendre, il ne savait plus quoi. Tournant instinctivement la tête vers la gauche, sentant une quelconque menace, il reconnu un loup-garou. Un mâle. Apparemment il était le seul dans le coin. Le vampire ne put résister à lui sourire, son apparence distante effacée. Il pensait si fort qu’il était sur qu’Il comprenait, même à travers tout ce qui les séparaient. Il avait le droit d’être là. Et personne, ni les loups ni les vampires, ne pourraient rien y faire. Et ne parlons même pas des humains. Ayant la terrible envie de s’approcher, il fit un pas en avant. Mais son attention se reporta cette fois vers la droite. Il resta pétrifié. Combiens de jeunes hommes devaient rêver du regard perçant de cette magnifique femelle ? Son sourire se modifia. Moins sadique, plus enjôleur. Après tout, vampire ou pas, il avait un jour apprécié les plaisirs physiques. Celui que les femmes lui avaient apportés, parfois avant de mourir. Après qu’il les détruise. Elles avaient voulues se servir de lui, voilà le résultat. Etait-ce pour cela qu’il n’avait plus eu aucunes relations de ce genre depuis près de cent cinquante ans ? Il avait toujours évité les contacts ... L’expression assombrit, il détourna la tête. Allait-elle venir, ou avait-elle finalement renoncé à le revoir ? C’était fort probable ... Ses lèvres se retroussèrent nettement. Certains de ces foutus ados étaient plus grands que lui ! Avec leurs t-shirts en plein hiver, alors qu’il s’efforçait lui-même de passer incognito ... A croire que lui seul et ceux de sa race faisaient des efforts. Et après ils étaient traités d’assassins ... Il grogna. Si elle ne venait pas, d’un il était en mauvaise posture, mais il avait à disposition toute la distraction nécessaire pour ... Les combats étaient parfaits. Principalement ceux dans lesquels sa vie était en jeu.

    Comme quoi, même les vampires les plus sombres et les plus vieux peuvent perdre patience. Peuvent se laisser avoir par quelques sentiments et mourir. Pour rien, sans raison, seulement sous l’effet de la douleur. Mais Edouard n’était pas mort. Pas encore. Un dernier effluve lui monta au nez. La drogue qu’il lui serait si difficile à se procurer. Et la chasse avait déjà commencé.

    Les yeux du vampire suivirent l’odeur alléchante. Ses plans et vagues idées s’évanouirent. Son esprit tout entier se laisse englober par le souvenir de la fille. La fille ... Son sourire réapparut. Plus ... réel. Quoique ... Il s’approcha, suivant sa délicieuse délivrance. Il fallait la trouver, la toucher, oublier tout ce qu’il avait cru savoir. Il fallait ignorer les regards qu’ont lui lançaient bien souvent accompagnés de soufflements méprisants. Qu’importe s’il s’obscurcissait la vue, qu’importe s’il devenait fou. Sa tendre Jill lui accorderait peut-être le ciel, lui ouvrirait la route qui y menait. Temps que le vent soufflait avec lui, il ne pouvait pas reculer. Alors il l’aperçut. Ses longs cheveux châtains encadrant son visage, parsemant son front. Ses yeux rubis et ornés de multiples et indescriptibles reflets ne le voyant pas. Son corps parfait recouvert de ses propres vêtements, cette fois-ci. Sa démarche sauvage mais assez gracieuse pour un animal. Il s’approcha. En réalité, il se jeta sur elle. L’enlaçant de ses bras forts et froids. Il espérait que la pierre tombale était moins facilement accessible, à travers les couches de ses vêtements. Mais pour lui la brûlure semblait toujours aussi intense. Il lui tira la tête en arrière, découvrant sa gorge. Il était si rapide que même peut-être les loups se rendaient à peine compte de ce qui arrivait à leur maître. Inspirant pleinement, il se délecta. Depuis près d’une heure qu’il étouffait, il avait bien le droit à ça. Passant une main dans ses cheveux, il l’aida à se redresser. A un centimètre de son visage, il lui sourit, ses yeux parfaitement bleus plongés dans les siens. Provocation pour provocation ... ?

    « Bonjour, tendre Jill. »

    Sa voix était aussi suave qu’enthousiaste. Ce n’était pas sur son terrain qu’il jouait, pourtant la partie s’annonçait des plus palpitantes.
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Jill*]
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptySam 7 Fév - 2:17

  • Y a-t-il plus sinistre décor, pour une jeune fille avide de liberté, qu’une salle de classe ?
    En vérité oui, un cachot, une fenêtre au ciel scié par des barreaux. Et d’autres encore. Mais pour Jill, en cet instant, il n’y avait rien de pire que d’être assise sur une chaise fortement inconfortable, les yeux vissés sur un tableau blanchi par la craie, offrant aux élucubrations de son professeur de maths une oreille distraite. Pourquoi discriminer une fois de plus les mathématiques me direz-vous ? Tout simplement car l’auteur est loin d’apprécier le jeu des chiffres et des formes. Mais passons. L’alpha était donc vautrée sur son bureau, ses longs cheveux s’étalant sur la feuille froissée posée sur le pupitre. Des dessins de loups hurlant à la lune avaient été griffonnés sur le papier, et dans l’esprit de la jeune lycéenne, des images semblables défilaient. Elle se voyait, canidé blanc, courant dans une forêt sous la lune, avant de déboucher dans une clairière. Derrière elle, un ennemi approchait. Fermant les yeux pour mieux se rappeler le visage du monstre, ses traits idylliques, Jill laissa les souvenirs de cette nuit emplir son corps qui frémit. Elle avait approché le fond de son gouffre. Et y était resté. Mais une lumière, prête à la bruler si elle tentait d’y réchauffer ses doigts transis, s’était allumé dans sa prison mentale. Elle le haïssait, le méprisait, et par la faute de ces ressentiments l’adolescente ne pouvait s’empêcher de se voiler la face, ignorant les cris indignés de son cœur qui l’appelait. Peut-être qu’en effet elle était en train de tomber, une fois de plus. Mais dans une autre faille, une autre histoire. Cependant, elle ne pouvait empêcher son corps de réagir au contact du vampire. Ainsi son désir ne restait pas caché. Tout comme l’envie qu’elle avait de l’avoir près d’elle, de le revoir. Mais tout était terminé. C’était ce qu’elle pensait, et malgré sa déception, sa sensation d’avoir été une fois de plus abandonnée, l’alpha était soulagé. On ne peut impunément aimer l’un de ses ennemis, l’un de ceux auxquels elle avait promis une fin sanglante. Jamais.
    Un toussotement la fit relever le menton, et ses cheveux bruns glissèrent le long de ses joues dorés, dévoilant les rubis de son regard. Le professeur, à la peau sombre et aux yeux brillants des indiens, la toisait d’un air sévère.

    « Oui, monsieur ? » demanda elle d’une voix qu’elle n’essayait même plus de rendre innocente.


    L’insolence qui s’annonçait finit par convaincre l’enseignant de ne pas s’attarder.

    « Vous viendrez me voir à la fin du cours. »

    Pestant contre ce « crétin », Jill laissa lourdement retomber son front contre le bois grossier de son bureau, ne faisant même plus semblant d’écouter. Elle haïssait le lycée, bien qu’il l’empêchât de faire ses rondes, de redevenir un monstre chassant les vampires pour venger son frère. Et indirectement, son amant. Car quand tout serait terminé, elle se donnerait la mort, afin que son premier amour puisse reposer en paix. Ainsi sa dette serait peut-être un peu payée. Mais il lui faudrait sûrement affronter une éternité de souffrance en enfer. Quelle perspective réjouissante. Lorsqu’une sonnerie vint hurler de toute sa puissance dans ses oreilles fermées à tout autre bruit, elle bondit de sa chaise, prête à se faufiler discrètement en dehors de la classe. Cependant une voix lui ordonna de rester, et c’est donc à regret que Jill traina les pieds jusqu’au domaine du professeur.


    Les élèves étaient sortis, sans même lui accorder un regard, trop contents de se passer d’elle. Bande de cons. Certes, elle n’était pas très joyeuse, ne leurs accordait que quelques mots, destinés souvent à les faire taire ou à les provoquer, mais ils auraient pu se montrer compatissants ! Mais non, ils étaient décidés à l’ignorer, elle !
    Jill marchait lentement, fourrant des papiers dans son sac. Elle était fortement mécontente. Deux heures de colle. Voilà qui lui pourrirait une fois de plus son mercredi après-midi. Dès qu’elle eut rangé- en vrac- ses affaires, la lycéenne bondit à l’extérieur de la classe et s’enfuit d’un pas vif. Enfin, elle était tranquille pour quelques heures. Plus qu’un jour de cours avant le week-end. Sa démarche se fit plus animale, alors qu’elle filait vers la sortie de l’établissement, saluant d’un sourire quelques élèves, qui lui répondaient toujours, une certaine nuance de respect sur le visage. Jill ne s’entendait qu’avec ceux de la meute, les seuls à comprendre son comportement qui semblait si taciturne de l’extérieur, alors qu’elle s’avérait plutôt bavarde lorsqu’on s’adressait à elle. Ses lèvres aimaient rire autant que proférer des moqueries. Au lieu d’être chaudement couverte, la Quileute était habillée d’une jupe noire, dont les plis s’arrêtaient bien au dessus des genoux, dévoilant ses longues jambes, protégées du vent par des collants sombres. Un polo gris, à manches longues, complétait la tenue, le col, ouvert, dévoilant la gorge pâle de la jeune fille. Des regards s’attardaient sur son corps, et un petit sourire en coin passa sur ses lèvres. Les garçons qui l’observaient ainsi auraient aimé faire partie de la meute. Mais sans doute n’auraient ils pas apprécié de partager les pensées tordues de l’alpha. Le vent joua un instant avec les cheveux châtains, se jouant des mèches rebelles. Le regard distant de Jill était posé au loin, sur un horizon qui n’appartenait qu’à elle.
    Il fallait qu’elle cesse de l’attendre, cela n’avait été qu’une nuit comme une autre, qui ne devait pas continuer dès que la lune se serait couchée. Songeuse, l’adolescente masquait pourtant bien sa déception. Elle cherchait du regard sa sœur jumelle, qu’on avait éloignée d’elle en lui attribuant une autre classe, lorsque quelque chose frappa son esprit. Une présence, non loin. Préoccupée par sa punition, Jill n’avait pas perçu l’odeur d’un de ses ennemis. Sa curiosité piquée à vif, elle accéléra encore le pas, et déboula sur le parking. Ses yeux balayèrent l’espace libre devant elle, lorsque qu’elle localisa l’intrus. Contre elle, venant de la percuter. Des bras l’entourèrent, et sa tête fut rapidement repoussée en arrière. Aussitôt, tout son corps se tendit. Personne ne pouvait oser assassiner un alpha, en plein milieu d’un territoire Quileute, entouré de loups-garous aux aguets. D’autant plus que le visiteur était seul.
    Ses yeux se tournèrent lentement vers le nouveau-venu. Sans s’attarder, dès qu’ils le reconnurent, ils se posèrent sur les adolescents, d’apparences normales, qui n’avaient rien raté de la scène. Quel crétin, ce vampire. C’était bien l’endroit ou apparaître. Si elle avait souhaité garder – dans la mesure du possible avec des loups lisant dans ses pensées- leur rencontre secrète, c’était fichu désormais. Lorsque les mains glacées touchèrent son crane, elle s’efforça de retenir l’animal qui se débattait dans ses entrailles, et se laissa faire, lorsqu’enfin il la redressa. Son menton qu’elle avait tourné vers la meute vint faire face au vampire. La colère qui menaçait de monter en elle, et de la rendre incontrôlable, s’éteignit dès qu’il parla. Le ton qu’il avait employé la laissa immobile. Finalement il était bien venu. Soupirante, elle soutint le regard de ciel, une lueur amusée flottant dans ses yeux qu’elle avait voulus agacés. Il avait tenu sa promesse, et cette pensée réjouit la louve. Mais, délaissant rapidement le contact visuel, elle se tourna vers ses compagnons. Il lui restait quelque chose à régler. Sensible à la rage qu’elle sentait poindre chez ses amis, prêts à égorger le vampire pour la tirer de ce qu’ils pensaient être un mauvais pas, Jill décida de sauver Edouard. Elle lui devait bien ça, et puis… Il serait bien moins intéressant mort et en lambeaux. Ses yeux heurtèrent les loups, tandis qu’elle agitait la main d’un geste nonchalant :

    - Partez. Tout va bien.

    Sa voix était empreinte de l’incroyable volonté alpha. Bien que sous forme humaine il soit plus aisé d’y résister, elle savait qu’ils n’attaqueraient pas le vampire. C’était ainsi. Puis, enfin, elle revint à Edouard, s’imprégnant toute entière de son visage, de l’aura qu’il dégageait. Tout chez lui, respirait la noirceur, la distance, et pourtant elle avait la sensation de l’avoir vu de plus près que bien des personnes. Comme s’il lui avait dévoilé, à elle et à personne d’autre, une facette de son âme, cachée jusque là. Ses yeux brillaient, et elle sut qu’il percevait le changement se déroulant en elle. Son cœur avait imperceptiblement accéléré ses battements. Elle avait chaud, comme à son habitude, mais d’une chaleur bien différente cette fois, agréable, et la poussant vers le sommeil. Aujourd’hui le vampire l’avait réellement surprise. Tout d’abord en venant jusque là. Puis, en l’accueillant ainsi, risquant de se faire tuer par les loups-garous. Pourtant elle ne pouvait pas lui reprocher cette imprudence, pas alors qu’il la fixait avec tant d’intensité. Les rubis caressèrent les yeux du soi-disant monstre, qui en cet instant blessait le cœur de Jill plus que son corps. Elle avait juré de ne jamais tomber sous l’emprise d’une quelconque passion. Elle ne le voulait plus. Mais déjà, l’histoire avait dépassé le stade de simple attirance. Ou même, pour Jill, de désir, bien qu’elle refusât de le voir. Sans la moindre gêne, la louve avança son visage un peu plus près, jusqu’à sentir la proximité des lèvres d’Edouard, et son souffle froid. Leurs respirations elles-mêmes différaient. Alors qu’elle respirait pour vivre, ne le lui faisait que par habitude. Enfin, leurs souffles qui se mêlaient étaient comme deux bourrasques s’affrontant, l’une pour la chaleur, l’autre pour la glace. Non loin, elle savait que certains de ses amis observaient encore la scène. Désireuse de choquer un peu plus, elle fit mine de basculer sur ses jambes, et, alors qu’elle aurait pu l’embrasser, déposer sa bouche contre la sienne, elle détourna prestement la tête, faisant comme si rien ne s’était passé.

    - Tu choisis toujours le bon moment pour apparaître, Edouard.

    Il n’y avait dans sa voix aucune trace de reproche. Son ton était banal, faisant une simple constatation. La première fois elle était sous sa forme de louve, puis s’était transformée, étant nue devant ses yeux lorsqu’il était sorti de l’ombre. Aujourd’hui il la visitait à son lycée, alors qu’elle était entourée de loups-garous, les encourageant presque à s’énerver. Pourtant si un seul loup se transformait en public, leur anonymat risquait de souffrir, et elle n’aurait même pas besoin de punir sévèrement le membre coupable pour son manque de contrôle. L’agitation qui résulterait de sa transformation serait pire que tout. Le visage de l’alpha respirait l’amusement, pour changer de son habituel air absent. Ou agressif.
    Alors qu’elle aurait aimé s’échapper avec lui, oubliant une fois de plus ses convictions pour se laisser aller aux sentiments interdits, Jill décida de ne pas bouger, imposant ainsi la présence de ses gardes du corps loups. Ils allaient lui en vouloir plus tard. Peut-être craignaient-ils de la perdre comme ils avaient perdu leur premier meneur. Son frère. Tentant d’oublier que ce dernier avait été tué par la race d’Edouard, l’adolescente regarda fixement le vampire. Aujourd’hui, tout se passait sur un terrain différent. Son territoire, pas celui du suceur de sang. Elle était en sécurité. Et s’en fichait royalement, n’ayant jamais eu peur du danger.
    Mais rien ne serait réellement différent. Hormis ses propres sentiments.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyLun 2 Mar - 19:22

    Edouard, s'immobilisa, ressentant de tout son être des émotions contradictoires. Oui, il voulait se pencher, créer ce baiser qui planait autour de lui. Mais il aimait tant se faire barrière, à rester là, à apprécier le peu et le beaucoup que lui offrait la louve … Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il entendait autant que sentait la présence des loups. Ils étaient là, prêts à se battre, mais le pouvoir de l’Alpha les faisaient reculer. Ou plutôt, il les plongeait dans un doute infernal et ostensible. Jill s’en rendait-elle compte ? Il n’était rien, alors ? Mais avant qu’il ait pu penser, ou au contraire abandonner et s’approcher d’elle, quitte à se faire tuer dans la seconde qui suivait, elle brisa leur lien. Elle se retira, brutalement, le faisant chanceler de l’intérieur. Il faillit ouvrir les bras pour la rattraper, puisqu’elle avait apparemment trébuché, mais se rendit compte de son erreur. Elle jouait avec lui. Détraquait son esprit déjà depuis leur dernière rencontrer, et maintenant elle se jouait de lui en … l’envoûtant ? Oui. Car ses yeux s’étaient rouvert, d’un bleu pur et étincelant, et fixaient les siens, brillant, sublimes, uniques en bien des points. Il lui semblait qu'ils ... qu'ils étaient, durant cet instant, à lui. Qu'ils lui appartenaient, qu'ils avaient été créés dans le seul but de lui plaire. Mais il chassa ces pensées de son esprit. Parce qu'ici, il était chez elle. Et de cette manière, il se sentait plus étranger que jamais. Comment pouvait-il songer à quelque chose, à la revoir, encore et encore, alors qu'elle était ... une louve ? Et que tous les opposaient... ? Il soupira. Depuis quelques jours, il avait été incapable de réfléchir. Il avait remit en question son monde, son existence, réfléchissait à ce qu'il avait fait. Pourquoi, maintenant qu'il était près d'elle, tout allait mieux ? Il lui était aisé de comprendre que la tendre l'avait étreinte, tout comme il avait gardé le corps de Jill plaqué contre le sien, après l'avoir ... rattrapée ? Sauvée ? Aucun mot n'était assez expressif. Pour sortir de sa torpeur et au passage narguer quelques sbires de la Meute, il se baissa, pour refaire son lacet. Ses mains le faisaient lentement, doucement, presque trop. Mais la jeune fille l'avait dit : il n'était rien. Un rien survenu au milieu d'une agitation habituelle. Quelques-uns uns n'auraient pas été d'accord, mais ils devaient se plier. Ils n'avaient pas le choix, comme le vampire sentait, contre toute raison, des sentiments naître en lui un peu trop vite.
    Incapable de résister plus longtemps à se sentir loin d'elle, comme ça avait le cas ces derniers jours comme ces dernières nuits, il releva les yeux. Mais il se ravisa rapidement, étouffant un rire. C'était bien le genre de situation ou les filles giflaient les garçons. Enfin, c'était ce qu'il pensait. Ses relations étant lointaines et généralement peu communes, ainsi que son adolescence ayant été soumise aux ébats de vampire nouveau-né, il n'y connaissait que trop peu de choses. Jetant un regard vers sa gauche, entreprenant de lasser sa chaussure droite, il remarqua un regard haineux dirigé vers sa noble personne. Ce loup-garou était grand, sa peau dorée faisait ressortir ses deux yeux noirs, ses vêtements classiques ne masquaient pas sa musculature impressionnante. Et Edouard sentit une vague de dégoût - peut-être mêlée à une once de jalousie - monter dans sa gorge. Il se croyait supérieur à lui, peut-être ? Il lui sourit de toute ses dents lorsque - enfin - leurs regards se croisèrent. Il était loin d'imaginer qu'il avait en face de lui un humain surdoué et un vampire dangereux. Son apparence, dont sa jeunesse ressortait toujours, l'innocence de ses traits encore présente sous ses airs sombres, presque dégingandée, son corps étant fin et grand, autant que ses vêtements noirs qui cachaient en partie les angles saillants de ses muscles, n'était qu'une façade bien imaginée. Mais cette apparence, si parfaite sit-elle pour dissimuler le rôle qu'il avait à Forks et surtout au Clan de l'Etoile, lui était imposée. Il n'avait pas eu le choix. Se trouvait-il beau ? Peut-être. Il ne se regardait pas souvent dans un miroir, évitait les flaques d'eau ... Avait-il peur de percer son propre regard translucide ? Avait-il peur d'y reconnaître ce qu'il s'efforçait de ne pas être ? Finalement, il se releva. Son bras effleura celui de sa compagne et l'irrésistible envie de saisir sa main l'engloba. Pourtant il se contenta de sourire sans joie, jaugeant ses formes parfaites. Elle était habillée, cette fois. Une fois de plus, il faillit rire. Et une fois de plus, il eut envie de la ramener vers lui et de l'enlacer. Pourquoi était-il incapable de résister plus de ... quelques secondes ? Si son désir était vacillant la veille, il en avait mal à la tête aujourd'hui. Il n'était pas habitué à ressentir de si fortes sensations. Et d'un côté, il se sentait perdu, comme un enfant abandonné, ou une proie cherchant en vain à échapper à son assaillant. Pour une fois, il se sentait traqué et non traqueur.

    « Je pensais être plus qu'un " rien ". »

    Sa voix était un peu froide, mais sarcastique en tout point. Il était bien trop heureux, inconsciemment, qu'elle ne l'ait pas rejetée ou qu'elle ait ordonné qu'on le tue sur-le-champ, qu'il bouillonnait de jouer avec ses sentiments. Car son cœur battait plus vite, impossible de le manquer. Il pointa d'ailleurs son doigt - ou ce qui lui était possible pour déplier son bras, la distance le séparant de la louve excessivement inexistante - dessus, effleurant le tissu gris de son haut.

    « Mais après tout, je ne viens que pour kidnapper l'Alpha de la Meute. »

    Un murmure. Mais un murmure qu'un vampire tout comme un loup-garou pouvait discerner, à travers le brouhaha et l'agitation du lycée. Il n’avait en fait aucune idée de ce qu’il comptait désormais faire, mais libre à Jill de continuer à jouer avec lui. Libre à Jill de le détruire si c’était ce qu’elle désirait. Son visage reprit un air plus sérieux. La vie de la jeune femme lui paraissait plus importante que la sienne, à cette heure-ci. Entendre son cœur battre, sentir son souffle se mêler au sien, effleurer la chaleur de sa peau, pouvoir entendre sa voix trancher l’air qui les entourait, comme une bulle d’intimité. Ca, c’était important. Ca, c’était une raison de vivre.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyMer 4 Mar - 0:00

  • La bourrasque se faisait vent glacé. Et les yeux de Jill se durcirent, cependant qu’un sourire s’étendait sur ses lèvres, factice, comme la soi-disant colère qui illuminait son visage. L’alpha cessait de se croire morte quand Edouard était là. Paradoxalement, elle avait l’impression d’être à l’agonie quand elle devait se retenir, garder ses distances, alors qu’il était là devant elle. Il pensait ne pas être rien. Pour elle. S’il avait raison, elle ne comptait pas lui apprendre.
    Aussi elle se contenta d’un air légèrement méprisant, tandis que son corps brûlait d’envie de redécouvrir celui d’Edouard. Son sourire moqueur s’accentua quand elle pressa légèrement ses courbes contre le torse sculptural du vampire. Puis, reculant, elle s’immergea toute entière dans les yeux du soi-disant jeune homme. Son visage avait beau paraître froid, la colère plisser ses traits et la moquerie se glisser dans son sourire, ses yeux eux, flamboyaient d’une douceur toute neuve. Son odeur avait beau lui brûler la gorge, sa peau être trop froide pour ne pas la consumer, qu’il soit ou non un meurtrier, elle s’en fichait en cet instant. Chaque fois qu’il était là devant elle, elle oubliait presque à quel point elle était sensée le haïr, pour se laisser aller à la débauche, jouant avec lui comme il se riait d’elle. Pourtant même ainsi à la merci de son désir, sa maîtrise d’elle-même, acquise avec le temps, lui permettait de rester à peu près stoïque, et de ne céder que rarement. Elle préférait s’amuser, lui promettant tout pour ensuite tout lui reprendre. Mais il faisait sur elle le même effet, s’approchant avant de reculer.
    Ouvrant à peine les lèvres, elle laissa sa phrase glisser dans un murmure :

    « Peut-être as-tu été un peu présomptueux. »

    C’était sans doute vexant. Mais elle n’aimait pas que l’on lise en elle. Et pourtant cela avait lieu très souvent au sein de la meute. Il avait sous-entendu qu’il comptait à ses yeux. Et en cet instant elle ne voulait pas l’admettre. Cela aurait été contre cette haine viscérale. Contre cette douleur qui la prenait quand elle se souvenait de ce dont il s’abreuvait. Ceux de son clan avait vu le sang de son frère. D’Aaron. Et dans les rêves de Jill, depuis la rencontre, ce n’était plus un suceur de sang comme les autres qui assassinait son frère tant chéri, mais ce jeune homme aux traits parfaits et au jeu si habile. La jeune fille caressa furtivement les doigts froids du vampire, frissonnant du contact que lui offraient la peau glaciale. Puis elle détourna les yeux, afin que les sentiments brûlants qui se lisaient dans son regard soient hors de portée du vampire.

    « Ou peut-être pas. »

    Les derniers mots n’avaient pas encore finis de résonner dans ses oreilles. Son sourire s’éteignit, réapparaissant dans ses yeux. Il provoquait, encore et toujours, comme elle aimait elle-même le faire. Non loin, elle devinait les loups-garous se tendant, prêts à intervenir.
    Préférant ne pas croiser leurs regards, de peur d’y lire des reproches dont elle n’avait que faire, l’Alpha leva brusquement les yeux vers Edouard, tentant d’afficher une expression apeurée, ou même peinée. Mais le rire qui dansait dans ses rubis rendait la chose moins plausible.

    « Oh, un nouveau candidat pour m’enlever ? Quand viendra donc le prince qui…»

    Elle retint sa phrase. Ce qu’elle allait dire pouvait s’avérer décisif. Il suffisait qu’elle dise les bons mots, et peut-être pourraient-ils abandonner derrière eux les Quileutes méfiants. Un instant elle les plaignit ; il devait craindre de perdre leur meneuse. Mais peu importait, elle se ferait bien pardonner. Mais que ferait donc son véritable prince ? Le prince viendrait il la sauver ? SON prince charmant, celui qui lui était destiné, l’empêcherait il de venir avec le vampire ? Non. En cet instant le prince était de ténèbres et elle …

    « ...Me demandera simplement de m’enfuir avec lui ? »

    …Mourait d’envie de quitter le présent pour lui. Laisser les craintes et la guerre, la vengeance et la douleur. Le pardon qui ne viendrait pas. Les conflits et la méfiance. Les cauchemars qui la tourmentaient. Puis, prenant conscience d’une chose étrange, elle baissa les yeux vers les doigts qui touchaient le haut de son polo gris. Perplexe, elle esquissa cependant un sourire. Entre eux il y avait toujours le contact. Chaque fois ils reculaient et pourtant leurs corps ne cessaient de revenir l’un contre l’autre. Leurs doigts se serraient, leurs mains s’effleuraient, leurs corps se pressaient. Et parfois, leurs lèvres se rapprochaient. Sans jamais réellement se joindre. Pour l’instant. Mais accepterait-il de partir d’ici ? Il était capable de préférer continuer à narguer les loups, leurs faisant craindre le pire sans pourtant même essayer d’attenter à la vie de la louve.

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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyMer 4 Mar - 21:38

    Le vampire perdit quelques instants son air amusé. S'il ne prêta pas attention à ses premières paroles, les secondes le déconcertèrent. Que Jill brûle d'une envie aussi étrange l'étonnait. Ou plutôt, cela l'étonnait qu'après avoir joué avec lui elle veule le détruire. Car ces quelques mots le blessèrent bien plus que les premiers, qui étaient pourtant fait pour. Il ferma les yeux tandis que ses muscles se tendaient sous ses vêtements sombres. Il retira ses mains, dont l'une était pointée sur son cœur et l'autre qui s'était instinctivement tendue vers la jeune femme lorsqu'elle l'avait effleurée et croisa les bras sur son torse. Elle attendait un prince, un prince charmant sans doute ... Mais elle avait en face d'elle une toute autre espèce d'homme. Peut-être était-elle finalement capable de mieux contrôler ses sentiments que lui. Peut-être finalement n'était-il qu'une proie dans un filet d'araignée bien tissé. Un de plus à tuer, un de plus sur sa liste. Il ferma les yeux. Pourtant, les battements affolés de son cœur témoignaient du contraire. Avait-elle peur ? A cette idée, inconsciemment, il fit un pas en arrière. Ç’aurait été logique. Mais ... Il ne voulait pas. Cette fois-ci, il ne voulait pas construire sa relation sur la peur ou par obligation. Ce ne serait jamais comme avec les autres vampires. Certains à qui il cachait bien son identité, qui le méprisaient le plus souvent, et d'autre, comme Lucy, qui le connaissait sous une autre forme. Encore une personnalité dissimulée à l'Alpha. Mais si Lucy le craignait, il était incapable de ne pas l'apprécier. Il ne pouvait refuser d'admettre qu'elle lui plaisait. Tout comme sa sœur. Eux deux avaient-ils une relation trop poussée ? Un sourire s'étira sur ses lèvres. Il détourna cependant la tête, devinant que le regard de Jill était rivé sur lui. Violett. Son ultime création, la première, un vampire tout à fait hors du commun. Elle lui avait offert plus qu'il ne l'aurait jamais espéré, il y avait longtemps. Il se souvenait parfaitement, sans l'influence de son pouvoir, de la sensation sans pareille qui l'avait étreinte en une seconde. Lorsqu'il avait lentement enfoncés ses crocs dans sa peau douce, lorsqu'il avait goûté pour la toute première fois à son propre sang. Au lieu de se perdre dans ses entrailles inhumaines et mortes, il s'était mêlé au sien, le faisant presque redevenir humain. Du sang - le sien - avait coulé dans ses veines, jusqu'à remonté à son esprit, brisant alors la barrière physique qu'il avait avec sa compagne. Cette fois, il n'avait fait qu'un avec sa proie. Cette fois, il avait sentit son cœur se fendre sous le poids de la culpabilité. Et, il ne savait encore comment, il s'était retiré, retenant d'un bras le corps de la fille qu'il était allait s'effondrer sur le sol sombre de la forêt. Il l'avait regardée, cette tendresse qu'il ressentait aujourd'hui pour la louve tiraillant son corps et berçant ses yeux.
    Il rouvrit brusquement les yeux et les planta dans ses ceux de ... de qui ? Comment pouvait-il la qualifier ? Sa nouvelle amie ? Son ennemie ultime ? La fille qui lui plaisait ? Ou plus que ça ? Ou ... rien ? Un substitut de sa conscience, une infime partie de ce qu'il était capable d'éprouver pour quelqu'un. Alors comme ça, elle attendait qu'un prince vienne la chercher ? Ce n'était pas lui. Ce simple le mot, qui l'avait tant ébranlé quelques minutes plus tôt, le dégoûtait à présent. Il n'allait pas lui faire le plaisir de s'agenouiller et de lui faire le plaisir de le suivre. Quoi qu'il en aurait été capable. Plutôt que d'obéir à la tendre créature qui jouait avec lui comme un habile marionnettiste, il s'avança de nouveau vers elle. La tristesse de ses traits disparue. Mais sa joie et sa moquerie ne réapparurent pas pour autant, sous sa volonté. Il n'avait même plus envie de lui sourire, simplement de la toucher. Il avait envie, une fois de plus, que son corps se heurte au sien, qu'elle le brûle. Encore plus, et sur toutes les infimes parcelles de son être s'il le fallait. Envie de plonger sa main dans ses cheveux et d'une fois pour toute l'embrasser. Qu'ils soient entourés de loups ne le dérangeait pas. D'ailleurs, il n'y avait pas qu'eux. S'il avait perdu la notion du temps, il était encore capable de remarquer qu'ils étaient loin d'être seuls, des adolescents traînant encore ça et là. Utilisant la vitesse qui lui était propre, tout son corps se mouvant avec une incroyable facilité, il les ignora. Il se rapprocha de Jill, l'expression grave et sérieuse. Presque sinistre. Penserait-elle qu'il avait finalement abandonné toute pensée de désir voire d'amour pour elle ? Allez savoir. Ça ne le préoccupait pas. Elle était si proche de lui, à quelques centimètres, sa gorge largement à sa portée ... Mais Edouard passa un bras autour de ses épaules, l'autre s'attardant à la limite de sa jupe. Une légère pression et elle serait transportée dans ses bras, comme la princesse qu'elle voulait être. Mais c'était son tortionnaire qui venait la chercher.

    « Me permettez-vous, Dame Jill ? »

    Il n'attendit pas sa réponse. Il ne lança même pas un regard à ses ennemis, probablement estomaqués. Qu'importe leurs réactions. C'était le moindre de ses soucis. Il sentit à travers ses collants la chaleur de Jill, mais aussi celle qui commençait à dévorer son ventre, le tordant, lui criant qu'il aurait du partir pour ne pas succomber à des sentiments ardents et inconnus - à ce point-là - pour lui. Pourtant, si ses doigts caressaient la nuque de la jeune femme et que sa poitrine frôlait son pull, il s'élança sans y prêter attention avec brio. Oui, il quitta ce lui qui lui donnait mal à la tête, emportant avec lui une louve qui aurait très bien pu faire le trajet seule. Il ne put se retenir de sourire, cette fois. Peut-être aurait-il du provoquer cet événement, pour la revoir nue ? Il se glissa dans la forêt qui bordait la route menant au lycée de la réserve sans vraiment regarde en face de lui. Car ses yeux s'étaient dirigés vers le visage de Jill, blottit contre lui. Il simula une longue inspiration, résistant aux envies qui le consumaient. Où allaient-ils ? Où voulait-elle aller ? Il n'en avait aucune idée. S'arrachant à sa contemplation, il reporta son attention aux paysages qui défilaient à une vitesse ahurissante. Il se surprenait lui-même, à vrai dire. Depuis combien de temps n'avait-il pas prit autant de plaisir à courir ? Depuis combien de temps, simplement, n'avait-il pas prit autant de plaisir à vivre, à se mêler à l'existence humaine ?
    Le vampire soupira. Ralentissant légèrement, il se demanda pour la première fois si les loups égalaient les vampires à la course. S'il aimait les observer de loin, les traquer jusqu'à leurs habitations, au fond, il savait peu de choses sur eux. Il aurait été dans la possibilité de le demander à sa compagne, mais des questions sur les aptitudes et le mode de vie de ceux de son espèce lui paraissait peu habile. Il se dirigea vers la plage, qui était toute proche. Il n'avait pas le droit d'y être, habituellement. Il ne connaissait pas vraiment les terres où il se trouvait, le traité de paix ayant été crée bien avant sa naissance ... Quel âge avait le plus vieux des vampires ? En pensant à eux, une idée frappa l'ancien adolescent. Combien voulaient la mort des loups, la mort de l'Alpha ?
    Trébuchant contre toute attente à la rencontre du sable, il plaqua Jill contre lui plutôt que de la balancer dans la texture pâteuse. Que ... ? Il serra les dents. Pourquoi cette simple pensée l'avait déstabilisé ? Comme si une voix intérieure lui avait lancé la réponse avec méprit, il soupira. Le sol avait finit de se dérober sous eux et il sentait le corps de Jill au dessus de lui. Il le savait. Il était en train de ... de ... Il rouvrit les yeux. De tomber amoureux.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyVen 6 Mar - 1:03

  • Elle restait interdite, regardant les sombres émotions qui défilaient sur son visage fermé. Il avait reculé, et depuis elle restait silencieuse. Elle l’avait blessé. Depuis le début elle faisait fausse route. Cette relation ne soignait pas sa douleur, elle se contentait de l’anesthésier pour creuser un peu plus la plaie. Et lorsqu’elle s’éveillerait, alors elle souffrirait. En se cachant sous des semi-vérités et en jouant avec des sentiments peu innocents, elle trichait. Se voilant la réalité. Car que ressentait-elle réellement pour le vampire ? Jill aurait aimé pouvoir affirmer que ce n’était que du désir. En soi-même, cela aurait suffi à la rendre honteuse. Mais elle commençait à comprendre que c’était plus que cela, et que le futur serait bien plus douloureux encore. Puisque quelque chose restait caché du coté du vampire. Lui pouvait lire en elle, il savait ce qu’elle était. Elle ne savait rien de lui et du rôle qu’il jouait chez les tueurs.
    Puis, il posa une question, ses mains frôlant son corps. Jill n’eut même pas le temps de comprendre ce qu’il avait demandé, que déjà ses pieds décollaient du sol. Ses yeux rubis captèrent un regard canin effrayé. Des iris noirs qui se plantaient dans les siennes, hésitantes. Un vague sourire désolé passa sur son visage, avant qu’Edouard ne file. Oui c’était bien le mot. Le paysage resta pourtant à peu près net aux yeux de la Quileute. Cependant, elle aurait préféré le voir de ses yeux de louve. Ainsi sans doute aurait il été plus beau encore. Lorsqu’ils arrivèrent sur la plage, Jill ferma légèrement les yeux. L’eau grondait au loin, sûrement glaciale en cet hiver. Bien que la saison froide ait commencé sa lente agonie, le printemps semblait hésiter à se montrer. Le vent souffla, caressant de son étreinte langoureuse les cheveux de la jeune fille, qui oublia un instant la situation dans laquelle elle était. Puis une chute la fit rouvrir brusquement les yeux. Ses rubis tombèrent sur des saphirs, et elle constata qu’elle était sur Edouard, tandis que lui gisait dans le sable. Muette, elle plongea simplement dans son regard, et d’une main vaguement hésitante, se tendit vers sa joue. D’un doigt, elle effleura la peau parfaite du vampire dont elle ne pouvait toujours pas déchiffrer l’impénétrable expression. Le regard énigmatique de Jill laissa échapper une lueur d’émotion alors que ses doigts entraient en contact avec la peau glaciale. Comme si elle s’était brûlé, la jeune femme recroquevilla aussitôt ses doigts fins, et détournant le regard à regret, elle décida de libérer Edouard d’un poids dont il aurait pourtant pu se débarrasser lui-même. Se relevant, son regard incandescent se posa sur l’eau qui grondait au loin, l’appelant avec force. Ses mains descendirent aussitôt jusqu’à ses hanches, et rapidement ses doigts firent glisser la jupe, puis les collants sombres. Ses jambes auraient du frissonner au contact du vent d’hiver, pourtant elle resta stoïque, et s’attaqua à son haut, agrippant le tissus au niveau des épaules. Ses sous-vêtements étaient de la couleur de ses yeux, et elle n’envisagea même pas de se cacher d’Edouard. Il avait vu pire. Ou mieux, selon les points de vue. Puis, paisiblement, elle se dirigea vers les vagues bleuâtres. L’eau s’enroula alors autour de ses chevilles, et cette fois un frisson agita tout son dos. Il faisait froid, même pour une louve. Pourtant, elle s’avança un peu plus, jusqu’à ce que l’eau engloutisse son corps jusqu’à ses épaules dorées. Rejetant la tête en arrière, elle laissa la mer lui parler, l’apaisant, calmant ses peurs et ses hontes. Réveillant sa douleur afin qu’elle cesse de s’approfondir. Et quelques instants passèrent ainsi, sans qu’elle ne daigne regarder vers l’arrière. Vers le passé. Vers son chagrin. Son dilemme le plus intense. Mais elle finit par s’y résoudre, et tourna lentement la tête vers celui qu’elle aurait voulu être prince. Car si son cœur avait un jour été forcé aux sentiments, elle aurait souhaité que cette fois il choisisse la bonne personne. Mais visiblement, elle n’avait pas gagné au jeu.

    « Dommage… »

    Un mot qui s’offrit à la mer et au vent. Puis, Jill fit demi-tour, les vagues roucoulant autour d’elle, tentant de l’emporter au loin, Mais elle revint à la plage, foulant le sable de ses pieds humides. Enfin elle s’arrêta devant lui. L’air neutre, elle prit la parole :

    « Viens. »


    [ court mais bon . ]
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptySam 14 Mar - 13:38


    THREE DAYS GRACE – I HATE EVERYTHING ABOUT YOU.

    C'est vrai, il aurait pu s'en débarrasser lui-même. Il aurait pu, violemment comme doucement, écarter le corps de Jill du sien, se détachant de cette odeur, de ces yeux, et du reste. Mais il ne bougea pas, sentant la main de la louve l'effleurer. Mais son regard restait fermé, il était distant, ailleurs. Si les paroles de la jeune femme n'avaient pas été destinées à le contrarier, il y songeait pourtant encore. Comment pouvait-elle lui accorder sa confiance ? Comment pouvait-elle rester là, sur lui, son corps brûlant du sien ? Mais alors qu'il s'apprêtait à parler, à lui dire quelque chose, elle se leva. Un étrange sentiment s'empara de lui, mêlé au regret et à la satisfaction. Il était tombé ... Elle l'avait fait tomber. Jamais il n'avait eu ce genre de réaction, jamais il ne s'était sentit si mal. Après tout, ils étaient incapable d'oublier un instant leur espèce, leur race, leur différence, qu'importe le nom. Tout du moins jusqu'à maintenant. Edouard était un vampire, réputé pour son immortalité et ses capacités physiques. Quoi que, le mot n'était pas exact, compte tenu que leur corps était mort. Il esquissa un sourire sans joie en restant sur le sable. Ce qui n'était pas totalement vrai non plus, puisqu'il était capable de ressentir du désir, et, il le savait, du plaisir. Lentement, il remarqua que Jill se dirigeait vers la mer elle-même. Mais sans totalement le voir, il fixa sa silhouette, presque lointaine. Voilà. Elle était partit. De nouveau, un sentiment incompréhensible s'empara de lui. Un vide qui lui creusait le ventre, irascible, qui le figeait sur le sable, l’empêchant de bouger comme de réfléchir correctement. Pourtant, de sa vision floue à l’instant, il la voyait encore, s’immerger dans cette mer d’horreurs. Oui, d’horreurs. Car si lui était capable de s’y perdre et de ne jamais se fatiguer, ce n’était pas le cas de la louve. Depuis toujours, tout du moins, héritage de sa vie d’humain, Edouard n’aimait pas l’eau. Une des choses les plus agréables que lui avait apportée la vie de vampire : s’en éloigner. Il n’avait jamais besoin de se laver, jamais il ne transpirait, ou quoi que ce soit. Et la seule plage des environs était celle-ci, qui lui était interdite. Alors, même s’il se maîtrisait, il n’aimait pas la laisser là-bas, seule. Quoi qu’elle devait savoir nager, et qu’après tous les chiens comme les loups étaient des animaux tout à fait capable de rejoindre la rive, mais ... Il se redressa, replia les genoux contre son corps et passa ses mains sur son visage, ses doigts entremêlant ses cheveux fins. Mais à quoi pensait-il, à la fin ?! Il n’était pas son petit ami, ou son frère, ou autre chose ! Il était d’abord son ennemi, son contraire, son mauvais coté, peut-être ... Se concentrant sur sa respiration, Edouard sentit sa poitrine se soulever régulièrement. Doucement, presque avec grâce. Voilà. Il devait rester calme, surtout en sa présence. Quoi qu’ils en pensent, ils se retrouveraient bien un jour à se battre, ou alors à ... Une pensée effleura le jeune homme, qu’il s’empressa de chasser. Il n’avait pas le droit de faire ça, pas une deuxième fois. La première lui avait prit la vie, la lui rendant sous une nouvelle forme, mais il ne devait pas recommencer. Sacrifier. Se sacrifier. C’était tout simplement ... inimaginable.
    Puis elle lui parla, le ramena à la réalité. Elle était si ... silencieuse ! Il releva la tête vers elle, les yeux écarquillés. Certes, elle était un loup-garou, c’était donc tout à fait faisable. Mais ... Lui ! Lui dont les sens étaient si affutés, lui dont les yeux ou les oreilles percevaient tout, lui qui – habituellement – prenait les autres à leur propre jeu ... Il grimaça et se renfrogna. Tant à cause de ce qu’elle venait de lui demander et de son approche qu’il avait ignorée. Jill n’était qu’une louve ... Jill était l’Alpha. Etait-ce différent pour lui ? Finalement, y avait-il chez elle une menace qu’il s’efforçait d’ignorer ? Levant les yeux vers les siens, pour rencontrer son regard, il se ravisa au dernier moment, boudeur. Elle le lui avait demandé comme un ordre, alors qu’il n’en recevait jamais. Les seuls, et encore, qu’on lui avait jamais adressés avaient été prononcés par sa sœur. A l’époque, il avait obéit, plus par bon sens que par soumission. Edouard ne se souvenait pas avoir un jour obéit sans attendre quelque chose en retour, ou préparant sa ... revanche ? On peut dire ça comme cela. Et tandis que des « prêté pour un rendu » fusaient dans ses pensées et chatouillaient ses lèvres, il se releva, excessivement lentement, s’appuyant sur son bras droit. Peut-être pour marquer son hésitation, ou alors pour éloigner de plus en plus le moment ou il devrait ... Ses yeux quittèrent le cou de son interlocutrice pour se plonger dans la mer, glaciale, juste derrière. Il cru que son corps allait l’abandonner, se mettant à trembler intérieurement. Il était presque debout lorsqu’il recula d’un pas et retomba d’un geste calculé – cette fois – sur le sol. Il ferma les yeux et serra les dents.

    « Je ... »

    Son propre visage était dirigé vers le sol, vers ce sable, vers ce qui l’attirait tant. La terre ferme. Soupirant un instant, il reprit sa position de départ, jambes rempliées contre son torse, fleurant son gilet sans manche en coton. Mais son regard se planta dans celui de celle dont il ne pouvait se détacher si longtemps, alors que son cœur commençait déjà à se tordre de cette absence.

    « Je n’aime pas l’eau. »

    Oui, une façon bien atténuée de dire qu’il en avait peur. Il se mordit la lèvre, l’air implorant. Mais le rouge des yeux de Jill le brûla. Il avait à la fois envie de la rejoindre et de s’enfuir loin d’ici. Il savait presque déjà qu’il ne résisterait pas bien longtemps ...

    [ Pas super long non plus, excuse moi. Ton absence absorbe mon inspiration <'3. ]
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyVen 20 Mar - 0:45

  • WHY DO I LOVE YOU ?

    Elle haussa un sourcil, totalement déconcertée. Jill ne sachant que faire, resta un instant immobile, observant le vampire assis sur le sable froid, lui avouant implicitement qu’il craignait l’eau. Un instant l’image d’un félin s’imposa à ses yeux. Dangereux prédateur refusant pourtant de tremper sa fourrure. Certes, le vampire était aussi souple qu’un félin, et pourtant il restait un dérivé de l’humain. Et non pas un animal poilu. Et elle-même n’était pas zoophile. Plutôt monstrophile. Oui elle inventait des mots en plus de cela. Désespérée par son état d’esprit insouciant, alors que la situation était loin d’être normale, Jill secoua légèrement la tête, et ses rubis se détachèrent un instant d’Edouard. La mer l’appelait, l’invitant à noyer ses soucis, ses contraintes. Ses peines. Pour un instant. Car les vagues demanderaient plus. Plus que ce qu’elle pouvait abandonner. C’était toujours ainsi. On demande un peu, puis on supplie pour tout avoir. Et il faut que l’autre refuse, vous laissant furieux. Incroyablement rapidement, l’Alpha tourna le menton, revenant vers le vampire, et se laissa tomber à genoux tout près de lui. S’appuyant sur une main, elle avança, presque animale à nouveau, vers ce garçon qui l’attirait tant, au-delà du naturel. Au dehors des mœurs des humains. Uni à elle par cette différence. Et pourtant pire des ennemis. Son autre main trouva naturellement sa place sur la peau froide d’Edouard, enserrant ses doigts glacials. Et, en s’efforçant de ne pas tiquer au contact, si affreux, à ce froid qui lui emplissait le cœur de répulsion, elle tenta de happer son regard.

    « Tu es sensé ne pas m’aimer non plus. Je suis sensée te haïr. Pourtant, nous sommes-là ensemble. Alors viens. »


    Pourquoi avait elle cru nécessaire de comparer leur relation ? Ils étaient sensés se haïr, c’était bien vrai. Et elle le détestait bel et bien. Pourtant elle ne parvenait plus à nier désir et attirance. En revanche, elle réussissait à rester aveugle à l’amour. Et cela lui suffisait pour l’instant. Il fallait qu’il vienne. Elle ne savait pas réellement pourquoi, mais elle ne voulait pas retourner là bas au risque de se perdre sans lui. Quitte à oublier un instant, alors elle voulait oublier avec lui. Pas un instant elle ne prit conscience qu’elle était en sous-vêtements, à genoux devant un homme. L’alpha ne se sentait jamais inférieure, surtout pas à l’un de ses ennemis. Peu importait que l’ennemi en question ne parvienne à la bouleverser d’un seul mot, d’un unique geste. Il restait une proie potentielle. Sous une soudaine inspiration, elle laissa sa main s’envoler comme un oiseau, et elle se rapprocha un peu plus encore d’Edouard, ses genoux effleurant à peine le sable. Un instant, elle le détailla. Pour atteindre son but elle allait devoir être plus proche de lui. Toujours plus. Basculant son poids vers l’avant, elle se colla presque contre les jambes du vampire, et ses mains partirent à la rencontre du corps parfait. Préférant ne même pas se représenter à ce que penserait quelqu’un qui passerait par là, en la voyant à demi-nue, contre son pire ennemi, ses doigts agiles se glissant sous le cardigan noir… Non, en effet il fallait vraiment mieux ne pas y songer. Fermement, elle s’interdit d’imaginer les conséquences de son acte, et elle fit passer le vêtement au dessus de la tête d’Edouard, parvenant à ne pas perdre son équilibre. Ce qui aurait eu pour résultat … enfin vous imaginez bien. Un peu plus hésitante cette fois, elle leva brièvement les yeux vers le jeune homme. Avant de rebaisser le menton, se concentrant sur sa tâche. Toujours penchée vers l’avant, ses doigts agiles effleurèrent le col de la chemise, défaisant le premier bouton. Continuant sur sa lancée, elle laissa ses mains s’activer, et descendre le long du torse marmoréen, qui se dévoilait un peu plus au fur et à mesure que le tissu bleu ciel s’ouvrait. Si elle n’avait pas pu garder un contrôle aussi parfait sur son corps, elle savait qu’elle aurait tremblé. Car elle n’aimait pas cette position. Trop… troublante. Lorsqu’elle eut enfin ouvert tout le vêtement, elle détourna rapidement les yeux, afin de ne pas entretenir les soupçons du vampire. Que pensait-il en cet instant ? Elle aurait réellement aimé le savoir. Ses mains firent glisser la chemise sur le dos lisse d’Edouard. Un instant elle dut saisir un poignet du jeune homme pour le débarrasser d’une manche. Puis elle recula le poids de son corps, se laissant à nouveau tomber à genoux. Enfin, elle releva la tête vers lui. Et ses yeux s’apaisèrent.

    « S’il te plaît. »

    Au moins fais le pour moi.

    C’était une pensée incongrue. Comment pouvait-elle lui demander de faire quelque chose pour une ennemie ? Mais après tout, étaient-ils réellement ennemis quand ils partageaient ce genre de moment ? Des ennemis se troublaient ils au contact de l’autre ? Des ennemis esquissaient ils un baiser ? Non… Vraiment ? Ils jouaient ensemble. Ils jouaient, et pourtant elle prenait cela au sérieux. Elle était ridicule. Mais elle y croyait. Lorsqu’il était là, non seulement elle croyait en l’existence de la lumière, mais en plus elle l’apercevait au loin. A sa portée. Peut-être pas si loin. Un jour , sans doute sortirait-elle du noir. Ses yeux se fermeraient, éblouis. Et le monde paraîtrait nimbé dans un paradis invisible.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyMar 24 Mar - 20:39



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    Le vampire ne réagit pas lorsque Jill se pencha sur lui. A vrai dire, il gardait les yeux baissés, peut désireux de croiser à nouveau son regard. Il regretta presque de ne pas lire dans les pensées, à cet instant. Quoi qu'il se réservait d'autres pouvoirs. Un jour s'il le désirait, il pourrait revivre ce moment dans l'esprit de la louve. Un jour, si l'envie lui prenait, il pourrait explorer les pensées qu'elle nourrissait à cette heure, tout comme ses désirs. Comment aurait-il réagir s'il avait compris ce qu'elle s'apprêtait à faire, et sans imaginer autre chose ? Comment l'aurait-il pris s'il avait su que son souhait était de savoir ce que lui-même pensait ? Les doigts de la femme se glissèrent sous ses vêtements, ce qui l'étonna. Il réprima d'ailleurs l'envie enfouie de se rapprocher encore d'elle. Ses bras se levèrent tous seuls, alors que ses yeux restaient rivés sur le sol, ne sachant ni ne cherchant à comprendre ce que Jill voulait. Ce qu'elle avait dit le percutait à peine, tant il était concentré. Mais concentré sur quoi ? Sur l'envie de rester impassible à cette situation qui lui retournait le ventre ? A ce qui, indépendamment de sa volonté, brûlait son corps de désir et sa tête de dégoût ? Non ... Il ne détestait pas ça, bien au contraire. Pourtant, c'était ce qu'il aurait du ressentir. Son nez et sa gorge aurait du le démanger, son être aurait du le pousser à la tuer ou bien à s'enfuir. Sa raison aurait du lui crier de s'échapper de cette prison que Jill créait autour de lui, dans laquelle l'univers entier semblait vouloir le faire agoniser éternellement. L'éternité ... Un mot qu'il connaissait si bien. Il n'y avait pas encore goûté, et après tout ne pourrait jamais témoigner qu'il avait vécu éternellement. Contrairement à certains vampires, il ne s'imaginait pas subir la destruction de leur planète. Et quoi qu'ils en pensent, tous mourraient un jour. Lui, ses ennemis, les quelques personnes à qui il tenait ... Tout ce qu'il avait créé et détruit ne lui appartiendrait plus. Edouard était immortel, pourtant. Alors qui serai capable de lui arracher cette vie à laquelle il tenait si peu ? Tandis que la main de sa compagne rencontrait sa peau en déclenchant en lui une décharge de chaleur, ses yeux se relevèrent, ne s'arrêtant pas aux formes féminines de celle-ci. Il chercha quelques secondes son regard, mais elle aussi demeurait concentrée sur sa tache. Le temps prenait une autre forme alors qu'elle se tenait si proche du vampire et que ses mains s'attelaient à une tache bien énigmatique. Car lentement elles défaisaient les boutons de sa chemise bleu ciel, sur d'elle. Tout du moins elles en avaient l'air. Ces doigts qui rencontraient à la fois la peau du jeune homme, plongeant son visage dans une immobilité d'une de ceux de sa race mais irradiant de lui quelque qu'il ne connaissait pas encore. Il se perdait dans la contemplation parfaite du visage de Jill, impatient et satisfait à la fois. Il avait une certaine envie d'allonger ses bras et de la plaquer contre le sable, retournant dans un sens la situation actuelle, mais préférait ce silence qui les entourait. Seul le souffle de cette fille troublait son ouïe et les uniques battements accélérés de son cœur accaparait son attention. Et alors qu'elle terminait trop tôt, alors qu'Edouard eu l'espoir furtif de se plonger dans son regard et de comprendre ce qu'elle voulait, son visage se détourna de lui. Pourtant elle ne se releva pas encore, faisant glisser ce vêtement désormais inutile derrière lui. Le contact de leurs mains s'éteignit pour lui aussi vite qu'il s'était manifesté. De nouveau sa voix interrompit le cour de ses pensées. Enfin, avaient-elles un sens réel ? Etaient-elles sérieuses ou imaginaires ? Si Edouard avait été un humain capable de s'endormir, il aurait juré se trouver dans un rêve. S'il avait dirigé les éléments, il aurait fait que le soleil se coucher et le ciel s'illuminer des étoiles qui le caractérisaient. Ces étoiles qui faisaient partit de lui et du nom de son clan mais qui s'étaient éteintes. Des étoiles qu'il croyait ne jamais sentir à nouveau, et qui pourtant, au fond de lui, recommençaient à se manifester. Jill lui rendait-elle service ou réveillait-elle une souffrance incongrue enfouie ? Il ne savait pas. Il n'imaginait pas encore l'ampleur que ses sentiments allaient prendre, et c'était tant mieux pour lui.
    « S’il te plaît ». Les cils du vampire arrêtent de ciller, non pas parce que c’était encore une habitude inutile qu’il avait prise, mais sur le coup de la surprise. Que … Depuis combien de temps n’avait-il pas entendu ces quelques mots ? Lui avait-on jamais adressé de telles paroles ? Non. Tout du moins, il ne s’en souvenait pas provenant d’autres lèvres que celles de Violett, sa sœur. Quand l’immortelle l’implorait de cette manière, c’était pour la laisser, pour qu’il arrête de fouiller dans ses souvenirs, pour que le calme auquel elle était si habitué reprenne sa place dans son existence. Pour qu’il arrête de presser son corps si tiède contre le sien, qu’il l’autorise à détourner les yeux ne serait-ce qu’une seule fois. Ce n’était pas pour lui demander de venir faire trempette avec lui. Ses sourcils de froncèrent imperceptiblement, son regard devenant plus inquisiteur. La louve avait fermé les yeux. Un léger vent soufflait autour d’eux, entre eux, partout. Sur la peau nue du monstre comme dans les cheveux de l’animal. Son cœur se serrant un instant, le vampire se posa une question. Jill agissait-elle sincère ou simplement pour le manipuler ? L’envie débordante qu’il dissimulait de lui obéir n’était-elle plus un secret pour elle ? Son visage se contracta d’une nouvelle manière. Si … Pourquoi ? Pourquoi voulait-elle qu’il la rejoigne, alors qu’elle l’avait dit quelques instants plus tôt, ils étaient censés se détester ? Fermant les yeux à son tour, le garçon s’avança. Son poids qui avait été concentré dans son dos jusqu’à présent se balança sur ses jambes, qui se déplièrent légèrement. Edouard n’avait aucunement besoin de voir pour s’approcher de Jill. Il la sentait, non loin de lui. Il percevait son intense respiration, la chaleur de son corps. Et même sans faire preuve d’intelligence, il était persuadé que son instinct l’aurait mené jusqu’à elle. Que son corps aurait agit seul, s’il avait été complètement incapable de réfléchir. Si ses sentiments se bousculaient, passant de la tendresse pure à la peur de ce qu’il s’apprêtait à faire pour son ennemie jurée, sa voix avait choisie un ton plus amusé. Presque joyeux, se préparant aux mots qu’elles allaient retransmettre. Utilisant sa vitesse et son agilité, le vampire se planta, à genoux lui aussi, devant le corps humain de cette jeune louve. Il avait bougé silencieusement et ne savait pas si elle l’avait entendu. Enfin, ses pensées étaient concentrées sur bien autre chose pour qu’il ait le temps de se le demander. Il esquissa un sourire mi-heureux mi-triste inconsciemment, tandis que ses mains se posaient sur le visage de Jill. L’entourant doucement, il se décida à parler, sachant que son contact et son souffle si proche allait la glacer. Après tout, son corps entier se consumait près d’elle. Mais il commençait à se rendre compte qu’il aimait ça.

    « Si tu promets de ne pas me lâcher. »

    Refusant de rester là, il se leva à son tour, la laissant cependant au sol. Il se souvenait, la nuit où il s’était rencontrés, qu’il l’avait obligée à tomber avec lui. Il se souvenait de tout et ne voulait pas recommencer. Décidant finalement d’aller dans cette mère qu’il détestait, qu’il craignait même, du plus profond de son être au plus loin de ses souvenirs, il défit son pantalon et le laissa glisser à ses pieds. La vue de Jill n’était pas devenue une habitude, et pourtant, aucune surprise ne l’avait transpercée lorsqu’elle s’était dévêtue devant lui. Comme quoi, il n’était pas normal. Vraiment pas. Il tombait amoureux de son ennemie et la désirait plus qu’il ne l’avait jamais fait dans sa vie. Il adoptait un air décontracté alors que son ventre se serrait et qu’il se sentait mal. Mais … Il était un vampire, il vivait depuis plus de deux cents ans, il avait apprit à faire semblant. Et si cela plaisait à cette fille, il le ferait , toujours. Son visage retomba un instant sur elle, esquissa une dernière fois l’air sombre qui lui était propre.

    [ J'avais prévu autre chose comme action mais je le garde finalement pour plus tard x'). ]
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyLun 30 Mar - 23:22

  • » Kill me, Touch me, Give me some more.


    Elle resta là, au sol, agenouillée contre le sable. Ses yeux se levèrent timidement pour se poser sur le corps d’Edouard. Si elle n’éprouvait aucune honte à dévoiler ses formes, elle resta interdite en constatant qu’il enlevait son pantalon. Curieux comme elle était… timide tout d’un coup. Mais lorsqu’elle croisa ses yeux magnifiques, elle ne détourna pas la tête, et son souffle s’apaisa. Ne jamais le lâcher… Cela sonnerait comme une promesse éternelle pour elle, alors qu’il ne parlait que de cet instant. De son immersion dans l’eau glaciale. Le vent chuchota à ses oreilles, secouant sa chevelure avec insistance. Jill se releva, d’un mouvement souple. Elle se figea devant Edouard, tentant de cacher à son désir qu’ils étaient tous les deux à demi-dévêtus.

    « Je le promets. »

    Sa main glissa doucement dans celle d’Edouard, et ses doigts s’entrelacèrent à ceux si froids du vampire. Elle n’aurait aucun mal à tenir cette promesse dans l’eau. Jill prendrait cette promesse comme ce qu’elle semblait être. Une simple demande, presque pour le rassurer, alors que le redoutable prédateur entrerait en conflit avec le plus capricieux des éléments.
    Une fois de plus elle allait oublier ses sentiments quand l’eau se jetterait sur elle. C’était amusant comme cet élément lui permettait de sortir d’elle-même. Parfois son âme animale ne résistait plus et se jetait dans l’eau à sa place. Parfois, elle se contentait de se laisser bercer dans le silence de la mer. Lentement, l’Alpha se mit à marcher, tendant le bras pour attirer le vampire à sa suite. Sa chaleur brûlait la peau blanche de son ennemi, tout comme le froid se glissait jusque dans sa colonne vertébrale, s’ajoutant au vent hivernal. C’était stupide de se baigner, n’est ce pas ? Mais il était là. Edouard était là cette fois. Les vagues ne l’emporteraient pas. Jill se rappelait de l’eau, après la grande bataille qui tua son frère. Elle était plus jeune alors. Pour revenir sur ses terres, elle avait laissé les autres loups revenir par la forêt, tandis qu’elle se jetait dans le lac des Quileute, se transformant en louve. Elle avait nagé, testant son envie de vivre, résistant à l’envie qu’elle avait de se laisser tomber. Sa force ne l’avait pas abandonné. Elle avait survécu, purgeant sa peine. Il était mort par sa faute. Elle vivrait, pour que son sacrifice ne soit pas vain. C’était elle qui avait aidé Skin à sortir de leur maison. C’était sa faute si sa jumelle était elle aussi un monstre. Et enfin, ses propres crocs avaient tranché la gorge de son amant. Elle était responsable de sa douleur, et la méritait amplement. Pour ce qu’elle avait fait à ceux qui l’avaient aimé. Mais maintenant ? Les vampires étaient coupables, plus encore qu’elle. Ils avaient fait d’elle un monstre. Ils avaient tué son frère. Ils avaient créé la créature qui avait détruit son être-aimé. Une fois encore elle se demanda ce qu’elle faisait. Elle tombait amoureuse de son pire ennemi. Mais elle ne savait même pas qu’il était le chef des vampires meurtriers. Celui qu’elle voulait le plus détruire, entre tous. A ses yeux, Edouard était différent. Non pas qu’il vaille plus que les autres assassins. Simplement, elle le désirait. Il était comme une douce drogue qui l’apaisait plus qu’elle ne l’avait jamais été, autant qu’il réveillait la douleur. C’était un médicament qui endormait la souffrance. Dès qu’il partait, elle se réveillait, plus vive encore. Aussi, parfois Jill se sentait envahie pas des crises de colère, et elle sentait bien aujourd’hui qu’elle tomberait encore plus profond lorsqu’il repartirait. Le toucher lui prodiguait une étrange sensation, entre la douleur et la félicité, ce qui la faisait presque trembler.
    Ses pas marquèrent le sable humide, et de nouveau l’eau vint lécher ses orteils, avec une étrange douceur, goûtant sa nouvelle proie. La jeune louve ferma un instant les yeux. Le tumulte naissait en elle. Elle était vivante. Sa main manqua de glisser de celle de son compagnon, pourtant elle resserra fermement son étreinte sur les doigts pareils au marbre. Puis elle s’avança. L’écume mordilla sa peau bronzée, et les vagues roulèrent autour de ses chevilles, puis de ses genoux. Enfin, l’eau enveloppa ses hanches, et elle ouvrit à nouveau les yeux. Son regard rubis dériva vers Edouard, et elle lui adressa un vague sourire, un peu faux, et pourtant plus chaleureux que les rictus moqueurs qui apparaissaient d’ordinaire sur ses lèvres roses. Sa main droite se détacha de l’eau salée, pour effleurer la clavicule du vampire. Le désir la happa, et son ventre lui fit mal, alors que ses paupières s’abaissaient légèrement, ses pupilles fixant sa main, sa chair foncée semblant bien incongrue sur l’os saillant et sculptural du vampire. Son autre main ne quittait pas la paume d’Edouard. Face à sa Némésis, elle posa sa tête contre la poitrine de son ennemi. Sa tempe se posa tout contre l’hypothétique emplacement de son cœur. Et elle resta immobile, quelques secondes à peine, n’ayant aucun battement frénétique à écouter pour répondre au sien. Puis elle releva la tête, s’appuyant pourtant toujours contre Edouard. Son sourire s’agrandit, et elle s’éleva sur la pointe des pieds. Son souffle s’opposa à la respiration factice du vampire. Ses inspirations à elle, étaient tremblantes, ses expirations hésitantes. Ses lèvres frôlèrent à peine celle d’Edouard, avant qu’elle ne se laisse retomber sur ses talons, sa main désertant la clavicule du jeune homme.
    Jill fit un pas vers l’avant, sentant avec délice le sable sous ses pieds nus, l’eau glaciale courir sur sa peau brûlante. Le désir s’embrasa dans son ventre. Elle tira sur la main froide, invitant l’adolescent- d’apparence- à la suivre.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyMar 31 Mar - 21:50


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    Alors Edouard la suivit lorsque la fille s'empara de sa main. Il ne montra aucune résistance à ce contact qui lui brûlait la peau. Une brûlure... La seule chose qui pouvait le tuer : le feu. Jill était la matérialisation exacte de ce qui le tuerait, tort ou tard. Elle ou l'élément pur finirait par s'emparer de lui, le recouvrir, le consumer de l'intérieur, le faire hurler de douleur. Et qui, oui qui serait capable de l'en libérer ? Qui risquerait sa vie à venir le chercher sur un bûcher ou au beau milieu des loups ? Sûrement pas grand monde. Adam empêcherait Violett de le faire, si l'idée lui venait. Ce dont son propre frère n'était même pas certain. Et ... Il n'avait personne d'autre. Il était seul, comme un nuage qui petit à petit disparaissait tout en sillonnant les airs à la recherche d'il ne savait quoi. Si lui-même n'était pas sur de ce qu'il désirait, qui pourrait le lui dire ? Personne ne le connaissait, et c'était sûrement pour cela que personne ne tenait à lui. Les pensées fatalistes mais réalistes du vampire l'éloignait probablement, sous sa volonté, mentalement de ce qui se rapprochait inexorablement de lui. S'il s'attachait de plus en plus au feu, si son désir de lui grandissait presque fièrement, sa peur de l'eau n'en était que plus présente. Que se passerait-il lorsqu'à la fois la chaleur et la glace s'empareraient de lui ? Edouard faillit presque reculer, grimaçant. De toute manière, depuis quand allait-il à l'encontre de ses propres souhaits ? Depuis quand obéissait-il ? Fermant un infime instant les yeux, il s'imagina autre part. Mais où qu'il soit, que ça soit dans les bras de Violett ou face à ses ennemis, il sentait toujours ces doigts entremêlés aux siens. Qu'il se sente trahit ou que le sadisme circule en lui, cette main restait fermement plaquée contre la sienne... Elle avait promit. Mais cerait-ce suffisant à l'éloigner à jamais de cet univers sanglant et sombre ? Cerait-ce suffisant à le libérer de sentiments dépassant sa maturité, lui qui avait vécu si longtemps mais redevenait vulnérable à la simple idée de traverser l'eau ? Comme un enfant. Oui, à cet instant le jeune homme brun était un enfant. Un humain, même. Qui s'accrochait désespérément à ce qui allait lui être retiré par sa propre faute, et courant au devant de ses propres peurs. Pire que ça, il agissait comme un amoureux.
    Finalement, alors que ses paupières se rouvrirent contre sa volonté, la matière translucide et visqueuse entra en collision avec ses chevilles. La réalité s'imposa de nouveau au vampire, car il ne frissonnait pas. Non, il était toujours un de ces monstres qui tue pour survivre et se croit supérieur à ses proies. Il était encore cet homme inique et tremblant. Lentement, presque trop à son goût, Jill s'immergea dans l'eau. Finalement, elle semblait aimer la sensation qui bloquait tous les actes de son prisonnier. Elle semblait aimer cette eau, cette mer. Son esprit était porté ailleurs, Edouard le sentait. Edouard le devinait, le voyait, puisque son propre regard était rivé sur elle, sans jamais la lâchée, ses traits marqués par l'innocence. Qu'il avait perdu il y avait longtemps, mais passons. C'était toujours deux yeux bleus qui cherchaient désespérément à rencontrer les rubis, et des lèvres rosées qui lui répondaient. Faux ou pas, ce sourire convint le vampire de la suivre, encore. Le sel se colla rapidement à sa peau blanche et glacée. Il le sentait, aussi bien qu'il ressentait l'urgent besoin de quitter cet endroit. D'un autre coté, il ne se souvenait pas de pourquoi il avait si peur de l'eau. Enfin, pas réellement peur, mais les longs couteaux qui s'enfonçaient dans sa peau mouillée et dans son ventre contracté témoignaient d'une aversion particulière. Pourquoi ? Les peurs - humaines ou pas - avaient une raison, habituellement. Un traumatisme ? Edouard en doutait. Il se souvenait de presque tout ce qu'il s'était passé dans sa vie d'humain, et ne parlons pas de la vampirique. Son esprit se focalisait toujours sur l'instant présent et ce qui se passait autour de lui... plus ou moins. Car, à l'instant par exemple, si ses questions se multipliaient et que son esprit tentait vainement d'y répondre, ses yeux et son corps étaient sensibles à autre chose. A la personne qui l'accompagnait aujourd'hui, si ironique soit la situation. Et cette personne, puisqu'elle semblait y prendre plaisir, se rapprocha encore de l'eau, cherchant peut-être à s'assurer qu'il n'était pas un vulgaire humain habile en comédie. Cette action arracha un sourire en coin au réel vampire tant elle était absurde. Pourtant le chatouillement des cheveux de Jill sur son ventre lui fit du bien, comme s'il s'était de nouveau extirpé psychologiquement de cette mer cruelle. Il hésita à la repousser quelques secondes, son trouble accroissent et son désir refusant de disparaître bien gentiment. Ah, ç’aurait été trop facile. La louve continua de jouer avec lui. Volontairement ? Edouard commençait presque à se demander si elle ne cherchait pas plutôt à se faire mal. Si elle cherchait là un moyen de mourir, presque sans l'avoir souhaiter. Sa mâchoire se serra. Il ne la tuerait pas. Ou tout du moins... pas maintenant. Il refusait. Car s'il le faisait, il mourrait à son tour. Et pas seulement en restant seul et perdu ici même. Elle était... différente. A moins qu'une fois de plus il se fasse manipuler ? Si insensible soit-il, ses sentiments étaient instables, brûlant. Et eux aussi contribueraient à sa mort.

    L'eau était arrivée au bas du ventre d'Edouard lorsque Jill s'écarta et tira sur sa main. Pourtant, il ne bougea pas. Les cheveux de la jeune femme étaient secoués de gauche à droite par le vent. Ce vent que le vampire aurait fait taire s'il avait obscurcit la beauté indiscutable de cette louve. Ses lèvres étaient immobiles mais si bien formés, inaccessible, lointaines. Il n'avait à vrai dire aucune idée des émotions qui la traversaient ni de ce à quoi elle pensait, mais la pression qu'il exerçait sur sa main se resserra encore. Immobile, il était plus puissant qu'elle. Quand était-il sous sa forme de loup ? Il chassa cette pensée de sa tête. Ses pensées s'effacèrent d'ailleurs de son esprit, moins pesantes, plus légères, transparentes. Toute son attention était donnée à cette femme qu'il ne connaissait pas, au fond. Peut-être aurait-il du se méfier, peut-être aurait-il du fuir. Mais tout ça il le savait très bien. Pourtant il n'avait plus peur. Parce qu'elle avait tenu sa promesse autant qu'il avait tenu la sienne ne la rejoignant aujourd'hui. Alors qu'il l'avait laissée s'éloigner de lui, il se rendit compte de son erreur. L'attirant vers lui, il contrebalança la force de l'eau. Cette eau qui était faible face à lui, trop triste, trop humaine. Rien ne pouvait, de devait, lui résister. En tout cas, pas quelque chose qui ne respirait pas ni ne ressentait d'émotions. Parce que dans ce cas-la, c'était bien différent. Un sourire s'étira doucement sur ses lèvres fines et blafardes, en accord avec le reste de sa peau dévoilée. Il ferait céder Jill. Et il allait commencer dès maintenant. Son seul but était de la comprendre, d'apprendre à la connaître. C'était si étrange, pour autant, de commencer par plaquer ses lèvres sur les siennes, une bonne fois pour toute. La poitrine de Jill rencontrant enfin son torse, il lâcha sa main pour descendre blottir son avant-bras dans le creux de ses hanches. Son visage était baissé vers le sien, intense et sérieux. Il ne niait pas qu'elle avait un effet dévastateur sur lui. Son autre bras se libéra de son immobilité pour venir encadrer le menton de la jeune femme, l'obligeant ainsi à le fixer, encore et encore. Edouard n'avait pas oublié ce qu'il passait autour de lui, ce que la caresse de la mer provoquait en lui. Mais l'odeur enivrante de Jill avait prit le dessus sur cette peur enfouie. La réalité de sa sincérité avait comblé ses doutes et ses frayeurs quant à la concernant. A moins, qu'au contraire, le besoin pressant de s'échapper lui avait fait réaliser qu'il n'aurait peut-être plus l'occasion de la revoir, après aujourd'hui ? Fermant les paupières, il sourit, ne relâchant aucune de ses prises. Il la faisait languir, mais lui aussi. Il attendait d'être prêt, totalement sur de lui. Pas comme la première fois qu'il avait tenté de rencontrer ses lèvres, de s'unir à elle. Aujourd'hui il ne partirait pas ni ne s'introduirait dans ses pensées.
    Il fit basculer son visage légèrement en avant. La louve était assez grande pour qu'il n'ait pas besoin de se contorsionner, ce qui l'obligeait à se souvenir de ce qu'elle était. Mais peut importe. Ses fines lèvres caressèrent quelques secondes les siennes, avant de souffler dans un murmure glacé. Edouard avait chaud. Trop chaud pour que son simple désir en soit la provenance comme que ce soit la température affolante de Jill. L'endroit où il se trouvait, incongru, mélangé à tout cela le rendait presque nerveux. Mais enfin, se soulageant sans plus penser à ce qu'éprouvait sa désormais bien-aimée, il pressa sa bouche contre la sienne, appréciant peut-être pour la dernière fois de sa vie ce délicieux et horrible contact.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyJeu 16 Avr - 20:15

  • Une goutte d’eau dans la mer. Une larme, ou simplement, le fruit des vagues se heurtant contre un corps de marbre ? Peu importe. Une perle précieuse, d’eau et de sel. Le ciel se chargeait de nuages gris au dessus de leurs têtes, prêt à décharger son courroux sur la petite ville de Forks et sur la réserve Quileute. Eux, en plein hiver, prenaient un bain d’eau de mer… Rien de plus normal ! Jill haussa un sourcil en sentant la main qui la retenait, entravant son avancé contre les éléments. La peau blafarde se pressa contre les courbes dorées et souples de la jeune fille. Sa silhouette déliée épousait parfaitement les formes parfaites et immuables du vampire. Le froid la brûlait, lui lacérait le corps entier. Sa main lui paraissait bien inutile maintenant qu’elle ne serrait plus les doigts fins. L’eau se hâta de caresser sa paume, lorsque Jill la laissa retomber dans les vagues. Elle sentait le bras d’Edouard enserrer sa taille fluette, se déposant au creux de ses reins. Dans l’eau, ses doigts s’agitèrent, orphelins.
    Une main glaciale tint son menton, la faisant frissonner. Son regard d’aube se verrouilla dans les yeux de soirs du jeune homme. Elle ne pouvait plus se détourner, s’échapper de ce contact plus brûlant encore que l’affrontement entre leurs deux peaux. Et il l’embrassa. C’était un baiser au goût d’interdit, qui apportait un bonheur prompt à disparaître, une évanescente condamnation sans jugement. Mais le désir restait là. Impossible à rassasier. Son cœur s’agita et un instant elle l’envia, lui qui n’était plus humain, qui cachait ses émotions mieux qu’elle et pouvait lire dans les siennes s’il le souhaitait. C’était une scène utopique, qu’un artiste romantique aurait presque pu peindre sur sa toile de mensonges et d’amertume. Elle semblait sceller un pacte dangereux, ou peut-être représentait elle une sorte de réconciliation, entre le chef des vampires assassins, et l’alpha de la meute. Pourtant cette même alpha ignorait tout du rang de son vis-à-vis. Elle se contentait de l’embrasser, contredisant sa haine profonde des vampires qui lui avaient volé son frère. Jill avait juré sur le corps encore tiède d’Aaron. Elle détruirait cette race de vampire qui souillait le cou des hommes d’un sang empoisonné. Cette race aux yeux habituellement pourpres, qui détruisaient les humains, sans jamais être punis. Mais la meute était née, main vengeresse d’un peuple que les sangsues disent faible.
    Première promesse rompue. Elle avait juré qu’elle ne le lâcherait pas. Et déjà sa main était vide, abandonnée de son âme-sœur. Un serment brisé, y en aurait-il d’autres ?

    Ses doigts voletèrent jusqu’à la main d’Edouard qui enserrait son menton. Sa paume se fit caressante, et comme un oiseau, se posa sur sa peau blanche, la capturant sans pour autant tenter de briser son étreinte. Elle s’en savait incapable, et n’en avait de toute façon aucunement l’envie. Alors que ses lèvres signaient sa condamnation, son esprit parvint à penser correctement. En une vision terrible, elle aperçut le visage de son vampire, du sang sur la joue. Celui des siens. Cette image l’avait plusieurs fois hanté, alors qu’elle ressassait la mort de son frère dans des rêves tortueux. C’était irraisonnable. Et si elle devait l’affronter lors d’un combat ? Faiblirait-elle sous prétexte qu’il était comme un puissant calmant pour elle ? Il réveillait son esprit tout en endormant la douleur. Mais devait-elle oublier ce qu’elle était, laisser de côté ses buts, sacrifier ses idéaux ? Pour un vampire, un être mort le jour où il avait été transformé ? Ses yeux de rubis étaient posés sur les paupières du jeune homme. Il lui avait voilé son regard, alors que le sien ne pouvait se détacher de ses traits si doux, si… innocents. Ses doigts glissèrent le long de la main du jeune homme, et elle s’accrocha à son cou, presque désespérément, comme s’il avait pu la sauver d’un quelconque naufrage. L’eau l’envoutait presqu’autant qu’Edouard, mais pourtant, elle ne se laissait plus emporter par les vagues, mais par les frissons qui lui parcouraient la colonne vertébrales, fruits maudits d’un désir bien épanoui, d’un courant presque électrique qui réveillait son cœur assoupi.

    Alors peut-être qu’elle l’aimait ? Malgré la haine, malgré le sang versé ?
    Peut-être qu’elle comptait effectuer sa vengeance en l’épargnant lui, ne se faisant plus justice, mais simplement louve avide de contempler la mort de ses propres yeux. L’animal qui respirait en elle était un spectre vengeur. Ses yeux de rubis avaient toujours reflété la haine brûlante qui l’animait, faisant d’elle un simple pantin, passant derrière les meurtriers pour nettoyer la forêt, nettoyer les environs de chaque assassin, de chacune de ces créatures s’abreuvant de sang humain. Désormais, son regard exprimait il simplement la passion qui allumait en elle un brasier dévastateur, dévorant les fantômes de son passé, ne laissant que des cendres, l’empêchant elle-même de penser ? Ses mains se crispèrent sur la peau du vampire.
    Ce n’était pas un jeu. C’était quelque chose de malsain qu’une louve, de plus l’alpha de la meute, avec un vampire. L’amour était bien dangereux pour être maitrisé. Alors qu’elle avait voulu simplement profiter d’une compagnie qui la faisait se sentir vivante, débarrassée d’une culpabilité et d’un devoir qui pesait sur elle dès qu’il disparaissait, voilà qu’elle se faisait prendre au piège. Serrant les paupières Jill cessa de penser, profitant de ce court instant de plénitude, alors que la vérité éclatait dans son esprit. Elle l’aimait, elle l’aimait… Elle…
    Ne pouvait pas. Ses yeux cessèrent de s’imprégner de lui, jusqu’aux tréfonds de ses pensées.
    Les chimères qui lui avaient servi de présent s’effacèrent. Elle était tombée amoureuse de lui. L’alpha avait toujours cru que cette flamme qui la réchauffait serait prompte à s’éteindre, ne faisant qu’un peu de fumée. Pourtant, elle semblait être le véritable bucher sur lequelle s’immolaient les faux-semblants et les certitudes. Elle se trahissait elle-même, se rendant coupable d’un crime si beau. Au nom de la haine elle enfantait l’amour.

    Une seconde aurait pu s’écouler. A moins que cela ne soit une vie entière.
    La journée rougissait au dessus d’eux, le soleil semblant se consumer comme le cœur de la jeune fille. Le crépuscule attirait le jour dans un fossé sombre. L’étoile reine semblait se mourir, laissant la place à ses myriades de sœurs. Jill rouvrit les yeux, et doucement, s’éloigna. Pourtant, elle resta prise dans cette étreinte entre deux opposés, et le déni tissa à nouveau sa toile de mensonge, la protégeant de la douleur et de la folie. Elle ne pouvait pas encore accepter quelque chose d’aussi impossible. Un amour qui aurait du être éblouissant. Elle avait déjà aimé, mais l’imprégnation l’y poussait. Aujourd’hui elle avait vraisemblablement choisi elle-même son amant. Mais la nuit aimait elle le jour ? Deux parfaits opposés que tout poussait à s’entre-déchirer, pouvaient ils réellement s’accepter, et être heureux ? Ses sentiments étaient bâtis sur un vide, une plaie qui déversait encore par son gouffre béant des larmes de sang, des lambeaux d’innocence.
    Ses yeux écarlates cherchèrent le regard d’Edouard, brillants d’une émotion que Jill repoussait le plus loin possible. Elle ne pouvait pas oublier. L’oublier. Mais elle pouvait ignorer. Repousser encore et encore, le moment où elle devrait lui demander qui il était réellement.
    Le jour où elle comprendrait son amour, et ce qui en découlait. Un combat éperdu contre son aimé. Une lutte douloureuse. La haine la pousserait toujours à le blesser, tenter de le meurtrir un peu plus. Ce qui grandissait en elle s’y opposerait. Et elle craignait de finir déchirée.
    On ne peut décemment venger un frère en tuant celui que l’on aime. On ne peut renier ses idéaux pour l’un de ceux qui détruisit sa vie.

    Jamais elle ne pourrait le haïr comme avant.

    Les doigts qui maintenaient son regard l’empêchèrent de chercher un refuge à son regard, maintenant que ses yeux de rubis étaient de nouveau ouverts. Elle se contentait de savourer cette étreinte au parfum d’interdit.

    Non. Jamais elle ne pourrait le haïr aussi parfaitement qu’avant. Alors qu’il n’était pour elle qu’un assassin de plus, perdu dans le flou de l’inconnu.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyLun 20 Avr - 19:23

    Durant un instant, le vampire fut presque surpris que Jill ne le repousse pas. Mais elle resta là, à prolonger son baiser, sans l'interrompre. Les multiples sentiments grotesques et furieux d'Edouard ne lui laissaient pas beaucoup de liberté d'action. Entre la brûlure du corps magnifique de la louve contre le sien, épousant parfaitement ses formes, comme s'ils avaient été créés dans le but de se retrouver dans cette position l'un avec l'autre, et l'eau qui frappait continuellement ses jambes, secouant son esprit de frissons, il se sentait à la fois enchaîné et libre. Libre ? Il repoussait des limites qui étaient fixées à tous ceux de sa race à l'instant même. Dans les bras de son ennemi, pressant ses lèvres sur les siennes, s'appropriant jusqu'à son existence. Certes, il était l'unique créateur de Jill, sans lui elle ne serait pas ce qu'elle était aujourd'hui. Mais au fond pouvait-il s'en venter ? Pouvait-il espérer la combler alors que s'ils goûtaient à l'interdit c'était à cause de lui, même indirectement ? Son désir s'assombrit. Il se doutait ce qu'elle était en train de penser. A vrai dire, il faisait plus que s'en douter, son esprit fouillant le sien, indépendamment de sa volonté. Oui, Edouard avait toujours su que le contact physique favorisait son aptitude à lire l'esprit des autres. Seulement, il n'était jamais allé jusque là, s'arrêtant à empoigner fermement un bras, un poignet, une gorge, ou autre chose. Il n'avait jamais été tendre, il n'avait jamais été faible. La passion qui émanait de lui se transformait vite en impulsivité. Et tout ça le rendait faible, lui, vampire chef dissimulé de tous du Clan de l'Etoile. Lui, si puissant, lui, si important. Edouard Evans qui délimitait les lois pour ses vampires, le seul et unique vampire maître de ce lieu. Mais en ce moment, il n'était plus cet Edouard Evans froid et silencieux. Son coté humain, bien que toujours aussi sombre, reprenait le dessus. Son coté de faible créature soumise à tant de choses supérieures à lui. Comme ce qu'il était, comme le sang qu'il sentait couler dans le corps de sa compagne et réveillait en lui la soif. Comme la glace qu'il transmettait inconsciemment à Jill et la chaleur qu'elle lui procurait. Comme l'irrésistible envie d'aller plus loin avec elle et de prendre peu à peu conscience qu'il ne pouvait pas. Qu'il allait devoir la quitter, au plus vite, l'abandonner. Non. Il allait la restituer à ses loups, les siens. Et immortel ou pas, il ne chercherait pas à la revoir. N'est-ce pas ? N'est-ce pas, petit Edouard ? Tu vas la laisser, là, si belle, si attirante, si spéciale, la seule qui aura su remuer ton intérieur et cherché à t'approcher. Tu vas partir, comme toujours. Tu as d'autres devoirs, d'autres obligations... d'autres instincts. Tu ne peux pas.
    Et enchaîné, par toutes ces émotions qui tourbillonnaient en lui, à l'image de ces quatre éléments qu'il méprisant tant, ces éléments qu'il ne pouvait contrôler. Après la glace qui faisait partie intégrante de lui, le feu venait prendre sa place dans vie, s'acharnant à consumer les autres. Mais qui étaient les autres ? Le vent était-il Violett, car il était libre de l'aimer comme bon lui semblait ? Sans avoir peur, sans avoir mal ? Sans avoir besoin de se retenir, de se contrôler. N'était-ce pas ce qui lui était destiné, aimer sa sœur ? La reine de son royaume, dépourvue de toutes parures, mais reine dans son cœur. Tout du moins, c'était ce qu'elle avait été jusqu'à présent. Pourquoi Jill aurait-elle voulu la dévorer, l'empêcher d'occuper cette place pour Edouard ? Non... Ce n'était pas Jill qui le voulait. C'était le vampire lui-même. C'était ce vampire à deux faces qui s'acharnait à les dissocier. Pourtant Violett était le vent. L'image incroyablement nette de sa somptueuse sœur revint à l'esprit du cadet, plus forte, comme s'il était près d'elle. Lui et lui seul lisant si bien en elle, et elle et elle seule était incapable de lui résister. Aussi loin de son être qu'elle soit, Edouard lisait ses pensées. Son frère était capable de parcourir ses souvenirs en la cherchant mentalement, en la trouvant, en s'insinuant dans elle. L'immortelle le ressentait aussi mieux que personne, son sang perdu résonnant avec celui de son tortionnaire. Et sa dette était si grande, irremplaçable, qu'elle était piégée à jamais. Oui, l'éternité lui avait été offerte par son propre frère, lui qui avait percé sa gorge avec ses crocs. Mais sans se souvenir pourquoi, il lui semblait qu’il n’avait jamais eu l’intention de la tuer. Juste de la garder à ses cotés pour toujours, alors qu’à l’époque il ne la connaissait même pas. Alors qu’à l’époque, il savait peu de choses comparé à aujourd’hui, qu’il n’était laissé faire par le désir. Finalement, pas tellement différemment d’aujourd’hui. A lieu d’obéir à son esprit, à son intelligence, il avait laissé son désir et ses brusques émotions défaire ses barrières. Il s’était jeté dans les bras d’une fille qu’il n’avait pas le droit de désirer. Oui, il voulait toujours ces lèvres, ce corps près du sien, mais il n’avait pas le droit. Plus que ça, il s’interdisait même de l’aimer. Il regretterait, un jour ou l’autre. Il le savait. Mais Jill ne lui appartenait pas plus qu’il était capable de verser une larme.
    Seulement, il cru la sentir sur sa joue ; alors que la louve se détachait enfin de son souffle. Salée, lente, perler de ses cils fins et ébènes, rouler sur sa peau blanche. Il cru frissonner à ce contact craint. Dans tout ça, qui était la terre ? La réponse lui parut évidente. Le pilier de sa possessivité, le pilier qu’il aurait mieux fait d’aimer que de manipuler. Elle aurait été plus simple à désirer, à embrasser, à serrer contre lui. Mais si fade, comparée à celle pour qui son sang était un poison... Sa présence n’avait-elle pas le même effet ? Les paupières d’Edouard se serrèrent encore, sans oser s’ouvrir à nouveau et rencontrer un éclat rouge dans les yeux qui étaient face aux siens. Son corps renfermait le poison tueur de la race de cette jeune fille. Alors pourquoi ne cherchait-elle pas à s’enfuir, à retourner, éperdue, avec les siens ? Les autres loups étaient bien plus beaux et précieux à ses yeux. N’est-ce pas ? Les loups étaient liés à Jill par le bien. Les vampires par le mal. Alors était-elle prête à souffrir ? Le jeune homme sentait encore l’éclair de douleur qui avait traversée l’embrassée quelque instant plus tôt. Il avait vu une scène avec de nouveaux yeux, une nuit, il avait vu du sang éparpillé, mais pas de la même manière qu’auparavant... Ce jour-là, il était là. Jill aurait du le savoir, oui, elle aurait du, mais Edouard lui-même ne comprenait pas ce qu’il avait perçu à travers elle... Edouard ignorait l’ampleur que ses sentiments allaient prendre, alors que la culpabilité commençait à lui ronger le ventre.

    Sa main lâcha la jeune femme. Celle qui entourait encore sa taille se détacha, se déroula pour revenir contre le corps mouillé du buveur de sang. Son regard bleu resta blottit dans l’obscurité. Elle n’était pas sa lumière. Ou tout du moins, elle n’aurait pas dû l’être. Il n’en avait pas besoin, et même si durant quelques jours il l’avait cherchée et désirée, encore une fois elle allait s’éloigner de lui. Ce n’était pas un choix qu’il devait faire, mais un qu’il avait déjà fait. Edouard ne cherchait pas l’amour ou l’amitié, la chaleur ou l’affection. Dans son esprit comme dans celui des autres il voulait semer le vide, faire apparaître la peur. Le froid. Il voulait enlacer tout ceux qui tentaient de s’approcher de lui et les glacer jusqu’à ce qu’ils soient incapable de retrouver un quelconque soleil. Pourquoi aurait-il cherché autre chose pour lui-même ? Pourquoi aurait-il été capable d’offrir autre chose à Jill ? Son visage se détourna, sans savoir si la louve le fixait encore, mais s’assurant de ne pas rencontrer ses traits une nouvelle fois. Plus que l’interdit, il semblait s’accrocher à des émotions. Non. Il ne ressentait absolument rien, ça n’allait pas changer à cause d’elle. Ses sentiments devaient être rares, irremplaçables... stables. Pas sensibles comme ceux qui étaient nés ces derniers jours, pas dévastateurs comme ce qu’ils seraient s’ils évoluaient. S’il n’avait pas le droit, Edouard n’en avait pas non plus envie. L’eau n’était pas sa seule phobie, apparemment. Il connaissait trop bien la douleur pour la désirer. Et d’ailleurs, il s’enfonçait dans une profonde torpeur en continuant de chercher le corps de Jill avec sa main libre. Venant juste de s’en apercevoir, il plaqua violemment ses bras contre son corps. Non ! Sa mâchoire se crispa, son regard encore et toujours dissimulé à l’univers. Et puis elle, qu’est-ce qu’elle cherchait ?! Elle le haïssait, quoi qu’elle en pense. Elle recommencerait le lendemain comme elle l’avait fait la vieille. Elle était contrôlée par ses sentiments, et le vampire ne voulait pas de ça pour lui-même. Il était maître de sa personne. Que son ventre se torde incessamment depuis quelques minutes, depuis qu’il s’était introduit dans la réserve des Quileutes pour la retrouver, n’avait rien à voir avec l’amour. Il ne savait pas ce que c’était. Ce qui se chamboulait dans sa tête n’était pas l’envie mais le dégoût, au contraire.
    Jill le dégoûtait, elle comme tous ceux de sa race. Les loups. Edouard décida de haïr les loups tout comme la louve s’apprêtait à le haïr. Il ferrait tout pour. Au fond, il ne voulait pas... ne voulait pas... que ça soit elle qui ait mal. Mais il refusait de se l’avouer au fur et à mesure que les minutes passaient. Et si un sourire sans joie faillit étirer ses lèvres blafardes, ce fut tout autre chose qui illumina ses traits. La colère s’empara de lui. Mais pas contre elle... Car il en était incapable. Jill était trop belle, trop précieuse pour qu’il ne souhaite que lui faire du mal. C’était sa faute, s’il allait se sentir mal pendant des années. Et c’était sa faute, si un soir il allait se retrouver dans une toute nouvelle situation avec la jeune fille... C’était sa faute si l’un ou l’autre devait mourir.

    Son corps bougea seul. Ses mouvements cassèrent le bruit régulier et chantant de l’eau, bien que cristallin à ses oreilles. Ses bras s’agitèrent pour avancer, alors que sa nouvelle force lui aurait évité cet effort. Ses jambes s’activaient, au commencement lente, puis plus rapide. En fait, au bout de quelques secondes seulement, marquant une fois de plus au regard de Jill qu’il n’était pas fait pour elle, ayant utilisé sa vitesse phénoménale, il se retrouva près de ses vêtements. Juste un peu plus loin, son cœur juste un peu plus tordu. Il venait tout juste de la quitter, de s’extirper de leurs liens invisibles, et son corps la réclamait déjà. Alors que son cœur et son esprit luttait avec acharnement pour primer sur l’autre, c’était ses instincts physiques qui allaient prendre le dessus. Pathétique.
    Toujours avec la même agilité, Edouard enfila sa chemise, attrapant au passage son pantalon. Mais celui-ci se posa dans le creux de son coude et ses doigts ne prirent même pas la peine de reboutonner son haut bleu ciel. Un peu comme ces yeux. Ces yeux qui venait de se rouvrir, et qui, face à ce bord de forêt, retrouvaient enfin leur élément habituel. Cependant, ils étaient tentés de revenir en arrière, juste une seconde… Immobilisé, aussi parfait qu’une statue, le vampire sentit l’accablement s’emparer de lui. Comme fatigué, ses genoux lui parurent lourd, excessifs. Son corps se pencha en avant, ces derniers muscles rencontrant le sable souple. Projetant ses mains devant lui, il évita ainsi de totalement s’étaler. L’immortel serra les crocs et ne prit pas la peine de marmonner. De toute manière, son ouïe était presque aussi fine que la sienne…

    « Je me… »

    Pouvait-il remettre encore à demain l’échéance ? Etait-il capable de retarder et d’éloigner la douleur ?

    « … déteste. »

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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyVen 8 Mai - 0:42

  • Un frisson agita la jeune fille. Il faisait si froid tout d’un coup. L’eau hivernale semblait vouloir s’emparer de sa chaleur. Alors qu’un instant plus tôt elle se sentait comme prête à se consumer, loin du corps pourtant si froid d’Edouard, elle était glacée. Ses yeux rubis se tournèrent vers le vampire affalé contre le sable. Elle l’écouta, son visage paraissant étrangement vide. Il avait tenté de fuir, comme elle-même avait fuit ses sentiments. Mais il était toujours là, les mains plongeant dans le sable, le corps appuyé contre le sol. Sans réagir, elle l’observa, ne souhaitant même pas bouger. A quoi bon, que pouvait la vitesse d’une pauvre jeune fille, comparée à celle d’un vampire qui pourrait s’enfuir en un éclair si elle tentait de le rejoindre ? Elle avait peur d’approcher, préférant l’observer de loin plutôt que de rester immobile, une bourrasque pour seule vestige de sa présence. Mais les mots se glissèrent jusqu’à elle, lui rappelant qu’elle n’était pas une simple jeune fille. Et avant même qu’ils ne l’atteignent vraiment, elle s’était mise en mouvement, souple et rapide, bien qu’elle soit encore humaine. Certes elle restait moins rapide qu’un vampire, tant qu’elle n’était pas devenue louve, mais ses capacités étaient pour le moins extraordinaires. Et rapidement elle fut devant lui, l’observant avec intensité. Mécaniquement, comme quelques instants plus tôt, elle se laissa tomber près de lui. Mais cette fois elle le regardait sans la moindre expression.
    Une de ses mains se hasarda vers le dos d’Edouard, comme pour lui apporter un soutien dont il se fichait sûrement. Il se détestait. Elle eut un léger sourire, si incongru dans une telle situation. Et elle, le haïssait elle ? Certes, elle devrait. Cela aurait été dans la logique des choses de mépriser ce meurtrier, de se transformer en louve immédiatement pour profiter de sa faiblesse comme l’un des siens avait profité de celle de son frère lors de la bataille. Rien que d’imaginer la mort d’un vampire de plus, elle se sentit presque satisfaite. Sa gorge pourtant, se noua, et elle se surprit un instant à suffoquer, comme manquant d’oxygène. Elle crût se noyer, dans les tumultes de ses sentiments. Et une larme roula sur sa joue. Peut-on réellement tomber amoureuse d’un démon, d’une créature si dangereuse ? Elle pleurait, doucement, sans même le voir maintenant.

    « Edouard… »

    Sa voix restait parfaitement neutre, et elle en fut terriblement soulagée. Mais que pouvait-elle-lui dire, alors qu’elle se sentait si impuissante, assistant elle-même à un défilé de sentiment.
    Au fond de son cœur l’amour combattait la haine, l’admiration le mépris, et la répugnance la possessivité. Mais elle savait parfaitement que la bataille ferait à jamais rage. Il y aurait bien un sentiment qui dominerait, mais jamais la haine ne disparaitrait au profit de l’amour, ni l’inverse. Sa main revint plus vivement vers Edouard, et ses doigts se saisirent du menton du jeune homme. Elle pouvait le faire plier. Elle était une louve, et un alpha de surcroit. Relevant légèrement la tête du jeune homme, elle tenta de croiser son regard, battant à peine des cils pour chasser les dernières larmes. Il ne devait pas faire ça. Jill le contemplait dans cette position de faiblesse, et elle sentait que sa place n’était pas ici. Il aurait du se tenir droit, et l’observer avec dédain, prêt à mettre fin à sa vie. Alors elle devait croire qu’après cette rencontre, cette fois-ci, tout redeviendrait comme avant. Il n’y aurait plus jamais de pause dans sa souffrance, mais elle ne sentirait pas la douleur revenir plus forte encore alors qu’il était loin d’elle. Il n’y aurait plus de lumière, mais au moins elle ne regretterait plus le jour une fois enfermée dans la nuit. Ses ailes ne palpiteraient plus, mais ne se calcineraient plus à son contact non plus.

    Je t’aime.

    Elle écarquilla les yeux, et manqua reculer en s’entendant penser une telle chose. Elle ne pouvait pas lui dire, c’était tellement faux, tellement incertain. L’amour était bien là, spectre fou errant entre ses doigts, mais il était tant mêlé à la haine, à la colère, qu’il devenait terne et triste, et semblait prêt à se désagréger. Certes, elle avait besoin de sa présence, de son corps, de ses yeux, de tout son être, de son odeur si écœurante même. De sa voix trop parfaite. Et de son esprit si différent du sien, piquant puis tendre, froid puis doux. Mais elle ne pouvait pas s’avancer vers lui, abandonner ce jeu réconfortant pour un amour destructeur. Il lui fallait se protéger derrière un mur infaillible. Elle était si facile à atteindre. Par son ancien amant et son frère autrefois. Par Naomi, sa sœur jumelle, Aaron, et chaque loup de la meute. Et elle devrait offrir aux vampires cette arme qu’est l’amour pour un des leurs ? Devait-elle le considérer non pas comme un monstre mais comme un être si particulier qu’il avait réussi à réanimer son cœur ? S’essayant à la compassion pour cet homme de la race qu’elle pourchassait, Jill cherchait les mots, tentant de calmer la rage d’Edouard. Une colère qu’il ne dirigeait que contre lui, visiblement. Mais elle ne pouvait pas l’aider. Il lui ouvrait la voie de la raison, il ne tenait qu’à elle de s’y engager. Alors qu’il la rejetait, la délaissait, elle sentait que lui aussi percevait l’absurdité de leur baiser.

    « Vous paierez. Vampires… »
    La jeune fille se rappelait parfaitement ces mots qui avaient glissé de ses lèvres il y a bien des mois. Le soir, elle s’était caché non loin de chez elle, se blottissant contre un mur délabré. Et un des nouveaux membres de la meute, de SA meute désormais, l’avait rejointe, paraissant surpris de la voir ici. Elle se rappelait avoir bu ce soir là. Beaucoup trop. Noyant dans la douce torpeur offerte pas l’alcool la douleur de son cœur mutilé, crucifié à même le corps de son frère. Et de ce loup solitaire elle s’était fait un ami. Les âmes tourmentées n’étaient pas rares autant chez la meute que, visiblement, chez les vampires. Certains des vampires luttaient contre leur malédiction. D’autres se complaisaient dans le meurtre et la débauche. Le clan de l’étoile était un ramassis de meurtrier aux mains souillées de sang. Et Edouard en était un membre, sûrement assez influent. Son esprit verrouilla l’amour un peu plus loin, dans les tréfonds de sa conscience. Elle n’était pas prête. Pas aujourd’hui, alors que des cauchemars la heurtaient chaque nuit. Jill avait promis sur le corps de son frère que les vampires paieraient pour leur crime. Leurs crimes. Si sa souffrance était parfaitement normale, puisqu’elle-même s’était abaissé à tuer, ils n’en restaient pas pour le moins les réels responsables. Avait-elle demandé à devenir un monstre incapable de se contrôler ? Chaque fois qu’elle apercevait la famille de son ancien amant, la culpabilité lui étreignait le cœur. Si elle ne s’était pas imprégnée de lui il serait toujours en vie, riant avec ses amis. Pour lui, pour son frère, pour tous ceux qui souffraient de l’absence de leurs proches, de la mort parfois « inexpliquée » de ceux qu’ils aimaient, elle devait continuer son combat, et museler le désir qui tissait son insidieuse trame de lâcheté.

    « Je devrais moi aussi te haïr. Mais j’ai beau essayé, je n’y arrive pas. »

    Sa voix était presque songeuse, Jill étant encore perdue dans ses pensées. Devant elle le jeune homme souffrait, mais elle ne pouvait le soulager. Des paroles d’amours ne lui feraient que comprendre l’ampleur du désastre. Mais elle ne pouvait pas le condamner, lui hurler à quel point il avait raison de se détester, tant il était méprisable et vil. Non, car bien que son esprit l’ait renié, elle l’aimait. Ses yeux rubis étaient fixés sur ses mains, elle s’était agenouillée, à une trentaine de centimètres d’Edouard. Mais elle n’essayait plus de le toucher désormais. Elle avait besoin d’aide. Que quelqu’un lui dise comment tout effacer sans oublier ? Comment faire de cette rencontre une simple discussion sans conséquences, avec un vampire qui l’avait sauvé précédemment ? La sauverait il encore, en faisant ce qu’elle ne parvenait pas à faire ?

    « Me haïrais-tu, puisque je ne peux le faire ? »
    Il lui suffisait de répondre oui. Et elle disparaitrait. De sa vie, à tout jamais. Leur première rencontre n’aurait jamais du avoir de suite. Peut-être reverrait-elle alors sa silhouette de loin lors d’un combat. Mais il lui suffirait de l’ignorer, de s’occuper de quelqu’un d’autre. Et s’il s’avançait… Alors elle accepterait la proposition si alléchante qu’il lui avait faite lors de leur première rencontre. Tout oublier. Tout, sauf sa condition de louve. Mais elle ne le laisserait pas toucher ses souvenirs. Elle s’offrirait simplement comme simple mortelle face à sa toute puissance immortalité. Peut-être, redeviendrait-elle humaine en plein combat. Elle se vit mourir, ses yeux sanglants perdus dans ceux d’Edouard, des yeux évoquant les cieux, des yeux de paradis tombés sur terre. Son sourire s’éteignit, ne laissant sur ses lèvres qu’un goût de rêve amer.

    Et un goût de sel. Larmes de mer. Larmes de chagrin.
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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptySam 9 Mai - 20:53



    LYING FROM YOU – LINKIN PARK
    [ Faut vraiment que tu lises les paroles x3. ]
    http://www.deezer.com/track/677209

    Edouard sentit les doigts de Jill entourer son menton. Edouard sentit à nouveau cette chaleur parcourir une infime parcelle de son corps. Et sans résister, il agit comme un de ces lycanthropes aux ordres d'un Alpha. Il se laissa faire. Mais au lieu de chercher ses yeux, de préférer s'enfoncer dans cet océan incandescent, son regard bleu se posa simplement sur sa gorge. Si rose, si tendre, même d'où il se trouvait... Il voulait passer ses doigts dessus, encore et encore, approcher ses lèvres d'elle, offrir à ses crocs ce qu'ils réclamaient tant... Que la louve répète son nom ne réveilla qu'un peu plus sa soif. C'était ce qu'elle était, après tout. Une louve parmi tant d'autres. Une jeune fille destinée à massacrer les semblables de l'immortel, destinée à mourir à cause d'un des siens. Pourquoi attendre ? Qui pouvait dire si l'heure de Jill était arrivée ou non ? Qui oserait se mettre au devant du désir d'Edouard ? Car petit à petit, à force de brûler à son contact, à force de toujours vouloir s'approcher d'elle, son vulgaire désir physique se mêlait à celui de son sang. C'était ça qui le faisait vivre, au fond. C'était ce liquide qui permettait à ce jeune homme de survivre, de porter son immortalité. C'était grâce aux innombrables humains qu'il pouvait aujourd'hui plonger ses yeux dans les siens, poser ses lèvres sur les siennes... Il n'avait qu'à peine hésité. Il s'était laissé emporter par l'ampleur soudaine de ses sentiments, son esprit résonnant avec le sien. Plus que ça, tout son être n’avait été persuadé que d’une seule chose : il l’aimait. Se mordant la lèvre plutôt que secouant la tête, Edouard tenta d’effacer la chose qui se réveillait en lui. C’était comme avec Violett... Il n’avait voulu faire qu’un avec elle, il n’avait eu qu’une idée en tête. Et cette idée avait plongée ses autres pensées dans la confusion, soufflant sur la peur qui à nouveau glissait sur lui. Il avait tout renié, tout espéré pour elle. Tout ça pour quoi ? Sentir le gouffre qui l’éloignant de Jill s’élargir un peu plus ? Réveiller des blessures presque oubliées ? Une émotion qu’il connaissait bien s’était rependue en lui. Mais seulement quelques secondes. Pourquoi ? Il ressentait la même avec sa sœur. Mais il le ressentait depuis plus de deux cents ans. Mais cette fois... C’était différent. Elle était venue, puis c’était enfuit. La culpabilité. Après tout, qu’aurait-il du regretter ? Il était un vampire. Faire souffrir et avoir mal faisait partit de son quotidien. Il avait l’éternité à vivre... Ou tout du moins, il ne comptait pas mourir avant de l’avoir décidé. Qui avait-il d’important dans sa vie ? Rien. Le pouvoir, peut-être. Mais il savait qu’un jour il le perdrait. Un jour, il serait dans la même situation qu’à cet instant, mais face à des loups ou vampires décidés à le tuer. Il se demandait d’ailleurs ce que Jill attendait. N’était-elle pas la promise ? N’était-elle pas une de ces élus toujours placés en première ligne ? C’était plus que son destin de l’assassiner. C’était tout son corps et son esprit qui un jour réclamerait l’oubli. Toute son existence qui n’aspirerait qu’à une chose : faire disparaître le cadet Evans. Les mains enfoncées dans le sable du vampire se resserrèrent, sa colère ne faisant qu’augmenter. Que faisait-il ici ? Que faisait-il, si faible, face à elle ? Ses yeux bleus se glissèrent sur ses lèvres, cherchant un contact. Mais avant même que son corps se détende ou se torde face à son regard, les instincts d‘Edouard reprirent le dessus. De nouveau, il ne focalisa sur cette gorge parfaite. De nouveau, une vague d’émotions contradictoires s’empara de lui. Il ne pouvait rien faire. Il était destiné à avoir les yeux secs et sans remords.
    C’était le cas. Jamais il ne s’était éloigner de son chemin, jamais il n’avait cherché à en changer. Il avait depuis longtemps fait ses choix, ce n’était pas l’entrée de Jill dans son existence qui allait y faire quelque chose. N’est-ce pas ? Pourtant, le vampire avait commencé à se perdre dans ses souhaits et la réalité. Il s’était presque enfuit en connaissance de cause avec la jeune fille. Non. Ce n’était pas « presque ». C’était ce qu’il avait fait. Il avait espéré, puéril enfant en quoi elle le transformait, qu’il lui était possible d’oublier. A lui. Vampire qui lisait précisément dans les souvenirs des autres, humains ou plus que ça. Vampire lui aussi dirigé vers un avenir sombre et un passé tout autant ténébreux. Lui dont l’esprit enregistrait le moindre détail de la plus anodine situation. Parfois c’était avantageux. Mais aujourd’hui, Edouard doutait que ça le soit. Jamais il ne pourrait alors se détacher de cette présence, de cette odeur, de cette chaleur qui l’enveloppait. Le sommeil ne viendrait pas non plus le chercher pour l’aider à se libérer, ne serait-ce que quelques instants. Il était encré dans cette réalité parfaite qu’il cherchait tant à détruire. C’était ça, son choix. Préférer s’oublier pour faire contrecarrer les exigences de ce qui lui était supérieur. Pourquoi la nature les avait-elle créés, ses semblables et lui-même ? Pourquoi avoir envoyé sur cette planète le seul prédateur de l’Homme, roi de la chaine alimentaire depuis des générations ? Mais au fond, qu’est-ce qu’il en savait, lui ? Comment pouvait-il assurer, du haut de ses frêles deux cents ans, que les vampires n’étaient pas à l’origine de la réalité ? Une fois de plus, la douleur de ses propres pensés frappa le jeune brun. Il avait l’éternité devant lui... Il ne cherchait pas le bonheur. Il ne cherchait pas l’amour. Il s’en voulait d’y avoir cru, ces jours-ci. Jill n’était pas à lui.
    Une nouvelle chose, comme un battement de cœur soudain, s’empara des sentiments d’Edouard. Comme un couteau qu’on aurait enfoncé dans sa chair, comme une plaie qui se serrait remise à saigner. Une douleur abominable se glissa jusque dans ses entrailles, perçant ses défenses, laissant le monde entrevoir un instant sa peine. Et indépendamment de sa volonté, le pouvoir du jeune homme réclamant son dut, son corps se pencha en avant. Sa gorge se mit à brûler, déchirant sa voix.

    « Je... »

    De simples paroles qui avaient résonnées. Quelques intonations qui s’était faufilées jusqu’aux oreilles de l’immortel. Ca avait suffit. Suffit à réveiller l’amour qu’il avait cherché à effacé. L’amour et le désir mêlé à son désir de sang... A sa soif.
    Ses émotions étaient trop fortes. Ce qu’il ressentait pour Jill était trop confus, et pourtant le goût d’interdit qui en émanait ravissant la nature vampirique d’Edouard. Il voulait l’aimer, encore une fois. Comme lorsqu’il l’avait embrassée. Et une part de lui-même l’en empêchait, laissant ses instincts se glisser à travers lui et mettre en avant ses meurtres. Non. Il ne pouvait la haïr, si convaincu soit-il que c’était la meilleure chose à faire. Mais il ne pouvait l’aimer comme tous les autres l’auraient aimée. Elle, l’Alpha d’une Meute. Elle, une magnifique jeune femme. Distante et à la fois attirante, indécise et si fragile... Jamais il ne serait sincère. Jamais il ne serait capable de lui exposer ce qu’il ressentait réellement. Alors pourquoi ? Pourquoi ses sentiments qui demeuraient froids et indifférents la plupart du temps le retournait de l’intérieur lorsqu’il se rendait compte de l’étendu de son désir ? Pourquoi l’aimait-il à la fois plus et moins que quiconque ? Cette fois-ci, Edouard ferma les yeux. Il préférait que Jill ne se rende compte de rien. Un sourire sarcastique s’étira sur ses lèvres. Etait-ce seulement possible ? Son attitude troublante pouvait-elle être ignorée ? Ce n’était pas un jeu, comme il arrivait souvent à l’ancien humain de le faire comprendre. Ce n’était pas la jolie, non plus. C’était pire, pire que la haine. Tout du moins il l’estimait ainsi. C’était la cage dans laquelle il s’était depuis longtemps enfermée qui chantait. Cette cage qui ouvrait lentement ses portes, qui faisait tourner le bleu ciel des yeux d’Edouard à bleu foncé. Et même sans en être certain, le vampire savait que ce n’était pas terminé. Il serait incapable de la détruire, à moins que... Que pour la première fois, sa nature d’être buveur de sang prenne le dessus sur sa raison. Que pour la première fois, la résonnance de ses intenses sentiments choisissent l’issue la plus simple. Etait-ce le bon choix ? Sûrement pas. Mais il ne pouvait pas le lui demander. Car elle était si... si différente... Et de l’autre coté, Edouard avait déjà été enveloppée par cette sensation. Avant de la rencontrer, il ne s’était pas posé de questions sur son avenir, sur la conséquence de ses actes. Il avait fait ce qui lui semblait avantageux, pour lui et seulement pour Edouard Evans. A quoi bon révolutionner ce qu’il était ? A quoi bon chercher à être meilleur alors que ses péchés ne seraient jamais expiés ?

    « Jill... »

    Sa voix n’était plus aussi mélodieuse. Sa voix n’était plus froide, ou même tendre. Elle était tremblante, agonisante. Pour la première de sa longue vie, les sentiments d’Edouard lui semblaient incontrôlables, comme s’il avait perdu la maîtrise de lui-même. Comme si la présence de Jill était plus forte que sa propre habilité à refouler et dissimuler ce qu’il ressentait. Comme la jeune femme était elle-même plus puissante que la volonté d’Edouard a toujours faire en sorte que tout soit comme il le souhaitait.
    Les yeux du vampire se rouvrirent brutalement, fixant intensément ceux de la louve. Et qu’importe si elle ne le regardait plus. Ses mouvements furent rapides, comme toujours, grâce à la vitesse qui lui était conférée. Précis, presque dangereux. Sans ménagement, il renversa la louve en arrière. Elle était son ennemie, et lui rien d’autre qu’un vampire assoiffé. Il se pencha sur elle, l’entourant de ses bras. Les bords de sa chemise retombèrent également sur le sol, comme s’ils cherchaient eux aussi à emprisonner Jill. Son visage s’approcha du sien, ne lui coutant aucun effort. Ses lèvres s’entrouvrirent, ses crocs blancs éclatant dans le gris de cette journée d’hiver. Et ses yeux, les yeux d’Edouard, qui s’étaient nettement assombrit. Comme la première fois qu’il s’était rencontré, en haut de cet arbre... Cette fois Jill ne tomberait pas. Ou tout du moins, si c’était le cas, l''immortel ne pourrait rien pour elle.

    « La pire des choses qu’il y a en toi, c’est moi. »

    Vampire.
    Le seul mot qui résonnait dans l'esprit d'Edouard.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyJeu 21 Mai - 0:56



  • J’aimerai tant m’enfuir…


    Jill observait les émotions qui défilaient sur le visage d’Edouard, sentant sa respiration se bloquer un peu plus à chaque seconde qui passait. Elle mourait d’envie de l’entendre lui intimer de disparaître. Ou peut-être qu’il se décide à lui effacer la mémoire. Ainsi elle ne serait plus hantée par leurs contacts, leur baiser, la façon parfaite dont ils se complétaient. Elle oublierait la douleur qui comblait son absence chaque nuit, s’accentuant avec le temps. De plus, sa présence ne la faisait que souffrir un peu plus en l’obligeant à se trahir, à oublier son but, à faire face à des illusions brisées en des éclats ternes et évanescents. Sans doute se sentait elle simplement plus vivante à ses cotés. Cela expliquerait pourquoi elle avait besoin de le revoir dès qu’il était absent, se sentant presque… incomplète. Elle ne pouvait simplement pas accepter l’idée que malgré leurs différences et le fossé qui s’étendait entre eux, ils parvenaient à se désirer, et même à s’aimer, à travers leurs provocations, leurs paroles qui évoquaient une même douleur, et leurs incroyables beautés ; la sienne, sauvage et imparfaite, et celle d’Edouard, sculpturale et inhumaine. Lorsqu’il prononça son nom, elle leva les yeux vers lui, dans un vague regain d’intérêt. Il y eut comme un éclair qui aurait été invisible aux yeux des simples humains, lorsque Jill perçut le déplacement d’Edouard. Mais il n’y avait pas de place pour la peur dans sa rage, et elle se contenta de se laisser entrainer dans une chute sur le sable, sans lui opposer ses forces surnaturelles, bien que diminuées sous cette forme humaine. Et elle ferma les yeux, laissant ses sentiments la submerger, sans faire attention à ce vampire qui la dominait, ses yeux assombris par la soif.

    J’ai toujours cru que la lumière existait même pour moi.

    Elle se rappelait de son insouciance avant de perdre à son tour un proche. Elle craignait la mort mais ne l’avait encore jamais affrontée réellement. Elle se contentait de vaincre avec son incroyable facilité, ne faisant qu’un avec ses frères et sœurs de meute. Ensemble ils étaient invincibles. Mais seule comme aujourd’hui, elle était fragile. Il suffisait d’une morsure pour que sa mort soit inévitable. De plus elle ne s’était même pas débattue. Elle était une proie bien trop consentante. Toujours elle s’était persuadée qu’en vivant avec sa souffrance elle pourrait la combattre, l’assumer, et bientôt, se laver de ses torts. Mais les crimes tachaient encore son âme. Il semblait qu’elle ne puisse pas réellement se relever du passé. Peut-être pouvait-elle cependant se construire un nouvel avenir ? Elle était forte, malgré ses vagues d’abattement. Jill pouvait comprendre qu’elle n’avait réellement pu se contrôler. Et qu’elle n’était en rien responsable de la mort de son frère. Mais aujourd’hui elle se sentait plus détruite que jamais.
    Elle avait été stupide de croire qu’elle pouvait le manipuler, cacher son désir et jouer avec lui en tournant le dos à ses sentiments. Elle avait été stupide de croire qu’elle pouvait jouer avec elle-même. Jouer avec l’amour.

    Elle sentait un souffle rauque sur ses paupières fermées.

    Mais j’avais tort.


    Un instant elle songea aux loups qu’elle avait rassurés. Ce n’était rien. Il ne représentait aucune menace. Mais il avait agi comme les vampires savent si bien le faire. Elle était à lui maintenant. Et au fond de son amour, sa haine n’en était que plus forte encore. Elle avait cru se jouer de lui alors qu’il parvenait à dessiner une faille dans sa façade de marbre. Jill avait cru taquiner des sentiments qui n’étaient que charnels, mais lui avait réveillée en elle cette déchirure qui lui blessait les entrailles, l’esprit et l’âme. Ses épaules s’agitèrent brièvement, et elle comprit qu’elle pleurait. Serrant les dents, elle attendit en silence, refusant de croiser les yeux de son meurtrier, un regard de ciel qu’elle aimait tant. L’alpha sentit les mouvements convulsifs qui l’agitaient s’arrêter, et se permit de penser à nouveau à son frère. Avait-il souffert ? Après tout elle allait mourir comme lui. Vidée de son sang, ou empoisonnée par le venin d’Edouard. Une fin qui lui tombait dessus sans qu’elle ne s’y soit attendue. Et qu’elle ne savait bien si elle la désirait ou non. Ses ongles vinrent se planter dans la chair de sa joue, y ouvrant de fines trainées écarlates qui se refermèrent aussitôt, ne laissant qu’une peau dorée et parfaite. Elle sentit sur la chair pulpeuse de ses doigts les trainées humides qu’avaient laissées les larmes. Le sang d’une plaie plus profonde que physique, qui la transperçait dans toute sa vulnérabilité, plus lente à se refermer que la plus douloureuse des blessures. Ses traits se crispèrent, alors qu’elle serrait un peu plus les paupières, dans une vaine tentative de refermer la plaie, d’assécher les plaies. Puis comme une trêve avec cet instant de libération, son visage se détendit brusquement, et sa respiration se fit brusque expiration.



    Jill ouvrit soudainement les yeux, et planta son regard rouge, infiniment serein et pourtant si triste, dans les yeux de ciel d’Edouard. Il était un appel vers un paradis qui n’existait pas pour elle. Ni pour lui sans doute. Penché au dessus d’elle ainsi il lui paressait comme un ange déchu, taquiné par des angelots lumineux, satisfaits de pouvoir enfin se moquer de sa grandeur en le rendant esclave de sa soif. Elle toucha à nouveau la joue d’Edouard, la caressant du bout des doigts, et esquissa un sourire tendre.

    « Je crois que j’ai toujours su que je mourrai ainsi… »

    Si elle avait été une simple adolescente, l’instant le plus tragique de sa vie aurait été la rupture avec son copain populaire et infidèle. Elle aurait pleuré un bon coup sur l’épaule de sa meilleure amie, aurait lacéré de tipex le nom de son ex sur son agenda, déchiré leurs photos. Mais Jill était un alpha, une louve, un monstre. Sa vie se tachait de meurtres, de trahisons. Et sa propre mort lui caressait les tempes avec une certaine affection, alors qu’elle contemplait les yeux assombris par la soif, de celui qu’elle aurait pu aimer, dans un autre temps, un autre monde. Et elle attendit, patiemment, qu’il la tue, qu’il s’abreuve de son sang nauséabond de louve. Pas un instant elle ne pensa à ce qui pourrait se passer ensuite. La meute. Shavaé qui deviendrait le nouvel alpha. Et elle, qui s’éteindrait, comme son frère, son amant, et tant de ses amis. Tuée par ce vampire qui osait la hanter, pervertir jusqu’à ses songes mélancoliques.
    Ses yeux se fermèrent, scellant son accord muet. Qu’il la tue, que ses crocs pénètrent sa chair tendre, qu’ils violent son sang versé tant de fois. Jill ne souhaitait plus apercevoir les yeux si bleus d’Edouard. Et alors qu’il s’apprêtait à la tuer, le jeune alpha fit défiler dans son esprit les visages d’êtres aimés. Cela lui fit comme un électrochoc. Si elle pouvait se laisser emporter par son chagrin, par sa haine et sa culpabilité, penser à sa sœur, à ses amis l’empêchait de se faire tuer. Pas aujourd’hui. Elle pouvait en mourir d’envie, cela ne lui était pas permit. Il n’y aurait pas de libération, pas maintenant. Edouard ne goûterait pas son sang. Elle refusait. Ses prunelles, d’un améthyste dur et terne se fixèrent sur le visage d’Edouard, sans réellement le regarder. Et ses mains se tendirent pour agripper sa nuque, avec force, la forçant à s’incliner un peu plus vers elle. Ses lèvres hésitèrent, non loin de celles du jeune homme. Mais Jill se contenta d’effleurer sa joue, pour s’approcher un peu plus de son oreille.

    « Mais cela n’est pas encore pour aujourd’hui. »

    Et elle se transforma. Son corps se fit fin et racé, à la musculature effilée, et aux os saillants. Sa mâchoire devint puissante, et ses yeux se firent iris d’ambre en fusion. Elle était une louve parfaite, maigre mais forte, immaculée dans toute sa haine. S’échappant sans plus de problèmes d’une étreinte qui n’était en rien tendre, elle s’éloigna d’un bond. Sa beauté était sauvage, comme celle de l’humaine qui sommeillait presque en cet instant. Elle avait beau l’aimer, cela lui était interdit, et elle comptait bien l’apprendre, quitte à se le répéter jour et nuit, au lieu même de cauchemarder. Quitte à ne plus dormir pour qu’il quitte ses songes. Mais il lui faudrait bien le revoir, et ce jour là, elle l’attaquerait, sans le moindre scrupule. Si un jour la mort du vampire devait arriver, alors elle voilerait sa douleur, elle endormirait son amour. Et seulement lorsque le combat serait fini, alors elle laisserait libre court à ses larmes.
    Jill aurait pu s’éloigner, et disparaître à l’instant même, l’oublier enfin. Elle en avait l’occasion, alors qu’elle était devenue louve. Peut-être la suivrait il, tellement assoiffé qu’il ne résisterait même pas à l’odeur d’un sang comme le sien. Mais la louve se contenta de s’approcher des vêtements qu’elle avait laissés au sol, et que le sable poussé par le vent ensevelissait doucement. En un geste, elle redevint humaine, et enfila à une vitesse improbable ses vêtements. Puis, elle tourna la tête vers Edouard, sans même essayer de se retourner. Qu’il l’attaque. Elle pouvait se défendre. Même ainsi, sous sa forme la plus faible, elle pouvait opposer ses forces aux siennes. Elle perdrait sans doute, mais pas si facilement. Et lorsqu’elle se transformerait, l’issu du combat deviendrait incertaine.

    « Je ne suis pas une proie facile, Edouard.»


    Désolée. Je ne te soulagerai pas de ta soif aujourd’hui.

    Avec désinvolture, elle se tourna à nouveau vers lui, ses yeux étaient durs et méprisants.
    Jamais elle ne pourrait l’aimer, alors autant se faire une idée dès maintenant. Comment apprécier un meurtrier qui la tuerait s’il le pouvait ? Après tout, sans sa race, elle ne souffrirait pas, et ne ressentirait pas le besoin d’être libérée par une mort, une renaissance en réalité.
    Sans le noir qu’il lui imposait elle ne rechercherait pas sa lumière.
    Elle avait été idiote de croire en des chimères telles que l’amour, même rien qu’un instant. Il est des causes pour lesquelles il ne vaut pas de mourir.



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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptySam 23 Mai - 19:03



    THIS IS HOW I DISAPPEAR – MY CHEMICAL ROMANCE.
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    I’ll die for you, I’ll die ‘cause of you.
    I die with you.


    Les lèvres du vampire tressaillaient. Jill ne pouvait plus le voir, perdue dans ses pensées, elles-mêmes à la portée d'Edouard. Il avait envie, terriblement envie, de se glisser dans son esprit, de penser avec elle, de se joindre à sa haine. Car il ne se faisait pas d'illusions. Elle devait le haïr, derrière ses faiblesses et son désir. Il était un vampire, son ennemi. Plus que ça, il était celui qui avait tué ceux à qui elle tenait. Et bien qu'il ne le sache pas réellement, Edouard sentait qu'il s'était déjà mêlé à son existence. Après tout, il avait fait tuer l'Alpha, sans même savoir qu'il était le frère de celle qu'il aimait aujourd'hui. Un rire perdu s'échappa de ses lèvres, fin, inaudible. Pourtant, l'immortel riait bien. Sa gorge le brûlait, et ses yeux faisaient des allers-retours entre les paupières closes de la louve et sa gorge, si proche. Pourquoi ne réagissait-elle pas ? Comme un choc à l'intérieur de son propre corps, l'Edouard qui se maîtrisait reprit le dessus, sa souffrance réapparaissant à la fois. Et cette souffrance l'oppressait, le consumait de l'intérieur, tordant son ventre, perçant son cœur mort. Il ne pouvait la stopper, et ne cherchait même à le faire. La simple présence de Jill, et ce depuis leur toute première rencontre, le changeait. Son indifférence se dissipait, son désir s'embrasait, ses pensées torturées s'atténuaient. Mais il n'avait pas le droit de l'approcher. A nouveau, plus insistante, sa gorge le ramena à l'état de vampire assoiffé. Pourtant, il bravait tous les soi-disant interdis. Il n'avait qu'à se pencher un peu plus, qu'à découvrir ses crocs et goûter à son sang. S'il le faisait, elle mourrait. Mais il s'en contrefichait, il avait commit assez de meurtres pour ne plus culpabiliser. Elle existait pour lui, à cause de lui, elle vivait grâce à lui. Et elle ne régissait pas. Le jeune homme secoua la tête. Pourquoi ?! Il ne pouvait pas la tuer, pas maintenant... Il voulait comprendre. Enfin rêver, imaginer qu'il avait droit à autre chose que l'horreur permanante dans laquelle il était plongé. Avouer ce qu'il ressentait pour la première fois, faire la différence avec le simple désir qu'il avait ressentit il y a plus d'un siècle. Lui n'avait jamais connu l'amour, même sous l'obligation. Lui qui était si insensible, si sombre, ne prenait pas encore conscience que les sentiments qui l'oppressaient seraient à jamais gravés en lui. Comme pour le reste, il pourrait l'écarter, le déguiser, se perdre dans la douleur qui faisait parti de lui depuis sa naissance. Contrairement à Jill, le vampire ne regrettait pas le bonheur en se plongeant dans les ténèbres. Lui était plongé dans ces mers noires depuis toujours. Une bourrasque de vent souleva ses cheveux noirs, tandis que ceux de Jill s’étalèrent sur son visage. Il leva un de ses bras, l’approcha doucement de ces quelques mèches désagréables. Il avait envie de les dégager, de distinguer à nouveau les traits attirants et parfaits de la louve, si sensibles, si différents. Même sans la toucher, il sentait cette chaleur qui faisait parti d’elle, toujours présente, et qui allait à l’encontre même du souffle glacial d’Edouard. Mais ses doigts se recroquevillèrent sur eux-mêmes, incapable de le faire. C’était contre nature, tout simplement. Il ne pouvait l’aimer comme il l’aurait voulu, et jamais elle ne serait capable de ressentir quelque chose de sincère. Auraient-ils du se laisser aveugler par leur désir, plutôt que de penser à ceux qu’ils étaient réellement ? Fermant les yeux quelques secondes, l’immortel ignora les larmes qui coulaient sur les jours de sa nouvelle proie. Son corps réclamait son du, sa nourriture, son breuvage. Sa liberté. Car si celle de cette Alpha était de se transformer à volonté en un animal sauvage, celle du vampire était bien plus cruelle. Tuer. Cette pensée qui l’obsédait depuis toujours, râlant ses sens, l’entrainant plus loin qu’il ne l’avait prévu. Et boire ce sang : rouge, écarlate. C’était les seuls instants ou il ne pensait plus à rien, ou il était capable d’oublier. Un sourire étira ses babines. Il ne chercha plus à fuir. Se replaçant comme l’assassin qu’il devenait, entourant la belle de sa puissance, confondant avec aisance la réalité et ses désirs. Son pouvoir le rongeait, accompagnant sa soif, augmentant son désir charnel. Edouard refusait de s’approcher d’elle maintenant, désirant autant ses lèvres que sa gorge. Il ne voulait pas lui faire de mal, il ne voulait pas l’abimer... Et son esprit se libéra de son être vampirique, tout du moins à moitié, pour lire les brides de pensées de la louve. Il y a quelques instants, elle avait pensé, à... Les yeux bleus du cadet Evans se rouvrirent. Son cœur se tordit un peu plus, sa souffrance reprenant le dessus. Il ne méritait pas de vivre. Mais elle non plus.

    Puis, sans qu’il s’y attende, croyant presque qu’elle s’était tuée par il ne savait quel moyen, ou même qu’elle s’était endormie sous ses bras, Jill rouvrit les yeux. Ses iris rouges fixèrent l’intense bleu de celles du vampire, le déstabilisant presque. Cette tristesse était semblable à la sienne. Pourtant, il avait cru... Se furent ses doigts qui cette fois, troublèrent la bête qui s’était réveillée en lui. Ils touchaient sa joue, presque tendrement, alors que ce simple contact faisait briller ses crocs découverts. Cette blancheur presque aveuglante pour ses yeux sensibles et perçants, qu’il percevait dans le reflet des yeux encore mouillés de la louve. Comme un nouveau-né, il ne comprenait pas, était instable. Un simple touché, un simple sourire. Etonné, il continua de la fixer, incapable de réagir à son tour. Tout son être répondait à cet appel de tendresse, croyant retrouver Violett. Cette sœur qui semblait être la seule à être incapable de lui offrir de la tendresse, cette sœur à la fois si calme et terrorisée avec lui. Le souvenir de ses caresses ne rassura pourtant pas Edouard. Et ce fut cette culpabilité habituelle qui l’envahit, se mêlant à sa soif, à son désir, à Jill. La belle immortelle avait pourtant changé, accompagnant son frère, le remerciant de lui avoir offert l’éternité. Alors qu’humains ils ne se voyaient jamais, de part la répugnance du garçon à avoir une famille, leur transformation avait développé un lien puissant entre eux. Si Edouard devait donner sa vie pour une personne, tout du moins s’il l’avait du avait de toucher aux lèvres de l’Alpha d’une Meute ennemie, c’aurait été pour elle. Pour continuer à passer ses mains dans ses cheveux, à entremêler ses doigts aux siens, à resserrer son emprise cruelle et parfaite autour d’elle. C’était elle qu’il percevait au milieu des tumultes incessants de souvenirs, elle qu’il était capable de comprendre. Pourrait-il jamais se sentir proche de Jill, alors que leurs vies étaient si différents, et leurs caractères si indistincts ? Pourtant, lui-même ne savait comment interpréter ce qu’il ressentait, trop habitué au vide. C’était ça qu’il contrôlait le mieux, habituellement... Si un sentiment cherchait à l’enlacer, à le détruire ou ne serait-ce que l’émouvoir, il le repoussait, préférant l’indifférence à la douleur lancinante qu’il ne connaissait que trop bien. A force, tout ceci avait créé une part entière de ce qu’il était, l’insensibilisant. Et contrairement à ce qu’il persistait à croire, tout n’était pas façonner grâce à sa volonté. La preuve était qu’il se perdait dans les yeux d’une simple louve, encore à la portée de ses crocs assoiffés, jeune fille qui aurait pu être si banale à ses yeux, comme tant d’autres, comme durant son passé. Et qu’il ne croit plus aux coïncidences n’arrangeait rien à son malaise.
    Jill s’approcha encore de lui, enfermant son visage entre ses mains, les cheveux noirs d’Edouard tombant sur son front à elle. La caresse de sa peau, si proche, fit presque trembler le vampire. Il s’oublia un instant, pour écouter ses paroles, et seulement elles. Le reste se brouilla, les bruits s’atténuèrent, et seules ces quelques nuances vocales retentirent dans sa tête. Il comprenait, ce qu’elle disait. Mais cela ne le touchait pas, comme si elle s’adressait à quelqu’un d’autre, comme s’il avait prit la place d’une marionnette. Son être s’était enfermé à nouveau dans la cage qui lui était destinée, laissant sa soif en suspens au dessus de lui. Il aurait suffit d’une fraction de seconde pour qu’il plante ses crocs dans sa gorge... Mais il préféra fermer les yeux. Car la chaleur du corps de l’Alpha avait changé. Il la sentait trembler, toujours collée contre lui. Son état de vampire faisait ralentir le temps, ou alors ce n’était qu’une vulgaire impression, réfléchissant plus vite que n’importe quel autre humanoïde. Il était puissant. Trop puissant pour se laisser aller à enlacer une chienne.

    Sentant la jeune femme se transformer, Edouard ne chercha pas à la retenir. Elle avait droit de s’extirper, aujourd’hui, de ses bras. Il la laissait faire, mais seulement aujourd’hui. Car la prochaine fois qu’ils se verraient, se serait elle qui serait venue le chercher. Il n’irait pas la voir, ni la tuer. Ses pensées étaient bien cruelles et sanglantes. Il l’embrasserait à nouveau. D’une autre manière... Ses lèvres seraient baignées de son propre sang, et son corps de marbre abimé par ses griffes. Ce loup blanc qu’il sentait près de lui, qu’il avait déjà vu, déjà suivit, oublierait tout ce qui comptait à ses yeux. A moins qu’il choisisse de l’assassiner dans l’ombre, laissant son corps là où elle le désirait, plongeant une dernière fois son regard dans le sien, s’excusant silencieusement ? Pourquoi n’était-il plus le même ? Ses paupières s’entrouvrirent lentement, une dernière fois, pour la fixer. Ses yeux avaient changés. Il n’y lisait plus rien. Il ne pouvait pas la retenir, de toutes manières.
    Se redressant, il laissa ses bras tomber le long de son corps. C’était lui qui était venu, pour elle, pour la revoir. Il n’avait pas imaginé un seul instant désirer la tuer si brutalement, sans rien d’autre ressentir que le pouvoir de ses instincts. La Meute était là, elle aussi. Il ne la sentait pas, ou plus, totalement obnubilé par les parfums de leur Alpha, par sa présence, par sa chaleur, par ses brides de souvenirs, ses mouvements et tout ce qui faisait qu’elle était à la fois son ennemie et celle qui aimait au fond de lui. Peut-être était-elle tapis dans l’ombre, à les épier depuis le début. Mais alors pourquoi n’était-elle pas intervenue ? Il n’était pas chez lui, il était chez eux. Il savait pertinemment qu’ils le percevaient tous, de leur forme humaine ou lycanthrope. Son défi ne serait certainement pas oublié, et Jill semblait désormais capable de le faire tuer. Etait-ce cela qu’elle voulait ? Un sourire en coin s’étira sur ses babines tandis qu’il relevait la tête vers la nouvelle humaine. Il ne chercha pas à détourner le regard, ne chercha pas à disparaître. Et l’idée de s’approcher à nouveau, de goûter à son sang comme à ses lèvres s’insinua à travers ses réflexions. Pourquoi chercher à résister ? Que ses émotions le troublent ou pas n’y changerait rien. Il avait il y a longtemps choisit de renoncer aux actes futiles et à la confiance. Il avait décidé il y a longtemps de changer ce monde, quitte à mourir pour lui. Ces mascarades face aux humains faisaient parti des seules choses qui parvenaient à le mettre en colère, jusqu’à ce qu’il ne se contrôle plus. Absolument plus ? Il ne se souvenait pas avoir eu les yeux rouges depuis bien longtemps. Il ne regrettait à aucun moment de tuer des proies innocentes, qui ne lui avaient rien demandé, rien fait. Encore faudrait-il qu’il les laisse en vie pour les comprendre... De temps à autre, c’était ce qui arrivait. De cette façon, Edouard Evans avait créé un grand nombre de vampire, étant l’un des seuls à taire sa soif. Etait-ce une bonne chose ? N’aurait-il pas du culpabiliser, n’aurait-il pas du pleurer la destruction d’un futur meilleur ? Jamais. Non, jamais il ne renoncerait. Lui ne se contentait pas de vivre son existence, il avait un but. La seule chose qui l’incitait probablement à ne pas se faire tuer, et encore... Quoi de plus beau que de mourir par amour, que de se faire tuer par celle qu’on aime ? Son sourire s’étira un peu plus.N’est-ce pas Jill ? Edouard avait pour projet d’éclater une certaine vérité. Un jour, débarrassé des pitoyables et ignorants loups, il s’allierait avec les humains. Il mènerait ses vampires à défier la Nature – qui les avaient créés, lui et ses semblables comme ces lycanthropes puants.


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E.DOUARD
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptySam 23 Mai - 19:03

    L’immortel se releva. Tout aussi rapidement que la louve avait enfilé ses vêtements. Il n’effaça par son sourire et laissa sa soif brûler sa gorge à nouveau. Il ne tentait pas non plus d’atténuer la douleur qui le traversait, sachant très bien qu’elle ne disparaîtrait pas si facilement. C’était elle qui la provoquait. Et ne fuyant pas le regard méprisant de sa bien-aimée, Edouard se perdit dans ses pensées. Tout du moins, dans celles qu’il avait lues dans l’esprit de Jill. N’était-ce pas intéressant, de savoir pourquoi sa tristesse atteignait presque la sienne ? Mais à force de lire un peu dans ses souvenirs, le vampire voulait continuer. Il voulait découvrir plus de failles qu’il ne l’avait fait pour le moment, il voulait la tenir entre ses bras encore, qu’elle comprenne qu’il savait tout, qu’elle comprenne un jour qu’il était le Chef du Clan de l’Etoile et rien de moins. Pourtant, revenant à la réalité, cette ennemie parfaite avait détourné la tête. Pourquoi ? Le simple fait de le voir lui faisait-il mal ? Le simple fait de comprendre qui il était la mettait-elle dans un état qu’elle n’avait osé imaginer ? Une nouvelle fois...
    Se mouvant avec perfection, Edouard s’approcha d’elle. Elle était trop loin. Sans lui laisser le temps de réagir, espérant pourtant au fond de lui qu’il ne voulait plus la tuer, il enserra sa main. Ses cheveux et sa chemise retombèrent silencieusement contre son corps, frôlant à peine celui de Jill. Il avait laissé un écart entre eux, la laissant libre de ses mouvements... Ou presque. Sans lui briser les os, il tint fermement sa main droite, donc, avec les deux siennes. Faisant attention à ne pas trop respirer, il sentit le vent souffler autour d’eux. Mais ils étaient dans une bulle que seuls deux monstres pouvaient percevoir, un instant qui n’était dédié qu’à elle et qu’il avait lui-même créé. Quelque chose qui lui était offert, à elle, Jill, Alpha de la Meute, de la part de son pire ennemi, Edouard. L’immortel porta la main de la belle jusqu’à sa joue, tendrement. Il caressa un instant le dos de sa main avec ses crocs, ressemblant à de simples dents et pourtant bien plus pointues et tranchantes, avant de murmurer.

    « Vas-y, Jill. Tue-moi. »

    Ses mots étaient sincères, mais froids. Distants. Et son sourire s’étira d’autant plus en songeant qu’il la laisserait faire si elle essayait.

    « Tue-moi comme tu as tué celui dont tu étais imprégnée. »

    Une nouvelle vérité qui faisait briller ses yeux plus sombres.
    Une vérité qui le glaçait et ne faisait que réveiller ses sentiments.

    When i’ll be a ghost, i’ll can’t hurt you anymore.
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MessageSujet: Re: ... After all. [ PV ]   ... After all. [ PV ] EmptyJeu 4 Juin - 0:03

  • L’alpha ferma les yeux en sentant les mains d’Edouard enserrer sa paume. De quel droit la touchait-il ? Le dégoût palpitait dans ses pensées comme une coulée de lave prête à jaillir au grand jour. Tremblant d’une rage refoulée, Jill écouta les paroles d’Edouard. La tentation lui fit savourer son poison acidulé jusqu’à ce qu’elle entende ses derniers mots. Il savait. Il pouvait tout savoir d’elle. Brusquement, elle rouvrit les yeux, renonçant à montrer sa faiblesse en dégageant sa main d’un geste brusque. La peau glacée d’Edouard lui rappelait sa déchéance. Elle éteignait les derniers vestiges de sa lumière en tombant amoureuse de sa propre perte. Edouard n’était qu’un être infâme qui la tuerait un jour ou l’autre. Elle devait taire ces sentiments nés d’un simple jeu et le tuer pendant qu’il était encore temps. Avant qu’elle ne soit définitivement brisée par cet amour répugnant qui grandissait en elle comme une mauvaise herbe suçant la sève d’un jeune arbre. Que ressentirait-elle devant le corps de ce vampire ? Le désespoir auprès de la solitude ? Du moins une souffrance terrifiante. Elle ne pouvait plus attendre que son affection grandisse encore. Elle ne devait pas accepter de l’aimer, alors qu’ils étaient si différents, si… ennemis. Il était magnifique, et cela suffisait à le désirer. Mais pourquoi l’aimait-elle ? Pour sa tendresse, cette souffrance qu’il lui offrait comme cadeau, et qu’elle partageait avec lui, si libre, si différent d’elle, lui solitaire alors qu’elle partageait ses pensées avec ses frères et sœurs de meute. Si elle souhaitait partager sa vie avec quelqu’un, il y aurait bien des bras pour l’accueillir, dans la meute. A commencer par son meilleur ami… Aaron saurait la consoler et la purifier de son amour obsolète. Là, dans l’évanescence de tous ses scrupules, Jill sentait venir l’envie naturelle de détruire Edouard à jamais, pour l’avoir aimé, de meurtrir sa peau car elle l’avait embrassé, de blesser son corps car elle l’avait désiré. Puisqu’elle n’avait pas le droit d’aimer le tueur des siens et de sa liberté, d’aimer un vampire, alors elle devait tuer cet homme qui serait sa damnation si elle restait passive. Les mots la blessaient encore et encore alors qu’elle se rappelait les lèvres de son amant, son visage si pure, et l’amour dont il l’avait couverte jusqu’à sa mort. Toujours il avait gardé son secret, guidé ses pas quand elle se perdait. Il lui était destiné. Sa mort avait été une erreur. Auprès de lui elle aurait pu se construire un bonheur, faux et fragile mais si différent de sa vie misérable dont elle souffrait tant. Et alors même qu’elle aurait pu se réfugier dans le cœur d’Aaron dont elle pourrait rapidement tomber amoureuse, elle préférait sacrifier son peu de quiétude, lacérer ses valeurs et convictions pour un ennemi.

    « Je… »


    Elle ne voulait pas lui parler. Et pourtant ses lèvres pressaient des paroles insensées pour les retenir. Les mots coulaient d’eux-mêmes. Qu’il la tue puisqu’elle ne pouvait le faire. Il gagnerait. C’était l’avenir de leurs espèces qui se jouait ici et elle n’en était même pas consciente. Elle était la descendante directe des Alphas, et par ce lien de sang elle assumait son poste mieux que quiconque. Edouard dirigeait chaque vampire membre d’un clan. Carnivore ou non. Il était comme une ombre qui s’insinuait partout et dirigeait les choses de ses tentacules vaporeuses. Et elle l’ignorait. Elle ne voyait de lui que cette part monstrueuse et pourtant presque pardonnable. Il était esclave du sang mais elle ignorait qu’il était l’auteur de cette rixe avec la meute. Qu’il pouvait également tout arrêter. Si elle l’avait su, jamais ses lèvres ne se seraient souvenues d’un baiser parfait, au goût d’éternité. Car c’est ce qu’ils étaient éternels tant que la mort ne les frappait pas. Dans deux siècles, se retrouveraient ils, face à face, inchangés, ennemis et amants à travers le temps qui avait passé ? Sa main se dégagea d’une façon rapide de l’étreinte d’Edouard, et Jill recula, une grimace lamentable sur son visage crispé.

    « Je regrette tellement Edouard. »


    Mais quoi ? Que regrettait-elle ? La disparition de son frère qui l’avait protégée ? Le chagrin de sa meilleure amie ? La folie d’Aaron qui oubliait dans l’alcool le meurtre de ses parents ? La peur de sa sœur jumelle qui comprenait son tourment ? Les combats qui semaient la mort à chaque fois ? La haine qui ne pouvait s’éteindre en elle ? Le simple fait que sa vie soit anéantie par un devoir et un destin trop lourd pour elle ?
    Tout cela elle le regrettait. Mais en cet instant, plus que tout elle regrettait la mort de son amant.

    « Oui, je regrette tant de l’avoir tué lui… Lui qu’il était si facile d’aimer. »

    L’accusation aurait pu ressortir de ses mots, mais elle ne le faisait pas. La phrase était douce, et tellement sincère. Oui, si elle n’avait pas tué son amant, alors elle serait toujours imprégnée de lui, destinée à l’aimer jusqu’à ce que sa fragile vie d’humain s’achève. Alors elle cesserait de se transformer et mourrait peu après lui. Elle coucherait son corps brûlant contre le sien glacé jusqu’à ce que le temps la saisisse et la tue. Jill aurait des enfants, une famille, et du soutien dans cette vie qui la menait vers l’autodestruction. Mais c’était trop tard. Elle l’avait tué. Le bitume s’était coloré de son sang si doux, si tiède comparé au sien. Et il était mort en l’aimant, en lui murmurant sa tendresse et sa promesse d’éternité.
    Je t’aimerai. Elle aussi, elle l’avait aimé, malgré la nature forcée de cette affection.

    La jeune Alpha se rapprocha, son regard était froid et déterminé. Lentement, elle marcha vers Edouard, et au lieu de lever la tête vers le vampire comme elle mourrait d’envie de le faire, ses lèvres se baissèrent doucement, et elle les posa contre sa peau froide, contre sa clavicule qu’elle savait dure comme du marbre. Froide comme une pierre tombale avait elle dit la première fois. De sentir sa peau si glaciale, si répugnante, elle aurait pu avoir un sursaut de courage et se transformer, et le détruire, enfin. Afin d’être libre, et de pouvoir continuer à vivre. Car si elle le rencontrait lors d’une bataille elle ne le tuerait pas. Elle laisserait les gens se condamner. Et ouvrirait les portes de l’enfer pour elle. Lui pourrait la blesser, faire jaillir son sang brûlant et écarlate, elle le laisserait faire. Car elle lui appartenait, c’était indéniable désormais. Si elle n’agissait pas maintenant plus jamais elle ne pourrait lever la main sur lui, elle le savait. L’amour était une douce folie qui entravait les gestes réfléchis.

    « Crois tu que je pourrais, détruire la perfection dans toute son ampleur en t’anéantissant, Edouard ? »


    Elle avait levé les yeux vers lui, et un instant, elle manqua de défaillir, de tourner les talons et de s’enfuir pour ne plus avoir à affronter cet instant qui la torturait. Au rythme de ses questions elle s’interrogeait réellement. Oui, pourrait-elle ?

    « Pourrais-je te tuer, comme j’ai tué avec amour celui qui m’offrait un avenir plus lumineux ? »

    Avec douceur, elle posa ses lèvres contre celle du vampire, et savoura un instant sa froideur semblable à la glace. Sa beauté qu’elle désirait éternelle. Et qu’elle ne pouvait briser. Soit. Il serait donc sa damnation. Se détachant de lui, Jill plongea ses yeux de rubis dans ceux d’Edouard. Ils étaient des opposés parfaits. Et elle l’aimait. C’était cela, l’amour des flammes pour la glace. L’amour du soleil pour la lune que jamais il ne pourrait rejoindre réellement. Avec une infinie tendresse, Jill s’éloigna une fois de plus d’Edouard, sans le quitter des yeux.

    « Peut-être que… Tu ne vaux pas assez à mes yeux pour que je te tue… »

    Est-ce que c’était ce qu’elle voulait dire ? Qu’il ne signifiait rien pour elle, absolument rien, pour qu’elle ne prenne même pas le temps de le détruire ? Un sourire moqueur s’afficha sur ses lèvres. Elle aurait tellement aimé qu’il soit sincère, qu’elle puisse réellement le mépriser lui et ses paroles blessantes. Jill aurait souhaité rire de cette intention qu’il avait eu de la blesser. Alors qu’elle en souffrait réellement. La culpabilité la dévorait de l’intérieur. Mais il y avait aussi cette peine affligeante qu’elle ressentait en songeant qu’il avait voulu cette douleur. Qu’il ne désirait pas son bonheur, ou même simplement lui épargner les cauchemars de son passé, et le chagrin si profond qui la rendait folle. Alors qu’elle cessait de jouer pour s’avouer qu’elle l’aimait sans rien pouvoir y faire, lui parvenait à la détruire un peu plus.
    Et dans toute sa fierté, l’alpha se tint droite et rieuse, essayant de le faire abandonner. Si elle ne pouvait l’oublier, que lui disparaisse de ses pensées, jusqu’à la prochaine bataille. Alors il la tuerait. Car si elle ne pouvait assumer cet amour impossible et dégradant, elle ne pouvait non plus le nier. Et si par hasard elle s’attardait un peu plus, il l’emporterait, et elle s’abaisserait à se coller contre lui en tremblant, espérant une main sur son épaule, des lèvres contre son front. Elle avait besoin de tendresse, et il s’offrait dans tout son sarcasme et son indifférence. Elle quémandait un improbable amour tout en cherchant à le fuir, comme une aveugle fuyant le jour dont elle à tant besoin. Jill laissa son sourire s’affaisser. Ses yeux rubis ne quittaient pas ceux du vampire qu’elle quitterait aujourd’hui en espérant ne jamais avoir à le recroiser. Peut-être était-il un simple nomade, meurtrier mais qui n’avait rien à faire dans leur guerre. Peut-être. Mais c’était un espoir bien vague et bien faible.

    « Ou peut-être pas. » c’était un murmure glacé, qui s’échappait à contrecœur de sa gorge.


    Le dernier soupir de son cœur qui renonçait à un amour destructeur qui n’avait rien à faire dans sa vie de louve. En effet elle fuyait pour la dernière fois, renonçant à cette fierté qui lui hurlait de ne pas le quitter des yeux, de le faire ployer devant elle pour qu’il finisse à genoux, suppliant elle ne savait quoi. Qu’il l’aime alors qu’elle le haïrait. Qu’il souffre alors qu’elle retrouverait la paix. Qu’il périsse alors qu’elle vivrait dans toute sa splendeur. Mais la fierté pouvait bien fondre dans les flammes de cet enfer qui brûlait dans ses yeux. Aujourd’hui elle partait, désertant son propre territoire face à un ennemi qui s’offrait à sa colère. Car elle l’aimait. Malgré le jeu qu’elle avait promis de mener sans faillir. Malgré la haine qui les opposait. La haine et l’amour apprenaient aujourd’hui à s’aimer. A contrecœur. Comme Jill apprenait à aimer Edouard. A contrecœur. Et l’alpha devint louve, en laissant derrière elle cette dernière piste qui permettrait peut-être au vampire de remonter vers son cœur éprouvé.
    Et de comprendre. Peut-être. De nouveau elle abandonna ses vêtements, et son âme saignait alors que, d’un bond, elle s’avançait vers le vampire, pour se détourner au dernier moment et s’enfuir. En une flèche lumineuse et évanescente, elle laissa derrière elle Edouard, pour toujours elle l’espérait. Et le craignait à la fois.

    Elle pourrait toujours faire semblant d’exister loin de lui. Incomplète. Et éternelle dans sa solitude. Les bras qui s’ouvraient devant elle resteraient invisibles. Et l’amour qu’on lui offrirait incroyablement fade. Une louve immaculée courait. Et dans ses yeux sauvages et incandescents, une lueur d’humanité. Un brasier plus tendre que celui des Enfers et plus ardent encore. Consumant son âme. Qu’on l’appelle amour. Qu’on l’appelle douleur. L’un ou l’autre, il portait le même masque.
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