# Under the rain. [ Edouard ]

Under the rain.

[ Edouard ]

blood

storm

L

B

~~Underconstruction~~

'elle

« Bonjour Naomi. »

Ses yeux étaient toujours plissés. Ses cils flouaient presque sa vision. L’air froid rencontrait sa peau mais elle ne frissonnait plus. D’énormes flaques s’étalaient sur le sol gris, reflétant elles aussi les lumières timides environnantes. La quiétude d’une d’entre elles fut brisée. Mais il n’y avait pas de bruit, juste les ondes percutantes qui animaient l’eau silencieusement. Comme aucune voiture ne passait à ce moment là, elle faillit porter ses mains à ses oreilles. Légèrement consciente qu’il pourrait y avoir un problème. Puis aux limites de sa vision réduite, un mouvement flou. Brusquement, elle immergea de son état. Elle y reconnaissait des jambes. Se redressant, quittant le support de la vitre, ses yeux cherchèrent un visage. D’abords, la silhouette était toujours floue. Sombre. Puis elle discerna son visage. Si parfait qu’elle crut rêver. Elle cligna des paupières, cherchant les véritables traits du jeune homme, mais rien n’y fit. Ils étaient réels. Elle oublia un instant de respirer. Ses yeux étaient d’un bleu incroyable. Des saphirs luisant dans la pénombre de la nuit. Rien ne le protégeait de la pluie qui inondait sa chevelure sombre. Un soudaine envie de l’abriter anima ses sens. Ses mains remontèrent jusqu’à son ventre, ne sachant que faire cependant. Elle se détourna, plissant de nouveau les yeux. Cherchant une façon d’échapper à… A quoi ? Cette attirance ? Ce piège ? Bien qu’elle ne le voyait plus, l’image de son visage cheminait dans sa tête, et elle l’examina. Avec du mal. Elle n’arrivait pas à refaire ses incroyables traits, ni l’azur frappant de ses yeux. Un frisson parcouru son dos et soudain, dans une caresse, une veste noire fut déposée sur ses épaules. Une fois encore l’air lui échappa, et elle se retint de sursauter. Sa veste noire. Elle virevolta, faisant face au jeune homme qui se tenait juste derrière elle. Ses lèvres s’entrouvrirent, inspirant enfin de l’air. La tendresse qu’exprimaient ses si beaux yeux était aussi frappante que le reste. Un sourire animait son visage pâle. Quand elle réussit à détourner ses yeux de ce visage, lui rendant son sourire – faiblement – sans réfléchire, elle croisa son torse. Il n’était pas sous l’abris et la pluie s’attaquait à la chemise blanche qu’il portait, le rendant presque transparente. De peur que ses joues s’enflamment, elle porta ses mains à son visage, maudissant sa réaction si typique. Mais elle était certaine de n’avoir jamais vu une personne aussi belle. Et le bel inconnu ne lui laissa pas le temps de rougir. Le magnifique timbre de sa voix brisa le silence. Silence ? Pas vraiment. C’était impossible que quelqu’un loupe les battements de son cœur. Bien sûr, elle ignorait les compétences auditives du jeune homme. Cette fois, ses lèvres s’entrouvrirent de béatitude, de surprise, avant de vite se refermer. La surprise venait du simple fait qu’il connaissait son nom. Et l’assurance vite reprise venait du fait que, contrairement à son physique surprenant, ce n’était pas aussi irréel, impossible. Elle était une nouvelle étudiante dans ce lycée et l’établissement était peut-être assez ennuyeux pour que son arrivé soit intéressante. Il devait avoir un bon oeil, pour savoir que c'était elle et pas une autre. Même s'il s'avérer qu'il y est peu d'élèves. Intéressante ? Ce n’était pas vraiment une bonne chose. Mais le simple fait que ce jeune homme soit là, lui offrant la chaleur de son manteau, luttait contre cette pensée.

« … Bonjour. »

Sa voix était un peu faible, mais elle réussit à réduire ses tremblements. Elle se sentit obligée de lever le menton et plongea ses yeux dans les siens, incrédule. Elle ne savait pas son nom. N’était pas sure à quel degré elle voulait le savoir. Ignorait complètement le lien qu’il avait avec Jill, sa plus chère amie. Ses doigts glissèrent sur son propre cou, se souvenant de la sensation de fraîcheur qui s’y était trouvé juste avant, pendant qu’il posait son manteau sur elle. Mais elle n’y prêta pas beaucoup attention. Après tout, le manteau comme son maître était trempé. D’ailleurs, elle allait lui proposer de s’abriter de la pluie, quand il indiqua l’entrée de l’établissement du menton. Elle hocha doucement la tête et avança prudemment. Elle ne pouvait s’empêcher de trouver ses réactions un peu stupides. S’il remarquait l’effet qu’il lui provoquait, il se tordrait sûrement de rire. Elle baissa les yeux, et ses quelques mèches libres du manteau suivèrent le mouvement et glissèrent de ses épaules. Elle quitta l'abris et, elle aussi, rentra en contact avec la pluie.

« Je… Votre nom ? Merci pour le manteau. »

Sa voix était plus stable, mais elle évita de regarder ses yeux, esquissant tout de même un petit sourire. Le sien était si beau, mais ses traits étaient sérieux maintenant. Elle remonta l’étoffe du manteau autour de sa gorge et de sa nuque, évitant la pluie qui dégoulinait de ses cheveux. Elle capta alors l’odeur qui y régnait. Elle y songea un instant. Cherchant de quoi l’effluve était constituée. Etait-elle sa vraie odeur ? Ce ne semblait plus impossible après tout le reste. N’avait-il pas froid en simple chemise ? Une chemise trempée ? Elle commença à marcher vers les escaliers, réticente à ce qu’il reste ainsi sous la pluie. Réticente à ce qu'il se laisse tremper juste pour elle. Peut-être lui était-ce agréable. Mais ça ne l'empêcherait pas d'être malade. Les bonnes choses sont toujours dures à avoir. Avoir un faux frère loup-garous l'avait été aussi. Jusqu'au dernier acte de cruauté. Elle se demandait seulement si elle surmonterait la douleur qu'elle ressentait toujours. Fruit de son inquiètude d'une nuit. Humaine. Si fragile. Prévisible. Les souvenirs d'Aaron eurent effet de la détendre. De retrouver quelque peu la réalité. Alice redevenait toute petite, ne sachant si elle se trouvait encore dans son monde de merveilles. Mais elle ignorait que sa prochaine potion se tenait peut-être à ses côtés en ce moment même. Alors elle grandirait à nouveau. Souffrirait peut-être. Malgrès ça, elle sourit. Au jeune homme parmi tant d'autres. Au secret. A sa vie.

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« Edouard Evans. »

« Quelle est ta première matière ? »

A l’opposé du vampire, jeune d’apparence, l’adolescente était bien alerte. Ses pensées étaient nettement plus claires qu’avant, prise dans une transe sans nom. Bien qu’elles étaient aussi beaucoup plus lentes que celles de son camarade, elles n’étaient pas alourdies par quelconque rêverie. Ils furent enfin à l’abris, cependant qu’ils étaient encore à l’extérieur. Quelques élèves étaient présents maintenant, se précipitant aussi sous le pré-haut pour se protéger de l’averse. L’absence de bruit de son compagnon lui donnait envie de se retourner pour vérifier qu’il était toujours là, mais elle s’abstint. Il prenait du temps pour répondre à une question simple, et le silence perdurait. Elle ne savait rien de lui. Que savait-il d’elle ? Naomi était étanche au monde des vampires, encore plus à leurs possibles pouvoirs. Ainsi elle était loin de se douter de quoique ce soit. Pour briser le silence qui s’était installé beaucoup trop facilement, elle choisit de reprendre la parole.

Cherchant un sujet de conversation, elle tourna doucement la tête vers lui, un sourire animant son visage. Mais alors qu’elle entrouvrait la bouche, elle s’arrêta dans son élan. Les yeux bleus du bel homme étaient préoccupés, scrutant les murs à toute vitesse. Elle arrêta de marcher et chercha qu’elle était la raison de son… inquiétude ? Elle n’eut pas le loisir de savoir exactement qu’elle émotion se trouvait enfuit dans ses impressionnantes prunelles bleutées, il agrippa son bras avec force. A une telle vitesse qu’elle n’eut pas le temps de riposter, peu importe de qu’elle banale façon, son dos percuta le mur. Ainsi manipulée sans précaution, le choc sonna un moment dans son corps, diffusant des vibrations qui changèrent rapidement en ondes de douleur. Elle ferma les yeux. Mais la surprise lui fit rapidement rouvrir ses paupières et ses yeux s’écarquillèrent. Il était très près d’elle. Tellement près que son souffle aurait du balayer le visage de l’ado. Les sourcils froncés, sûrement à cause de la peur, elle recula instinctivement du peu qu’elle pouvait contre le mur, se faisant plus petite. La force sous laquelle elle avait été soumise pendant cette fraction de seconde l’avait terrifié, et elle eut l’impression d’être à la merci d’un prédateur. Puis leurs regards se croisèrent. Ce sentiment d’être traquée, prise au piège, s’estompa. Etrange. Soudain, les tremblements à peine percevable de ses épaules se calmèrent. L’illusion parfaite que le vampire voulait de lui écrasa la tension : celle d’un jeune adolescent innocent. Les yeux de la jeune adolescente restèrent grands ouverts mais surtout inquisiteurs. Son dos était pratiquement engourdit et elle resta collée au mur même quand son « agresseur » lâcha prise. C’était passé si rapidement… Puis maintenant, un sourire animait le visage parfait du ‘jeune’ homme. Parce qu’il trouvait ça drôle ? Satisfaisant ? Il ferma les yeux et les sourcils de la jeune femme se froncèrent d’avantage. Elle mordit sa lèvre, souhaitant reculer encore plus, sans pouvoir le faire. Mais cette réticence à rester ici, toujours dans ce piège à loups, fut à son apogée quand un grognement retentit, sortant tout droit de la poitrine de l’inconnu. Son visage ne pouvait être plus choqué, et elle avait du mal à retenir ses expressions. Elle pensa à Jill, à son frère, Aaron. Elle aurait tellement voulu que les deux Quileutes soient là. Les loups gigantesques étaient de loin les créatures les plus puissantes au monde. Offrant la sécurité ou la menace la plus grandiose. Si un d’eux se trouvait ici en ce moment, Naomi n’aurait pu se sentir plus à l’aise, en sûreté. Seulement, elle ne savait pas. Son insouciance l’exposait à tous les dangers que le monde de ces créatures pouvait donner. Puis un murmure, glacé. Edouard Evans…

L’adolescente trouva quelque part la force de parler. Ses yeux étaient toujours écarquillés, et son dos toujours plaqué contre le mur, douloureux. Elle ignora la question de son interlocuteur, bien que sa voix fut des plus sympathique cette fois.

« Ca va pas ? Qu’est-ce qui t’as pris ? »

Elle ne savait réellement comment réagir. Les raisons de ses actes lui étaient encore totalement inconnu, et elle voulait des réponses. Elle se redressa enfin, mais même sur la pointe de ses pieds, elle ne pouvait rattraper la taille d’Edouard. Se dégageant du maigre espace offert entre les deux casiers, elle ne put s’empêcher de lever les bras d’une manière protectrice. C’était-il juste rendu compte de la force qu’il avait employé ? Celle qui avait donné naissance à cette douleur toujours omniprésente dans son dos ? Mais elle ne pouvait s’empêcher d’observer ce visage parfait et doux de derrière ses piètres défensifs, et de ressentir de la tendresse. Elle était pratiquement déchirée en deux par ce jeune homme dont elle savait tout juste le nom. Que devait-elle croire ? Elle attendit une réponse, un geste, feignant de reculer encore d’un pas.

« Pourquoi ...? » Ce n’était plus qu’un murmure. Un faible échos de sa première question.
Ce grognement… Tellement semblable à ceux des loups, justement. Mais rien de son physique le liait à cette race secrète. Ce bruit animal l’avait prise au dépourvu, bien qu’elle l’eut déjà entendu plusieurs fois des gorges de ses amis lupins. Il était venu d’une façon si naturel qu’il ne pouvait être faux. Du moins… Elle secoua sa tête et, les dents serrés, les yeux plus inquisiteurs que jamais, observa les traits impeccables d’Edouard Evans. Ce ne pouvait être un mensonge.

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« Accepte mes excuses, douce Naomi. »

« Un instant, j'ai ... »

« J'ai eu peur. »

Tell me. - COCOON.

Elle n'arrivait pas à mettre la main sur la situation. Qu'est-ce qui lui disait de partir ? Qu'est-ce qui lui disait de rester ? La peur était un sentiment courant. Cette veste sur son dos n'était pas aussi habituelle. Elle n'allait pas s'enfuir avec tout de même ? Que devrait-elle faire, la lui jeter sur la figure dans une vaine tentation de le freiner ? Non. A l'instar de ses précédentes paroles, d'une grande simplicité, Naomi n'était qu'une simple humaine. Néanmoins, elle n'était pas complètement stupide. Mais était-ce vraiment une question d'intelligence ? N'était-elle pas plus... compréhensive ? Evasive ? Sa frayeur s'était assez dissipé pour qu'elle laisse passer le sujet. Définitivement ? Les paroles du jeune homme dissipèrent aisément le reste de tension. Mais pas les mots eux même, leur sens. Peur ? Il n'était pas le seul à avoir eut peur. Mais de qui ou quoi s’était-il effrayé, lui ? Et pourquoi l'avoir ainsi agrippé ? Elle repoussa ses mèches d'une main furtive. Etait-ce de la provocation ? De la moquerie ? Ou de la… protection ? Sa main descendit et effleura lentement la veste humide qu’elle portait. L’odeur qui s’en émanait avait réduite sa propre odeur au néant. La jeune adolescente laissa la question de son camarade sans réponses. Elle choisirait au temps voulu si elle pardonnerait entièrement son comportement étrange. Ses yeux tombèrent sur son bras qu'ils balayèrent tranquillement. Là où la poigne du garçon l'avait enlacée, sa peau était rougie. Ses sourcils se froncèrent un instant. Soit il avait été très paniqué, soit très impatient de lui faire mal, soit très fort. Ses bras tombèrent doucement de chaque côté de son corps. Ne s’était-elle pas dit qu’elle laisserait passer le sujet ? Elle leva les yeux vers le ciel. Derrière les nuages lourds de pluie, les lueurs du matin étaient de plus en plus perceptibles, donnant à leur gris et sombre entourage un infime halo de bleu. En effet, Naomi tenait à demander à Edouard de quoi il avait eut peur. La question brûlait sur sa langue, manquant de s'échapper. Mais Naomi resta silencieuse à ce sujet.

« M'accompagneras-tu pour chercher mon emploi du temps ? Tu voulais savoir qu'elle était ma première matière, non ? »

Réprimant un sourire, elle se détourna pour inspecter les lieux. Ce fut un soulagement de tourner le dos au jeune adolescent. C’était bel et bien lui qui l’avait plaqué contre un mur pour des raisons inconnues. Mais c’était bel et bien elle qui semblait la moins à l’aise. Enfin, c’était plutôt normal en fin de compte, vu que ce fut elle la ‘victime’, se régénéra t-elle. Mais ce n’était plus pour sa qu’elle se sentait ainsi. Il était tellement beau et prononçait si bien ses mots, qu'elle se sentait pathétique à ses côtés. Elle n’était qu’une herbe aux côtés d’une fleur. Dès qu'elle fut retournée, elle baissa les yeux au sol. Bien qu’ils fusent à l’abri, l’eau coulait jusqu’à eux. Sa réflexion brouillée se tenait dans une flaque, à ses pieds. La silhouette d’Edouard se tenait derrière la sienne, pâle et sombre en même temps. Elle se rendit compte qu’elle tenait vraiment à ce qu'il l'accompagne. Non seulement parce qu'elle ne savait pas du tout où se trouvait l'accueil du lycée, mais parce que, malgré tout ce qui s’était passé durant le court moment de leur rencontre, il restait vraiment très, très intéressant. Relevant les yeux, elle resta immobile, se demandant s’il la suivrait.

Elle n’était pas très bavarde de nature. Mais était-ce le fait qu’elle fréquente autant de loups garous qui diluait la force du garçon et la brutalité de ses gestes ? Ou était-ce dans sa nature à lui ? Comment aurait-elle réagit si elle avait sut qu’Edouard était un vampire ? Alors que ce n’était autre créature qui avait assassiné son plus cher ami ? Elle n’avait rien ressentit lorsqu’Edouard avait percuté son souvenir. Ce qui ne laissait plus d’options. Il l’avait attrapé en plein vol. Pourquoi ce souvenir ? Pourquoi ce moment, cette personne ? Etait-ce l’étrange destinée de ce vampire et de son amour réprimandé mais vrai ? Les taquins effets du destin ? Ceux qui avaient fait qu’Aaron s’imprègne d’elle. Ceux qui l’avait confronté ou bénit par cette face fantastique du monde qu’elle ne doutait même pas jusqu’à peu. Ceux qui ne semblait nullement la lâcher de leurs vils ou purs yeux. Qu’adviendrait-il ? Quel serait leurs futurs choix ? Naomi secoua légèrement la tête. Depuis quand croyait-elle au destin ? L’image d’Aaron immergea dans son esprit. Beaucoup trop net à son goût. Depuis ce jour là, sûrement… Celui où ses yeux s’étaient ouverts sur de nouveaux horizons.

» x. Edouard Evans.