♪ Encore un matin, un matin pour rien ♪ [ Lily ]

Elle les collectionnait, ces matins inutiles. C'est ce qu'elle se dit en écoutant la chanson de Jean Jacques Goldman pour la première fois de la journée. Elle soupira, se leva de son lit confortable et pourtant peu utilisé, se choisit une robe noire avec des manches ballons et partit se doucher. Elle aimait sentir l'eau chaude couler sur ses cheveux puis sa peau claire et très légèrement cuivrée. Elle s'attarda sous sa douche, profitant des bienfaits du jet d'eau pour se relaxer puis sortit avec un soupir. Capucine enroula sa serviette autour d'elle puis se sécha rapidement et enfila sa robe. Elle retourna dans sa chambre, regarda autour d'elle comme si elle ne reconnaissait plus l'endroit, saisit un sac en jean bleu qu'elle aimait beaucoup car il résistait à l'eau et aux chocs, fourra un short en jean et une chemise blanche à l'intérieur et dévala les escaliers à toute vitesse. Ses parents se trouvaient dans la cuisine. Ils déjeunaient en silence, comme tous les jours, tandis que la bonne balayait. Celle-ci releva la tête du tas de poussière et la salua. Abigaël lui rendit son salut par un infime hochement de tête comme elle le faisait habituellement et passa à côté de la table. Elle attrapa deux tranches de brioche au passage et sortit de chez elle. Elle se mit à chantonner tout bas puis se retourna et elle sauta sur le balcon de sa chambre. Ses parents étant riches, elle avait une maison superbe et un balcon ainsi qu'une fenêtre devant sa chambre. Elle ouvrit la porte, chercha après son Ipod qu'elle avait laissé sur son lit puis ressortit. Elle mit les écouteurs et choisit une fois de plus Encore un matin. Encore un matin, un matin pour rien. Elle ne pouvait qu'approuver ce que Goldman chantait. A quoi servait un matin ? Ce n'était que quelques heures de pur ennui, que ce soit au lycée ou ailleurs. Lycée qu'elle avait séché tout le début de semaine et qu'elle allait aussi sécher Jeudi et Vendredi. Elle avait physiquement 18 ans mais en réalité, elle en avait 12 de plus. Déjà 10 ans qu'elle connaissait les leçons du lycée par coeur. 10 ans que ses parents changeaient de lieu tous les 2 ans pour cacher que leur fille ne vieillissait pas. Mais maintenant, elle ne partirait plus. Elle fasait partie d'une meute et ce jusqu'au jour où elle ne se transformerait plus. Jour qui ne viendrait pas bientôt. Elle souhaitait vivre, même pour ne rien faire. Enfin, pour ne presque rien faire. Elle vivait pour sauver les humains, tuer les parasites et surtout, ne pas oublier Aurélien. Elle crut presque sentir sa présence. Cap' se retourna dans tous les sens mais elle en vint à la conclusion qu'il ne s'agissait que d'une illusion trop réelle. Elle soupira et, pendant son inspiration, elle sentit une odeur familière. Elle respira à nouveau et son hypothèse se confirma : un loup était passée récemment dans la rue. Comme il n'y avait personne aux alentours, elle se permit de courir. Ele rattrapa rapidement le loup-garou qui était en réalité une très jolie fille de son âge avec des beax cheveux châtains. Elle reconnut Lily grâce à sa beauté inoubliable pour une louve. Elle s'arrêta et dit :

- Bonjour, Lily.

Capucine savait que Lily n'avait pas eu une vie facile, et que c'était sûrement de là qu'elle en tirait son caractère. Quand on sait son père tué par des sangsues en voulant protéger des humains. Quand on sait que ces humains n'avaient sûrement que faire du fait qu'il laissait une femme et deux enfants en mourant pour les protéger. Quand on sait que son père est mort pour rien. C'est sûrement une des pires horreurs d savoir ça. Et pour compléter, une de deux enfants se transforme en loup-garou, tout comme son père. C'est seulement là qu'elle apprend la vérité sur la mort de son géniteur. Cependant, la jeune fille tient la Meute comme responsable au lieu des buveurs de sang. Et elle détestait son état, un état que certains appréciaient plus que tout, ce qui la rendait imcompréhensible aux yeux de la plupart des lupins. Pourtant, Abi' comprenait. Pour elle, c'était même normal qu'elle réagisse ensuite. Peut-être parce qu'elle aussi, après avoir tué l'homme dont elle s'était imprégné, avait détestée sa situation. La première fois qu'elle avait muté, elle habitait dans une autre petite ville, moins humide que Forks mais tout de même pluvieuse. Elle avait rencontré un couple de vampires pendant une de ses nombreuses promenades la nuit. Ceux-ci, assoiffés, ont voulu l'attaquer et l'adolescente, ayant eu peur pour sa vie, s'était transformée. Etonée par sa soudaine souffrance, elle s'était examinée et n'avait remarqué qu'un énorme loup blanc à la place. Il y avait aussi eu cette odeur insupportable qui lui brûlaient le nez. Le couple, effrayé bien qu'ils auraient remporté le combat haut la main, s'était enfuit et au bout de quelques secondes, l'odeur était devenue moins forte. Abigaël avait couru jusque dans la forêt. Elle remarqua qu'elle courait vite, très vite, tellement qu'elle avait l'impression de voler. Malgré tout, elle avait peur de ce qu'elle était devenue. Une fois dans les bois, elle s'était calmée et au bout d'une dizaine de minutes, elle était redevenue humaine sans savoir comment. Morte d'embarras et de honte à l'idé de devoir rentrer chez elle nue, elle avait couru jusqu'à sa maison. Et elle tout caché à ses parents, jusqu'à ce que son père lui pose la question. Et là, folle de rage que son père lui ai caché des choses pareilles, elle s'était transformée. Mais elle savait déjà assez se contrôler pour ne pas l'attaquer. Toujours en louve, elle avait couru jusque dans sa chambre, bousculant sa mère au passage qui alla se cogner contre le mur, puis elle avait repris son apparence humaine et elle était restée enfermée dans sa chambre pendant toute la journée. Le lendemain, son père lui avait tout expliqué : comment serait sa vie maintenant, à quoi servait sa fonction de loup-garou, la Meute et tout. Au bout d'une quarantaine d'année, son père eu l'idée de s'installer à Forks. C'est là que son frère vivait, et il y avait une Meute. Depuis un mois, elle devait surveiller les humains et les protéger des vampires. Mais elle détestait obéïr et restait en compagnie de la Meute uniquement quand elle n'avait pas le choix. Autrement, elle parlait de temps en temps aux lupins si elle les croisaient dans la rue, mais généralement elle les évitaient.

- J'imagine que ça ne servirait pas à grand-chose que je te demande comment tu vas. Et si je t'embête... Tu peux partir, je ne te retient pas. Je comprends ce que tu ressens pour la Meute et ta condition.